Page:Encyclopédie méthodique - Physique, T1.djvu/273

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ARE
259

c’eſt-à-dire, juſqu’à ce qu’elle ſoit dans le col Α B, à la hauteur e, par exemple. Par ce moyen, on aura toujours le même volume ou la même quantité de liqueur, & conſéquemment on pourra trouver, par le moyen d’une balance, quelle eſt, parmi les différentes liqueurs dont on aura rempli cet aréomètre, celle dont la peſanteur abſolue eſt la plus grande, ou qui pèſe le plus.

[Il faut avoir quelque égard à la ſaiſon de l’année, & au degré de chaleur ou de froid qui règne dans l’air ; car il y a des liqueurs que la chaleur raréfie, & que le froid condenſe beaucoup plus que d’autres, & qui occupent plus ou moins d’eſpace, ſelon qu’il fait plus ou moins chaud ou froid. Voyez Pesanteur spécifique, Raréfaction, &c.

À l’aide de cet inſtrument, ſon ſavant auteur a conſtruit la table suivante, qui montre, tant pour l’été que pour l’hiver, les différentes peſanteurs ſpécifiques des fluides, dont l’uſage eſt le plus ordinaire en Chimie.

aréomètre  pesé en été  en hiver.

               


L’inſtrument vuide peſoit une dragme vingt-huit grains.

Une autre méthode pour connoître le degré de peſanteur d’un fluide, eſt de ſuſpendre une maſſe de verre maſſif & de figure ronde à un crin de cheval, que l’on attache au-deſſous d’un petit plat : cette maſſe ainſi ſuſpendue en l’air à une balance bien juſte, demeure en équilibre avec un poids fait en forme de baſſin, & ſuſpendu à l’autre bras de la balance ; on plonge enſuite le corps de verre dans la liqueur dont on veut examiner la peſanteur, & ſur le champ l’autre bras de la balance s’élève & devient plus léger, parce que le corps de verre a perdu dans la liqueur une partie de son poids : on met enſuite ſur le petit plat auquel le crin de cheval eſt attaché, autant de poids qu’il en faut pour que l’équilibre ſoit rétabli ; & ces poids ajoutés indiquent ce que la maſſe de verre a perdu de ſon poids dans la liqueur : or, le poids que ce corps a perdu eſt égal au poids d’un pareil volume de la liqueur ; donc on connoît par-là ce que pèſe un volume de la liqueur égal à celui du petit corps de verre.

M. Muſſchenbroek paroît préférer cette dernière méthode à toutes les autres qu’on a imaginées pour peſer les liqueurs. Il prétend que la méthode de M. Homberg en particulier a ſes inconvéniens, parce que la vertu attractive du tuyau étroit fait que la liqueur y monte plus haut que dans le col large ; & comme les liqueurs ont une vertu attractive différente, il devra y avoir auſſi une grande différence entre leurs hauteurs dans le col large, lorſqu’elles ſe ſeront élevées juſqu’à l’orifice du tuyau étroit.]

Aréomètre de Farenheit. L’aréomètre qui porte le nom de Farenheit, ne diffère des aréomètres ordinaires que par une eſpèce de godet qu’il porte à ſa ſurface ſupérieure. Voyez la figure 265. Il eſt fondé ſur ce que ſi on met au haut de la tige d’un aréomètre ordinaire quelque petite lame de métal, &c. il s’enfonce plus avant, quoique dans la même liqueur. [ En effet, la partie plongée de l’aréomètre ſoulève autant de liqueur qu’il en faut, pour faire équilibre à l’inſtrument entier. S’il pèſe une once, par exemple, il ſoulève moins d’eau que de vin, quant au volume, parce qu’il faut plus de vin que d’eau pour le poids d’une once ; & comme il ne fait monter la liqueur qu’en s’enfonçant, il doit donc plonger plus avant dans celle qui eſt la plus légère. Si l’on augmente le poids de l’aréomètre par l’addition de quelque lame de métal, ou autrement, il s’enfonce plus avant, quoique dans la même liqueur ; parce qu’alors il en faut une plus grande quantité pour lui faire équilibre.]

L’aréomètre de Farenheit eſt compoſé d’une boule B, d’un petit globe S, plein en partie de mercure, d’une tige Α C, & d’un godet ou baſſin D E, dans lequel on met pluſieurs petits poids pour faire enfoncer l’aréomètre dans une liqueur, juſqu’à ce que la ſurface de celle-ci correſponde à une petite marque a, qui ordinairement eſt un petit grain d’émail. Ceci ſuppoſé, on plongera cet inſtrument, dont on doit préalablement connoître le poids, dans de l’eau diſtillée, & on mettra ſucceſſivement dans le baſſin des petits poids, juſqu’à ce que ſon enfoncement coïncide au grain d’émail a : alors la ſomme du poids de l’aréomètre & de ceux qui ſont dans le baſſin D E, eſt égale au poids d’un volume d’eau déplacé par l’aréomètre. On répétera cette opération, qui eſt très-ſimple, ſur toute autre liqueur dont on voudra connoître la peſanteur ſpécifique, & l’inſtrument indiquera de la même manière cette peſanteur. Puiſque l’enfoncement de l’aréomètre eſt toujours le même, ſavoir, jusqu’au même point, (le grain d’émail) les deux volumes ſont