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AUZ-AXE

tième de pouce. Enfin, le tuyau extérieur g s t r, eſt ouvert tout-à-fait, & ne ſert qu’à mettre la plaque m o à la diſtance convenable, pour recevoir le ſpectre lumineux formé par les rayons de la lunette, ou, ſi l’on veut, qui repréſente l’ouverture de ſon objectif ; au bout du tuyau des oculaires, dans le même endroit ou l’on applique l’œil à la lunette. C’eſt ſur ce même tuyau extérieur g s t r, que ſe trouve un pouce diviſé en dixièmes, avec un des mêmes dixièmes ſubdiviſé en centième de pouce.

L’opération pratique de cet inſtrument conſiſte : 1o. à ajuſter la lunette dans la poſition néceſſaire pour voir les objets diſtinctement ; 2o. à tirer en dehors le tuyau intérieur a e n b, enſorte que regardant dans l’air, on puiſſe voir bien diſtinctement les lignes parallèles qui ſont ſur la plaque de corne m o ; 3o. à approcher enſuite l’auzomètre du tuyau des oculaires de la lunette, & gliſſer le tuyau extérieur g s t r, autant qu’il faut, pour que, regardant par e, on puiſſe voir bien diſtinctement le ſpectre lumineux de l’oculaire de la lunette, ſur les diviſions qui ſont ſur la petite plaque de corne m o ; 4o. à compter combien de ces diviſions ſont remplies par ce ſpectre lumineux ; 5o. à prendre avec un compas le diamètre objectif de la lunette, & à le diviſer par le nombre de centièmes, occupés par le ſpectre lumineux ; alors le quotient ſera le vrai groſſiſſement de la lunette avec l’équipage qu’elle a.

AUZOUT (Adrien) eſt ſur-tout connu pour avoir perfectionné le micromètre, dont la première invention eſt due à Huyghens, & pour en avoir fait un inſtrument d’un uſage général. Auzout étoit un excellent obſervateur, & poſſédoit à un degré rare la connoiſſance des inſtrumens aſtronomiques. C’eſt lui qui, en préſentant à Louis XIV l’obſervation intéreſſante de la comète qui parut à la fin de 1664, fit naître à ce prince l’idée de donner un obſervatoire & des inſtrumens à l’académie des ſciences. On a auſſi de ce ſavant une évaluation préciſe du rapport des meſures uſitées en Europe, avec la toiſe du Châtelet de Paris.

AXE

AXE. C’eſt une ligne droite qui paſſe par le centre d’un corps, & qui ſert à le faire tourner ſur lui-même ; tel eſt, par exemple, en méchanique, l’axe ou l’eſſieu d’une roue. L’axe d’une balance eſt une ligne droite ſur laquelle elle ſe meut. L’axe d’oſcillation d’un pendule eſt une ligne droite parallèle à l’horiſon, qui paſſe par le centre autour duquel le pendule fait ſes vibrations.

En géométrie, l’axe de circonvolution eſt une ligne droite, autour de laquelle on imagine qu’une ligne se meut pour engendrer une surface, ou qu’une ſurface ſe meut pour former un ſolide. Comme la formation des corps figurés en général peut être conçue par le mouvement de parallèliſme d’un plan générateur, de même elle peut réſulter du mouvement de rotation ou circonvolution. Par exemple, ſi on conçoit qu’un polygone tourne autour d’un diamètre ou axe, il formera dans ſa révolution un ſphéroïde qui recevra différens noms, ſelon l’eſpèce du polygone générateur ; ſi le polygone a un nombre infini de côtés, le ſphéroïde décrit ſera un ſphéroïde infinitaire, c’eſt-à-dire, une ſphère au globe.

En général, l’axe eſt une ligne droite, tirée du ſommet d’une figure régulière ſur le milieu de ſa baſe. Tel eſt, par exemple, dans un cône droit, dans une pyramide, &c., &c., la ligne qu’on fait tomber de ſa pointe ſur le milieu de ſa baſe. Voyez Cône, Pyramide.

L’axe d’une ſection conique eſt une ligne droite qui paſſe par le milieu de la figure, & qui coupe à angles droits & en deux parties égales toutes les ordonnées.

Dans l’ellipſe on distingue un grand axe & un petit axe, ou, comme d’autres diſent, un axe tranſverſe & un axe conjugué. Ce grand & ce petit axe ſe coupent tous deux à angles droits dans le centre de l’ellipſe. Voyez Ellipse.

En aſtronomie, & relativement à la ſphère, l’axe de la terre eſt une ligne droite qui paſſe par le centre de ce globe & par ſes deux pôles, & autour duquel elle fait ſes révolutions diurnes d’occident en orient. L’axe de la terre prolongé iroit aboutir dans le ciel aux pôles du monde ; auſſi eſt-il une partie de l’axe du monde. L’axe de la terre eſt toujours parallèle à lui-même & perpendiculaire au plan de l’équateur pendant toute la durée du mouvement annuel de la terre autour du ſoleil ; c’eſt par le moyen du paralléliſme de l’axe de la terre, & en ſuppoſant ſon inclinaiſon, que la diverſité des ſaiſons eſt produite. Le ſoleil, la lune & les autres planètes tournant ſur leur centre, ont donc auſſi, comme la terre, un axe ; ainſi, on dit l’axe des planètes, l’axe du ſoleil.

Les cercles qu’on conçoit dans le ſoleil, la terre & les planètes, tels que l’équateur, l’horiſon, l’écliptique, le zodiaque, les colures, les tropiques, &c., ont également des axes : ainſi on dit l’axe de l’équateur, l’axe de l’écliptique, &c., &c., leſquels ſont des lignes droites qui paſſent par les centres de ces cercles & qui ſont perpendiculaires à leur plans. Voyez ces mots.

En optique, on diſtingue, 1o. l’axe optique ou viſuel eſt le rayon lumineux qui, traverſant le milieu du cône lumineux, tombe perpendiculairement ſur le globe de l’œil & paſſe par ſon centre. Dans la figure 103, on voit un cône lumineux, A B C, formé par une pyramide de lumière qui part d’un objet C. La figure 104 repréſente ce même faiſceau ou cette même pyramide lumineuſe, A B C dans laquelle on n’a marqué que les côtés & l’axe x C D, & l’on y remarque que cette ligne ponctuée x C D, que nous nommons l’axe, eſt réellement un rayon de lumière qui, faiſant partie du cône lumineux, le traverſe