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extrémité de ces leviers ſont attachés des fils & chaînes d’acier qui répondent aux différens réſervoirs de vents, aux doigts, aux lèvres & à la langue de la figure. Ceux qui répondent aux différens réſervoirs de vent, ſont au nombre de trois ; & leurs chaînes montent perpendiculairement derrière le dos de la figure juſques dans la poitrine où ils ſont placés, & aboutiſſent à une ſoupape particulière à chaque réſervoir ; cette ſoupape étant ouverte, laiſſe paſſer le vent dans le tuyau de communication qui monte, comme on l’a déja dit, par le goſier dans la bouche. Les leviers qui répondent aux doigts ſont au nombre de ſept, & leur chaîne montent auſſi perpendiculairement juſqu’aux épaules, & là ſe coudent pour s’inſérer dans l’avant-bras juſqu’au coude, où elles ſe plient encore pour aller le long du bras juſqu’au poignet ; elles y ſont terminées chacune par une charnière, qui ſe joint à un tenon que forme le bout du levier contenu dans la main, imitant l’os que les anatomiſtes appellent l’os du métacarpe, & qui, comme lui, forme une charnière avec l’os de la première phalange, de façon que la chaîne étant tirée, le doigt puiſſe ſe lever. Quatre de ces chaînes s’inſèrent dans le bras droit, pour faire mouvoir les quatre doigts de cette main, & trois dans le bras gauche pour trois doigts ; n’y ayant que trois trous qui répondent à cette main : chaque bout de doigt eſt garni de peau, pour imiter la molleſſe du doigt naturel, afin de boucher le trou exactement. Les léviers du clavier qui répondent au mouvement de la bouche, ſont au nombre de quatre ; les fils d’acier qui y ſont attachés, forment des renvois pour parvenir dans le milieu du rocher, en dedans, & là ils tiennent à des chapes qui montent perpendiculairement & parallèlement à l’épine du dos dans le corps de la figure, & qui paſſent par le col, viennent dans la bouche s’attacher aux parties, qui font faire quatre différens mouvemens aux lèvres inférieures ; l’un fait ouvrir les lèvres pour donner une plus grande iſſue au vent, l’autre la diminue en les rapprochant, le troiſième les fait retirer en arrière, & le quatrième les fait avancer ſur le bord du trou.

Il ne reſte plus ſur le clavier qu’un lévier, où eſt pareillement attachée une chaîne qui monte ainſi que les autres, & vient aboutir à la languette qui ſe trouve dans la cavité de la bouche, derrière les lèvres, pour emboucher le trou, comme on l’a dit ci-deſſus.

Ces quinze léviers répondent aux quinze diviſions du cylindre par les bouts où ſont attachés les becs d’aciers, & à un pouce & demi de diſtance les uns des autres. Le cylindre venant à tourner, les lames de cuivre, placées ſur ſes lignes diviſées, rencontrent les becs d’acier & les ſoutiennent levés plus ou moins long temps, ſuivant que les lames ſont plus ou moins longues ; & comme l’extrémité de tous ces becs forme entre eux une ligne droite, parallèle à l’axe du cylindre, coupant à angle droit toutes les lignes de diviſions, toutes les fois qu’on placera à chaque ligne une lame, & que toutes leurs extrémités formeront entre elles une ligne également droite & parallèle à celle que forment les becs des léviers, chaque extrémité de lame (le cylindre retournant) touchera & ſoulèvera dans le même inſtant chaque bout de lévier ; & l’autre extrémité des lames formant également une ligne droite, chacune laiſſera échapper ſon lévier dans le même temps. On conçoit aiſément par-là comment tous les leviers peuvent agir & concourir tous-à-la-fois à une même opération, s’il eſt néceſſaire. Quand il n’eſt besoin de faire agir que quelques léviers, on ne place des lames qu’aux diviſions où répondent ceux qu’on veut faire mouvoir ; on en détermine même le temps, en les plaçant plus ou moins éloignées de la ligne que forment les becs ; on fait ceſſer auſſi leur action plus tôt ou plus tard, en les mettant plus ou moins longues.

L’extrémité de l’axe du cylindre du côté droit eſt terminée par une vis ſans fin à simples filets, diſtans entre eux d’une ligne & demie, & au nombre de douze ; ce qui comprend en tout l’eſpace d’un pouce & demi de longueur, égal à celui des diviſions du cylindre.

Au-deſſus de cette vis eſt une pièce de cuivre immobile ſolidement attachée au bâti, à laquelle tient un pivot d’acier, d’une ligne environ de diamètre, qui tombe dans une cannelure de la vis & lui ſert d’écrou, de façon que le cylindre eſt obligé, en tournant, de ſuivre la même direction que les filets de la vis contenus par le pivot d’acier qui eſt fixe ; ainſi, chaque point du cylindre décrira continuellement, en tournant, une ligne ſpirale, & fera par conſéquent un mouvement progreſſif de droite à gauche.

C’est par ce moyen que chaque diviſion du cylindre, déterminée d’abord ſous chaque bout de lévier, changera de point à chaque tour qu’il fera, puiſqu’il s’en éloignera d’une ligne & demie, qui eſt la diſtance qu’ont les filets de la vis entre eux.

Les bouts des léviers attachées aux claviers, reſtant donc immobiles, & les points du cylindre auxquels ils répondent d’abord, s’éloignant à chaque inſtant de la perpendiculaire, en formant une ligne ſpirale qui, par le mouvement progreſſif du cylindre, eſt toujours dirigée au même point, c’eſt-à-dire, à chaque bout de lévier ; il s’enſuit que chaque bout de lévier trouve à chaque inſtant des points nouveaux ſur les lames du cylindre qui ne ſe répètent jamais, puiſqu’elles forment entre elles des lignes ſpirales, qui forment douze tours ſur le cylindre avant que le premier point de diviſion vienne ſous un autre lévier que celui ſous lequel il a été déterminé en premier lieu.

C’eſt dans cet eſpace d’un pouce & demi qu’on place toutes les lames qui forment elles-mêmes les