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BAL
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repréſentera des livres, lorſque la meſure repréſentera le ſetier. Un ſetier vaut deux mines, une mine deux minots, un minot trois boiſſeaux, un boiſſeau quatre quarts, un quart quatre litrons. Combien un litron ? multipliez toutes ces meſures les unes par les autres, & vous aurez 192.

La meſure étant pleine & raſée avec un rouleau, on attache au fléau les deux côtés de la balance par les crochets qui tiennent aux cordons, & on met autant de poids dans le côté vide que le côté plein peut en enlever, &c., &c.

Balance hydrostatique. La balance hydroſtatique eſt un inſtrument imaginé pour connoître la peſanteur ſpécifique des corps liquides & ſolides. La figure 165 repréſente une balance hydroſtatique très-commode que M. l’abbé Nollet a beaucoup ſimplifiée. Le ſupport de cette balance hydroſtatique eſt une caiſſe B Α, doublée intérieurement par des feuilles de plomb, bien ſoudées entre elles. Sur ſon couvercle ſont placés ſolidement trois vaſes, l’un G à droite, l’autre H à gauche, celui du milieu F eſt beaucoup plus grand. Il eſt eſſentiel que les deux vaſes égaux G H ſoient de verre, le vase F l’eſt ordinairement. Le couvercle de ce dernier vaſe ſoutient la chaſſe d’un fléau de balance D C, avec ſes deux baſſins d c, au fond deſquels on a mis des crochets pour y ſuſpendre les fils qui ſoutiennent les corps ſolides, dont on veut connoître la peſanteur ſpécifique.

Les pieds des trois vases H F G ſont percés pour recevoir chacun une virole verticale, ſoudée dans un tuyau horiſontale qui regne ſous le couvercle de la caiſſe. Ce canal horiſontal a quatre robinets, dont on voit les clefs en f, l, m, & la quatrième eſt correſpondante à f, ſur le côté B. L’inſpection de la figure ſuffit pour faire concevoir parfaitement cette conſtruction.

Ceci ſupposé, il eſt évident que si le vase F eſt rempli d’eau, en tournant la clef du robinet l, l’eau paſſera de ce réſervoir F dans le vaſe G. Si on veut enſuite évacuer l’eau qui eſt en G, on ouvrira le robinet f, & cette eau tombera dans la caiſſe Α B. Il eſt inutile de prévenir qu’on a dû fermer le robinet l dès qu’il y a eu aſſez d’eau en G pour verſer de l’eau de F en H. On procédera de la même manière en tournant la clef m.

Lorſqu’on ſe propoſe de poſer un corps ſolide par le moyen de cette balance hydroſtatique, on le ſuſpend par un fil à un des crochets par exemple en c, de manière que ce corps ſoit au milieu du vaſe G, on met un contrepoids ſuffiſant dans le baſſin d, & on a le poids de ce corps dans l’air. Pour en voir la différence dans l’eau, par exemple, on ouvre le robinet l ; l’eau coule dans le vaſe G ; quand il y en ſuffiſamment, on ferme en retournant la clef l ; on met enſuite dans le baſſin c des petits poids pour rétablir l’équilibre. On opère de la même manière du côté B H, ſi on ſe propoſe de plonger en même temps dans l’eau deux corps, l’un en H & l’autre en G.

Par le moyen de la balance hydroſtatique on peut encore connoître la peſanteur ſpécifique d’une liqueur, en peſant un corps ſolide dans l’air, en le plongeant enſuite dans cette liqueur, où il perdra une partie de ſon poids égale au poids du volume déplacé de la liqueur. On peut auſſi comparer les peſanteurs ſpécifiques de pluſieurs liqueurs, &c. Tous ces objets ſont traités avec le plus grand détail à l’article Hydrostatique, Pesanteur spécifique, auxquels nous renvoyons. Ici il ſuffit de faire connoître la balance hydroſtatique & les principales formes qu’on lui a données.

On a exécuté depuis une autre balance hydroſtatique, repréſentée dans la figure 167. Sur un plateau triangulaire N, ſont élevés trois pieds en console L, M, I, qui ſoutiennent le ſupport F, H, G, I de la balance. Le fléau A B peut jouer librement ſur ſon axe qui eſt en couteau, & repoſe ſur deux points d’appui. L’aiguille O, étant au milieu de l’arc gradué P Q, indique que le fléau eſt dans une situation horiſontale. Le coq ſur lequel eſt placé le fléau eſt fixé ſur une lame F G, dentée ſur ſa longueur. Cette lame ſe meut ſur une autre H I par le moyen du pignon K, dont les dents engrennent dans celles de la crémaillère H G. Veut-on élever le fléau, de la balance aux extrémités duquel ſont ſuſpendus en Α & en B les baſſins a a avec les tiges d d, on tourne la tête du pignon de gauche à droite ; c’eſt le contraire pour faire deſcendre le fléau. Afin de retenir en ſituation la tige mobile, on a mis un cliquet qui engrenne & déſengrenne à volonté dans les dents de la crémaillière qui ſont du côté oppoſé à celui du pignon ; car pour cet effet, il ſuffit de laiſſer agir le reſſort qui le preſſe, ou de pousser la queue de ce cliquet.

Au deſſous des baſſins on a ménagé un crochet auquel on ſuſpend un crin qui ſoutient les corps qu’on doit peſer dans l’eau. Pour cet effet on fait deſcendre le fléau, de ſorte que ces corps plongent dans l’eau des vaſes S S.

En employant la balance de la figure 165, on fait monter l’eau dans les vaſes G H où ſont déjà ſuſpendus les corps à éprouver. Dans la balance de cette figure 167 on fait deſcendre dans l’eau les corps qu’on veut peſer.