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ANN

que la terre tourne, l’année ſydérale eſt le temps que la terre emploie à revenir au même point du ciel. Ce nom d’année ſydérale vient de ſidus, étoile. La durée de l’année sydérale eſt de 365 jours 6 heures 9 minutes 11 ſecondes & demie, ſelon M. de la Lande ; elle n’eſt que de 365 jours 6 heures 9 minutes 10 ſecondes 30 tierces, ſuivant quelques-uns ; d’autres veulent que le nombre des ſecondes soit de 14. L’année ſolaire étant ſeulement ainſi qu’on l’a vu (voyez année ſolaire), de 365 jours 5 heures 48 minutes 48 ſecondes, il s’enſuit que l’année ſydérale eſt plus longue que l’année ſolaire, par rapport aux équinoxes. La raiſon de cette différence vient de ce que les points équinoxiaux, ou les deux ſections de l’écliptique avec l’équateur, rétrogradent de 50 ſecondes & 15 tierces par an, & que les longitudes des étoiles augmentent de la même quantité. Le ſoleil, après être parti d’un équinoxe, doit donc paraître rencontrer, l’année ſuivante, ce même équinoxe dans un point un peu en deçà de celui où il l’avoit quitté ; & la révolution de cet aſtre ne ſera pas achevée, lorſqu’il ſera revenu aux mêmes points des équinoxes. Si une étoile avoit correſpondu dans un même inſtant avec un point de l’équinoxe, le ſoleil, l’année ſuivante, le rencontrera donc plus tard & au-delà de ce point.

Années de Saturne, de Jupiter, &c. C’eſt le temps dans lequel jupiter, ſaturne, &c. font leurs révolutions, & reviennent enſuite au même point du zodiaque d’où ils étoient partis. On peut abſolument compter les années par les mouvemens de ſaturne & des autres planètes, auſſi bien que par celles de la lune, des étoiles, &c. Mais ces aſtres n’étant ni auſſi grands, ni auſſi brillans, ni auſſi connus que ceux qui ont ſervi à régler l’ordre des temps, il eſt inutile de s’arrêter ſur cet objet, & de terminer ici les années de ſaturne, de jupiter, &c. Voyez Saturne, Jupiter, &c. &c. S’il y a des habitans dans ces planètes, ils doivent compter la ſuite de leurs années, par la ſuite de leurs révolutions reſpectives autour du ſoleil, comme nous le faiſons par le mouvement de la terre ſur l’écliptique.

Année. (grande) La Grande Année eſt le temps pendant lequel les étoiles fixes font leur révolution. Selon les uns, elle eſt compoſée de 25 920 années ; ſelon d’autres, de 25 748 ans ; M. Delalande, d’après ſes calculs, penſe qu’elle eſt de 25 750 ans ordinaires. Les étoiles fixes ne font pas réellement cette grande révolution, mais elles paroiſſent la faire, & c’eſt d’après cette apparence qu’on évalue cette longue période. Elle réſulte de ce que la ſection de l’écliptique & de l’équateur n’eſt pas fixe dans le ciel, que les étoiles s’en éloignent, en s’avançant peu-à-peu au-delà de cette ſection de 50 ſecondes 20 tierces de degrés par année, & par un mouvement d’occident en orient autour des pôles de l’écliptique. On a donc imaginé que toute la ſphère des étoiles faiſoit une révolution périodique autour des pôles de l’écliptique, & parcouroit en un an 50 ſecondes & 20 tierces. Or, en réduiſant en tierces toute la circonférence du cercle qui eſt de 360 degrés, & en diviſant enſuite ce nombre par le nombre de tierces contenues en 50 ſecondes & 20 tierces, on aura au quotient le nombre des années que comprend la période de la grande année. Afin d’être plus facilement entendu, faiſons le calcul, en ſupposant que la préceſſion des équinoxes ou le changement annuel des étoiles, obſervé dans leur longitude, ſoit ſeulement de 50 ſecondes, ſans avoir égard aux tierces. Nous dirons 50 ſecondes ſont à un an, comme le nombre de ſecondes contenues dans 360 degrés, savoir 1 296 000 ſecondes, font un nombre des années néceſſaires pour parcourir toute la circonférence. Or, en diviſant 1 296 000 par 50, nous trouverons au quotient 25 920 années, ce qui eſt le quatrième terme inconnu : en ajoutant 20 tierces aux 50 ſecondes, le quotient auroit été plus petit, le diviſeur étant alors plus grand. Voyez PRÉCESSION DES ÉQUINOXES. On voit facilement que cette grande année ſurpaſſe quatre à cinq fois l’eſpace de temps écoulé depuis le commencement du monde juſqu’à préſent. (Voyez Âge du monde)

Année platonique. Eſpèce de grande année ou de période qui ramène les aſtres ; ſavoir, le ſoleil, la lune & les autres planètes, dans la même ſituation & dans les mêmes circonſtances.

Année d’Hipparque. C’eſt encore une grande année ou une période de 304 ans ſolaires, à la fin de laquelle les nouvelles & les pleines lunes reviennent exactement aux mêmes jours de l’année ſolaire auxquels elles avoient correſpondu dans la première période Voyez Période d’Hipparque & Cycle lunaire.

Année luni-solaire, C’eſt une période de 600 ans qui ramène la lune & le ſoleil au même point du ciel. M. Caſſini en a fait mention dans son traité de l’origine de l’aſtronomie, & dans ſes règles de l’aſtronomie indienne.

Année civile. C’eſt l’année que chaque peuple a fixée pour meſurer le temps : quoiqu’en général toutes les nations aient eu recours aux mouvemens du ſoleil & à ceux de la lune, pour calculer l’écoulement du temps, à cauſe de la grandeur & de l’éclat de ces aſtres ; néanmoins la manière de compter n’a pas été la même ; & l’hiſtoire nous préſente de grandes & nombreuſes variations. Sans remonter aux premiers âges du monde, à ceux où les peuples étoient paſteurs, il suffira de dire que chez les Égyptiens, l’année fut ſucceſſivement augmentée par pluſieurs rois. Si enſuite on compoſa l’année civile ſolaire de 360 jours, ce ne fut que long-temps après qu’on y ajouta un quart de jour ;