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eux aucune marque de vaiſſeau & d’une organiſation quelconque. Leur accroiſſement n’eſt pas borné juſqu’à un maximum de perfection ; après lequel ils décroiſſent ; leur augmentation eſt ſans bornes, comme la cauſe qui le produit.

Les corps organiſés, ſoit végétaux, ſoit animaux, ont chacun des ſiſtêmes d’organes & de vaiſſeaux pleins de divers fluides, par l’action deſquels leur développement naturel ſe fait ſucceſſivement, juſqu’à ce qu’il atteigne un point de perfection où ils reſtent pendant quelque temps ſtationnaires, & après lequel ils rétrogradent & décroiſſent par ſucceſſion de temps, juſqu’à leur entière deſtruction : l’accroiſſement qui ſe fait de cette manière, eſt appelé accroiſſement par intus-ſuſception.

Le premier & le plus bel exemple qu’on puiſſe apporter, eſt le tableau de l’accroiſſement du corps de l’homme : on peut le conſidérer d’un coup-d’œil rapide, depuis le premier inſtant de la conception juſqu’à l’âge viril, en obſervant le développement graduel des organes ; & depuis cette époque juſqu’à celle de ſon entière deſtruction, parcourir ainſi ſucceſſivement les divers anneaux de cette chaîne aſcendante & de cette chaîne deſcendante, que nous avons chaque jour ſous les yeux, ſans y faire une attention ſuffiſante. On ſent bien que cet objet appartient plûtôt à l’anatomie, à la phyſiologie & à l’économie animale qu’à la phyſique ; auſſi, renverrons-nous au dictionnaire particulier de l’encyclopédie qui traite ex profeſſo de cet objet, parce qu’un extrait ſeroit inſuffiſant pour ceux qui voudroient connoître cette matière, & un long article ne ſeroit ici qu’une répétition inutile d’un objet qui eſt étranger à la phyſique proprement dite. On peut encore conſulter ſur ce ſujet, dans l’ouvrage de M. de Buffon, l’article de l’homme.

Tout ce qu’on établit ſur le corps animal doit être dit des végétaux ; ils ſont organiſés comme les animaux, ils ont des ſolides, des fluides ; ceux-ci circulent ou oſcillent dans les premiers ; ils ſe diſtribuent dans tout le ſiſtême vaſculaire ; ceux-là augmentent progreſſivement de volume par un développement graduel, & leur accroiſſement ſe fait également par intus-ſuſception. Les végétaux, depuis qu’ils ſortent de leur graine, ou de l’œuf végétal dans lequel ils ont été primordialement renfermés, éprouvent un accroiſſement ſucceſſif juſqu’au maximum de leur perfection, après lequel ils décroiſſent proportionnellement. Ils ont beſoin, comme les animaux, de réparer continuellement, par le ſecours de fluides nourriciers, les déperditions journalières que la tranſpiration leur occaſionne, & cette nourriture ou quantité additionnelle eſt priſe intérieurement, & leur eſt aſſimilée par une force active & vitale qui la transforme en leur ſubſtance. Ainſi, l’accroiſſement des animaux & des végétaux ſe fait de la même manière. Voyez l’article Analogie des végétaux avec les animaux.

ACE

ACERBE. Il en eſt des corps ſapides, objets du goût, comme des corps colorés ; ils ſont de différentes eſpèces, & font diverſes impreſſions ſur l’organe du goût, de même que les couleurs en font de diſſemblables ſur l’organe de la vue. Une ſubſtance acerbe diffère autant d’une autre qui eſt ſucrée, par exemple, qu’un corps rouge d’un corps vert ou bleu. Cette qualité d’acerbe, propre à pluſieurs fruits qui ne ſont pas dans l’état de maturité, par exemple, au vin fait avec des raiſins non mûrs, &c. dépend d’une certaine diſpoſition des parties intégrantes des fruits & des liqueurs qui produiſent une ſorte d’impreſſion particulière & déſagréable ſur les papilles nerveuſes qui tapiſſent l’organe du goût. Il ſeroit à ſouhaiter qu’on pût aſſigner la cauſe ſpéciale qui cauſe l’acerbe dans les fruits, afin de pouvoir y remédier ; mais on ne connoît le principe de cet effet, que d’une manière bien générale. Aux articles Goût, Saveur, on traitera avec plus de détail ce qui a rapport à ce ſujet.

ACÉRER, c’eſt ſouder un morceau d’acier à l’extrémité d’un morceau de fer ; on pratique cette opération, lorſqu’on fabrique la plupart des outils tranchans, deſtinés à couper des matières dures, ou à les frapper.

ACESCENCE, par ce mot on déſigne la diſpoſition à l’acidité qu’éprouvent certaines ſubſtances.

Acéteux, qualité de pluſieurs ſubſtances qui tiennent du goût du vinaigre : ce mot tire ſon origine de acetum vinaigre.

Acéteux, gaz acide acéteux ; c’eſt la dénomination par laquelle on exprime l’acide du vinaigre réduit à la forme gaſeuſe & à la nature de vapeur élaſtique aériforme. Voyez l’article des Gaz.

ACÉTATES. Dans la nouvelle nomenclature, on donne le nom d’acétates à des ſels formés par l’union de l’acide acétique (ou vinaigre radical) avec différentes baſes : ainſi on dit ; acétate alumineux, acétate ammoniacal, &c., acétate d’argent, acétate de Cobalt, &c.

ACÉTITES ; ſels formés par l’union de l’acide acéteux ou vinaigre diſtillé avec différentes baſes : on dit donc auſſi ; acétite alumineux, acétite ammoniacal, acétite d’argent, &c.

ACH

ACHROMATIQUE. Ce mot qui vient du grec, ſignifie ſans couleur. On a vu à l’article Aberration de réfrangibilité que la différente réfrangibilité des rayons dont la lumière eſt compoſée, eſt cauſe d’un défaut de réunion & de coïncidence des rayons en un point, lorſqu’ils ont traverſé un verre lenticulaire comme ceux des lunettes, par exemple, d’où réſulte une couronne colorée autour de l’image repréſentée dans la lunette. Pour remédier à cette diſperſion des rayons de la lumière, éviter la confuſion qui en réſulte, on s’eſt occu-