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ANN
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Anneau de Mercure. On a vu quelquefois dans les paſſages de mercure, ſur le diſque du ſoleil, un anneau lumineux, autour de cette planète. M. de Plantade, aſtronome de l’académie de Montpellier, le vit en 1736 ; Le P. Béraud, aſtronome de l’académie de Lyon, l’aperçut dans le paſſage du 6 mai 1753, l’ayant inutilement cherché en 1743. Pendant tout le temps de cette obſervation, qui dura cinq heures, mercure parut environné d’un anneau parfaitement circulaire, d’un rouge obſcur, à peu près ſemblable à la lumière que préſente la lune dans ſes éclipſes totales, lorſqu’elle eſt entièrement dans l’ombre de la terre. Il eſt probable que ce phénomène dépend de l’atmoſphère de mercure, qui abſorbe ou intercepte une partie des rayons ſolaires.

ANNEAU SOLAIRE ou horaire ; anneau aſtronomique. Il y a différentes eſpèces d’anneaux ſolaires ; les uns n’ont qu’un cercle, d’autres deux ; mais les plus parfaits en ont trois. Le premier, qui n’a qu’un anneau, ſert à prendre en mer la hauteur du ſoleil. Bion, dans son ouvrage de la conſtruction & de l’uſage des inſtrumens de mathématique, en a donné la deſcription : en voici un précis. Suppoſons qu’on ait fait fabriquer un anneau Α H E I C Α, figure 50, d’un diamètre Α B d’environ dix pouces, d’une peſanteur ſuffiſante, & avec un ſuſpenſoir D Α, tel qu’il puiſſe prendre aiſément ſon à-plomb. À 45 degrés du point de ſuſpenſion eſt un trou C qu’on doit regarder comme un centre par lequel on concevra décrit un quart de cercle F G, dont le rayon C G (parallèle au diamètre vertical Α B) fera conſéquemment un angle droit ou de 90 degrés avec le rayon C F. Enſuite on diviſera en 90 degrés la circonférence du quart de cercle, en commençant par le point F ; &, par le point C, comme centre, on tirera des rayons ſur chaque degré depuis 0 juſqu’à 90. Les points correſpondans de la ſurface concave de l’anneau, ſur leſquels tomberont les 90 rayons, depuis H juſqu’en I, marqueront ſur cet anneau les 90 degrés, & l’inſtrument ſera achevé.

Afin d’opérer cette diviſion avec plus de facilité dans la pratique, on trace ſur un plan quelconque un cercle d’un diamètre égal au diamètre intérieur de l’anneau ; on procède comme on l’a expliqué ; & enſuite on tranſporte les diviſions dans l’intérieur de l’anneau ; en allant d’H en I.

L’uſage de cet inſtrument conſiſte à le ſuſpendre par la boucle D, en tournant le trou C vers le ſoleil S. Le rayon ſolaire paſſant par ce trou, & ſe propagant en ligne droite, marquera ſur la ſurface concave oppoſée, la hauteur du ſoleil qui ſera indiquée par les diviſions des degrés. Ainſi le ſoleil, peu après son lever, éclairera des points un peu au-deſſous de H ; étant à 45 degrés d’élévation, le rayon C E tombera ſur la diviſion 45 en E, & ainſi de ſuite.

Cet anneau n’étant point diviſé en minutes ni ſecondes, ne peut donner la hauteur du ſoleil avec préciſion, & ne peut diſpenſer d’un quart de cercle aſtronomique.

On a fait des anneaux à peu près ſemblables au précédent, mais ſeulement de deux pouces de diamètre, & d’un tiers de pouce de largeur, qui marquent l’heure du jour par le point de lumière qui paſſe par le trou C. Si celui-ci eſt immobile, il n’eſt bon que pour le temps des équinoxes ; s’il eſt mobile, & que les jours du mois ſoient marqués ſur la convexité de l’anneau, il peut être utile, univerſel preſque pour tous les jours.

L’anneau aſtronomique, à trois cercles, eſt préférable à tous les autres anneaux. On le voit repréſenté en la figure 51. Cet inſtrument fait de métal, peut avoir depuis deux pouces juſqu’à douze de diamètre ; il eſt compoſé de trois cercles. Le cercle extérieur Α, qui repréſente le méridien du lieu, porte deux diviſions de 90 degrés, diamétralement oppoſées, qui ſervent pour les deux hémiſphères ; le ſeptentrional & le méridional. Le ſecond cercle B, contenu dans le premier, tourne entre les deux pivots P, placés aux points oppoſés de XII heures. Le troiſième cercle C D C eſt renfermé dans le ſecond, & tourne ſur deux pivots attachés au méridien par le moyen des deux ſupports S S. On a retranché de ce troiſième cercle tout ce qui eſt inutile, & ſur la partie qui reſte, les ſignes du zodiaque ont été tracés, la moitié d’un côté, & l’autre moitié de ces ſignes, ſur le côté oppoſé ; au milieu de ce cercle, on a marqué l’alidade E, armée à ſes deux bouts de deux pinules percées chacune de trois petits trous pour recevoir les rayons du ſoleil. Le ſecond cercle représente l’équateur, & doit être mis perpendiculairement au premier qui fait fonction de méridien ; pour cet effet, on a mis une pièce P aux deux pôles de ce ſecond cercle, nommé l’équinoxial.

L’équinoxial eſt diviſé en 24 parties égales ; ce ſont les points horaires ; auſſi y marque-t-on les heures. Pour former la diviſion des ſignes du zodiaque, ſur les deux arcs oppoſés du troiſième cercle, on tire une ligne qui paſſe par le centre de ce cercle ; & à ſes deux extrémités, on marque les ſignes du bélier & de la balance. Aux deux côtés de cette ligne, on en tire un autre diamètre qui faſſe un angle égal à la déclinaiſon du ſoleil aux ſignes ſuivans, qui ſont le taureau & la vierge avec les poiſſons & le ſcorpion. Or, la déclinaiſon du ſoleil, à ces ſignes, eſt de 11 degrés 29 minutes, qui eſt l’angle que ces deux lignes, ſe croiſant au centre, doivent faire avec la première du bélier & de la balance. On tirera encore deux autres diamètres & qui feront avec la ligne du bélier & de la balance, l’angle de 20 degrés 11 minutes ; ce qui fera pour les quatre autres ſignes ſuivant, savoir : le verſeau & le ſagittaire, les gemeaux & le lion. Enfin, on tirera deux autres lignes qui