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l’anti-Lucrèce du cardinal de Polignac ; où le ſyſtème de Deſcartes eſt expoſé ; un petit ouvrage intitulé, de l’Ame des bêtes ; on peut voir auſſi ce qu’ont écrit Regis & Rohault. L’Amuſement philoſophique du P. Bougeant eſt très-ingénieux ; il prétend que ce ſont des démons qui animent les bêtes. L’ouvrage qui a pour titre, les Bêtes mieux connues, par l’abbé Joannet, en 2 volumes, in-12, contient un précis de ce qui a été écrit ſur ce ſujet, on peut conſulter ces ouvrages.

AUTOMATIQUE. Quoique ce nom, ſelon ſon étymologie générale, ſignifie tout ce qui a rapport aux automates, néanmoins l’uſage l’a reſtreint aux mouvemens qui dépendent de la ſtructure du corps & auxquels la volonté n’a aucune part ; la circulation du ſang, le mouvement de la reſpiration, &c, ſont des mouvemens automatiques, parce qu’en général ils ne dépendent point de nous, quant à leur exiſtence. On peut cependant modifier volontairement quelques mouvemens automatiques ; par exemple, celui de la reſpiration ; on peut, pendant quelques instans, retarder ou accélérer l’inſpiration & l’expiration, la rendre plus forte ou moins forte, admettre une plus grande quantité d’air dans le poumon, ou en chaſſer une plus grande dans un cas que dans un autre ; mais l’exiſtence de la reſpiration ne dépend pas de la volonté ; elle eſt néceſſaire, & cette fonction s’exerce dans le ſommeil comme dans la veille. Il en eſt de même de la circulation qui s’accomplit dans le corps des animaux, comme dans les plantes, ſi elle y a lieu, comme dans les automates ſi on en avoit construits de cette manière, ainſi que l’avoit projetée M. de Vaucanſon. Voyez l’article Automate & celui de Vaucanson.

AUTOMATISME. Ce mot, qu’on doit à M. de Réaumur eſt consacré pour exprimer la qualité d’automate dans l’animal ; c’eſt-à-dire, le ſystème des mouvemens qui dépendent uniquement de l’organiſme du corps animé, ſans que la volonté y ait aucune part.

AUTOMNE. C’eſt la troiſième ſaiſon de l’année, qui commence pour nous le 23 ſeptembre, & finit le 21 décembre, époque du premier inſtant de l’hiver. C’eſt au premier inſtant de l’automne que le ſoleil paroît entrer dans l’équinoxe d’automne, c’est-à-dire, dans le ſigne de la balance, & c’eſt au dernier inſtant de l’automne que cet aſtre paroît quitter le ſagitaire, pour entrer dans le capricorne, temps où commence l’hiver. Lorſque le ſoleil décrit l’équateur le 23 ſeptembre, les jours ſont égaux, aux nuits pour toute la terre ; mais, depuis ce jour juſqu’au 21 décembre incluſivement, les jours décroiſſent ſucceſſivement, & les nuits augmentent réciproquement, les arcs diurnes devenant de plus en plus moindres, & les arcs nocturnes augmentant proportionnellement. À l’équinoxe d’automne le ſoleil eſt, au temps de midi, à une hauteur moyenne entre la plus grande hauteur méridienne & la plus petite, ſavoir, entre celle qu’il a au ſolſtice d’été & celle du ſolſtice d’hiver ; & alors, c’eſt-à-dire, lorſque le ſoleil eſt au point où l’équateur coupe l’écliptique, cet aſtre eſt à une diſtance moyenne de notre zénith, de même qu’il en eſt le plus éloigné quand il décrit le tropique du capricorne, & le moins éloigné lorſqu’il eſt au tropique du cancer.

Ce que nous venons d’établir pour nous doit s’entendre également de tous les habitans de la zone tempérée & de la zone glaciale dans l’hémiſphère ſeptentrional. Le contraire doit être dit des peuples qui habitent ces deux zones dans l’hémiſphère méridional, l’automne pour eux commence le 21 mars & finit le 21 juin, qui eſt pour eux le premier inſtant de leur hiver. Quant aux peuples de la zone torride, comme ils ont deux étés, le ſoleil paſſant deux fois par an perpendiculairement ſur leurs têtes, les rapports ne ſont plus les mêmes mais varient beaucoup. Ceux qui ſont ſous l’équateur ont un de leurs étés, lorſque notre automne commence, le ſoleil étant alors au premier point de la balance, à l’interſection de l’équateur & de l’écliptique. Les autres variétés qui ont lieu pour les peuples de la zone torride, ſoit qu’ils habitent la partie ſeptentrionale, ſoit qu’ils occupent l’hémiſphère méridional, peuvent être aiſément conçues par la ſimple inſpection d’un globe terreſtre, le cours du ſoleil & les ſignes qu’il parcourt chaque mois étant connus & déterminés.

Le point automnal eſt le premier point du ſigne de la balance, ſitué à l’interſection de l’équateur & de l’écliptique ; après que le ſoleil l’a atteint, il commence à deſcendre pour nous de plus en plus ſous l’équateur. Ce point eſt auſſi appelé point équinoxial, parce qu’il eſt à un des équinoxes.

AUZ


AUZOMÈTRE. C’eſt un inſtrument qui ſert à trouver, par une opération ſimple & facile, le groſſiſſement des lunettes ou tubes dioptriques qu’on emploie pour voir les objets distans ſous un angle plus grand qu’à la vue ſimple. Cet inſtrument, inventé par M. Adams, conſtructeur d’inſtrumens de phyſique à Londres, eſt compoſé de trois petits tuyaux de métal, dont la longueur n’eſt que d’un pouce & un quart, lorſqu’ils ſont fermés l’un ſur l’autre ; & d’environ onze lignes en diamètre. Le premier du côté de l’œil eſt au dedans des autres, comme on le voit par a b c n, figure 196. Celui-ci porte une lentille d à une certaine diſtance du trou c, où l’on applique l’œil, comme dans les tuyaux des oculaires des lunettes communes. Le ſecond tuyau p m o f, au-dedans duquel gliſſe le premier tuyau, porte à ſon bout une plaque de corne transparente m o, qui eſt diviſée par des lignes parallèles, dont la diſtance n’eſt que d’un cen-