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ANT

ANTARÈS. C’eſt le nom d’une belle étoile ; de la première grandeur, qui eſt dans la conſtellation du ſcorpion. On la voit à Paris dans le méridien, au commencement de juillet, à 9 heures & demie du soir, environ à 15 degrés de hauteur.

ANTÉCÉDENCE. Ce mot eſt peu uſité. Quelques aſtronomes l’ont employé pour déſigner le mouvement d’une planète contre l’ordre des signes, par exemple, des gémeaux dans le taureau, dans le bélier, &c. c’eſt-à-dire, d’orient en occident. Ils ſe ſont ſervis de même du terme de Conséquence, in conſequentia, pour exprimer le mouvement d’une planète, lorſqu’il ſe fait ſelon l’ordre des ſignes, du bélier dans le taureau, dans les gemeaux, &c. c’eſt-à-dire, d’occident en orient. Vénus, par exemple, nous paroît avoir un mouvement en antécédence, in antecedentia ou precedentia, pendant tout le temps environ qu’elle décrit la partie inférieure de ſon orbite.

ANTÉCÉDENT. C’eſt le premier des deux termes qui compoſent une raiſon ou un rapport. Dans la raiſon de 2 à 4, 2 eſt l’antécédent & 4 le conſéquent.

ANTÉCIENS. On nomme antéciens les peuples qui ont même longitude & ſemblable latitude. Ils ſont sous le même méridien & à diſtances égales de l’équateur ; mais les uns ſont dans l’hémiſphère méridional, & les autres dans l’hémiſphère ſeptentrional ; d’où il ſuit, 1o. qu’ils ont midi & minuit au même inſtant, puiſqu’ils ont la même longitude, étant ſous le même méridien ; 2o. qu’ils ont des élévations de pôles égales, leur latitude étant d’un même nombre de degrés. La ſeule différence eſt que la latitude des uns eſt ſeptentrionale, tandis que celle des autres eſt méridionale ; 3o. que leurs ſaiſons ſont oppoſées ; les uns ont l’hiver tandis que les autres ſont en été, & ainſi du printemps & de l’automne.

4o. Les antéciens ont même longueur de jour & de nuit, mais en des ſaiſons différentes : les uns ont midi du plus long jour d’été, tandis que les autres ont midi du jour le plus court d’hiver, & la nuit des uns eſt toujours égale au jour des autres : de plus, les étoiles qui ne ſe lèvent jamais pour les uns, ne ſe couchent pas pour les autres.

La figure 48 repréſente les antéciens en Α & en B ; le méridien eſt A B C D E A ; E C eſt l’axe de la terre, & O D eſt l’équateur.

ANTICHTONES. Peuples qui habitent des contrées de la terre diamétralement oppoſées. En ce ſens, ce mot eſt ſynonyme à antipodes, (Voyez Antipodes) & il eſt très-peu uſité. Quelques anciens ont dit que les peuples qui habitoient l’hémiſphère ſeptentrional étoient les antichtones des peuples de l’hémiſphère méridional, réciproquement.

ANTI-CRÉPUSCULE. L’anti-crépuſcule eſt une lumière qui peu avant le lever du ſoleil, ou peu après ſon coucher, paroît à l’endroit du ciel directement oppoſé à celui où eſt le véritable crépuſcule. Cette lumière qui n’eſt ordinairement aperçue que dans les temps ſereins, eſt d’autant moins vive qu’elle eſt plus près de l’horiſon ; de ſorte que ſa lumière diffère de celle du crépuſcule par ſon oppoſition & par ſon renverſement. Funccius dans ſon livre de coloribus cœli (Sect. IV, §. 30, Ulm, en 1716) paroît être le premier qui en ait fait mention. M. Crammer & M. de Mairan s’en ſont auſſi occupés.

Ce phénomène qui eſt purement optiqúe, paroît immédiatement ſur l’horiſon, ſous la forme d’une eſpèce de ſegment obſcur, bleuâtre & pourpré, ſurmonté d’un arc lumineux & coloré, blanchâtre, orangé, & enfin couleur de roſe à son bord supérieur, tirant quelquefois ſur la couleur de feu. Cet anti-crépuſcule eſt dû à la réfraction & à la réflexion combinées des rayons du ſoleil, qui vont frapper la partie ſupérieure du ciel ou de l’air, juſqu’où ils peuvent atteindre, à-peu-près comme ſur une voûte, d’où ils ſeront réfléchis à l’òppoſite du crépuſcule.

Le ſoleil s’enfonçant ſous l’horiſon, plus le crépuſcule s’abaiſſe, plus auſſi ordinairement l’anti-crépuſcule s’élève, & la génération de l’arc anti-crépuſculaire, ſa hauteur apparente, ſa grandeur & ſes couleurs, ſont donc tout-à-fàit analogues à celles de l’arc-en-ciel ordinaire. Les différences qu’on peut y remarquer, ne viennent que de ce que dans l’un, les réfractions & les réflexions ſe font ſur des parties, ou ſur des couches d’air, au lieu que dans l’autre, c’eſt ſur des gouttelettes d’eau ſphériques où la lumière ſouffre, comme on ſait, une double réfraction & une doiible réflexion, d’où naît auſſi le ſecond arc-en-ciel qu’on n’a jamais vu à l’anti-crépuſcule.

L’arc-en-ciel n’eſt vu que dans la couche de notre atmoſphère juſqu’où s’élèvent les particules d’eau ſphériques, & il n’eſt vu, par conſéquent, que fort bas, à une lieue de hauteur, tout au plus, tandis que l’arc anti-crépuſculaire peut être aperçu dans la couche d’air juſqu’où le crépuſcule eſt ſenſible, & par conſéquent à 15 ou 20 lieues plus haut. Auſſi cet arc ſe montre-t-il quelquefois, quoique le ſoleil ſoit enfoncé de pluſieurs degrés ſous l’horiſon, ce qui n’arrive jamais à l’arc-en-ciel. Il eſt inutile de dire ici que l’anti-crépuſcule diffère beaucoup de l’aurore boréale. Traité phyſ. & hiſt. de l’aur. bor. par M. de Mairan.

ANTIMOINE. C’est un demi-métal peſant, aigre & caſſant, d’un blanc brillant comme l’argent, qui paroît compoſé de lames longitudinales, ou aiguilles fragiles, appliquées dans leur longueur les unes ſur les autres. Lorſque rien n’a troublé ſa cryſ-