Page:Encyclopédie méthodique - Physique, T1.djvu/162

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
148
AIR

en détail, ce qui a rapport aux propriétés chimiques de l’air atmoſphérique, il faut avoir recours pour cet objet au dictionnaire de chimie. Il ſuffira de dire, 1o. que l’air atmoſphérique a de l’affinité pour l’eau ; qu’il la diſſout dans ſon état de liquidité ; que la condition de température n’influe dans cette union que comme dans toute autre diſſolution ; que cette dernière perſiſte tant que la température ne change pas, ou que l’eau n’eſt pas ſéparée par une affinité plus puiſſante, telle que celle qu’exercent les ſubſtances hygrométriques ; qu’il exiſte un point de ſaturation au-delà duquel ce compoſé d’air & d’eau n’agit plus ſur l’eau, même en état de vapeurs ; que celles qui forment les brouillards ne ſont véritablement que des ſphères plus légères que l’air, pleines d’un compoſé homogène de calorique & d’eau, & qui ſont ſimplement mélangées avec l’atmoſphère ; que l’air humide eſt plus léger que l’air ſec ; qu’un air froid non ſaturé d’eau peut en diſſoudre une plus grande quantité qu’un air chaud ſaturé d’humidité ; que la portion d’eau que l’air atmoſphérique dépoſe dans les limites de l’humidité extrême au plus grand deſſéchement connu, eſt d’environ 11 grains par pied cube ; que la cauſe la plus probable de la précipitation de l’eau dans des mélanges d’air à divers dégrés de température, eſt que le pouvoir qu’il a de diſſoudre l’eau, décroit en plus grande raiſon que ſa température (c’eſt une des expériences les plus plauſibles de la formation de la pluie) ; que de tous les hygromètres celui à cheveux eſt un du très petit nombre de ceux qui ſont les plus réglés & les plus comparables ; que comme il ne peut ſervir que pour l’air atmoſphérique, on eſt contraint d’employer pour les autres fluides permanens les terres & les ſels cauſtiques, ou tout autre corps hygrométrique ; que cependant parmi ces ſubſtances, l’acide ſulfurique paroît préférable en ce qu’il n’abſorbe pas de gaz acide carbonique.

2o. Que l’air atmoſphérique a de l’affinité pour le gaz acide carbonique ; qu’il en tient preſque toujours en diſſolution ; que c’eſt en vertu de cette affinité que l’air atmoſphérique ne cède pas à la chaux ou aux autres alkalis toute la quantité de gaz acide carbonique qu’il tient en diſſolution ; que ce gaz ne manque jamais aux végétaux qui ne peuvent croître qu’en s’appropriant le charbon qui eſt un de ſes principes conſtituans, & qu’il exiſte ſur le ſommet des plus hautes montagnes dont n’approche aucun être organiſé qui puiſſe en fournir les matériaux, & loin deſquelles il devroit être enchaîné par ſon poids. Voyez l’ouvrage déjà cité, & le mot Eau ; article eau dans l’air.

Air acide marin. C’eſt la même choſe que le gaz acide marin. (Voyez Gaz acide muriatique.)

Air acide marin déphlogistiqué. Voyez Gaz acide muriatique oxigène.

Air acide spatique, ou gaz acide ſpatique. Voyez Acide, acide-fluorique, & Gaz acide flurique.

Air acide végétal. Voyez Gaz acide acéteux.

Air-acide vitriolique. Voyez Gaz-acide sulphureux.

Air alkalin. Voyez Gaz ammoniacal.

Airs artificiels ; c’eſt le nom très-impropre qu’on a donné aux divers gaz. Voyez l’article Gaz, & les différentes eſpèces de ce genre où ſe trouvent les articles qui ont rapport à tout ce qui a été nommé airs dans l’origine de la découverte.

Air déphlogistiqué ; c’eſt la même choſe que l’air pur, l’air végétal, l’air de feu, l’air éminemment reſpirable ; c’eſt le gaz oxigène de la nouvelle nomenclature. Voyez le mot Gaz oxigène.

Air de vent ; c’eſt la même choſe que rumb de vent. Voyez Rumb de vent.

Air fixe, c’eſt la même choſe que gaz fixe ; gaz acide crayeux ; gaz acide carbonique de la nouvelle nomenclature : quelques-uns lui ont donné le nom de gaz méphitique ; mais cette dénomination eſt vicieuſe, parce qu’il y a pluſieurs autres gaz, que le gaz fixe, qui ſont méphitiques. Voyez Gaz acide carbonique.

Air hépatique. Voyez Gaz hydrogène sulphuré.

Air inflammable ; c’eſt la même choſe que le gaz inflammable ; gaz hydrogène de la nouvelle nomenclature. Voyez Gaz hydrogène.

Air inné. Les anciens anatomiſtes ont donné ce nom à une ſubſtance aérienne extrêmement ſubtile qu’ils ſuppoſoient être enfermée dans le labyrinthe de l’oreille interne, & qui ſervoit à tranſmettre les ſons au ſenſorium commune. Mais l’exiſtence de cet air n’eſt point prouvée.

Air méphitique. Cette dénomination convient à tout air malfaiſant.

Air nitreux ; c’eſt le Gaz nitreux.

Air nitreux déphlogistiqué. Voyez Gaz acide nitrique.

Air phlogistiqué, gâté, vicié. Voyez Gaz azote.

Air phosphorique ou gaz phoſphorique. Voyez Gaz hydrogène phosphorisé.

Air puant du ſoufre ; c’eſt le Gaz hydrogène sulphuré.

Air pur. La ſubſtance à laquelle on donne le nom d’air pur ; ceux d’air vital, de gaz déphlogiſ-