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griſe, tirant ſur le jaunâtre, lettre c : outre cela, la plus ſeptentrionale des bandes obſcures à préſent viſibles, que cet aſtronome avoit obſervé dès ſa nouvelle origine, reçut un accroiſſement frappant, lettre d. Celle du midi, e, s’éteignit en partie, & devint une bande interrompue. Pluſieurs obſervations réitérées ont enfin confirmé, non-ſeulement que celle des deux nouvelles bandes blanches & lumineuſes qui ſe faiſoit voir le plus au midi, paroît tantôt plus étroite & tantôt plus large de moitié, figure 119 & 120, b b, mais encore que les bandes obſcures étoient variables, ayant tantôt une augmentation & tantôt une diminution.

Quelle eſt la cauſe des fréquens changemens des bandes de Jupiter ? Il y en a qui penſent que les bandes & les taches de Jupiter ſont des nuages ; mais ſi on explique par cette ſuppoſition leurs différentes variations, on ne peut rendre raiſon de leur permanence pendant quelque temps dans les mêmes portions du diſque, de leur paralléliſme, & de pluſieurs des autres phénomènes qu’on a rapportés. D’autres croient que le globe de Jupiter n’eſt point auſſi tranquille que celui de la terre ; que des tremblemens peuvent changer ſa ſurface, que des mers peuvent inonder des continens, & que de nouveaux continens peuvent ſortir du ſein des mers de Jupiter ; & que les habitans de cette dernière planète, obſerveroient ſur notre terre des changemens ſemblables à ceux que nous remarquons dans Jupiter, ſi notre globe étoit agité de la même manière, & éprouvoit les mêmes bouleverſemens.

Bandes de Mars. Il eſt bien probable que d’autres planètes ont des bandes, des taches, c’eſt-à-dire, d’autres parties plus ou moins brillantes, plus ou moins obſcures, comme on en remarque ſur le diſque de Jupiter ; mais qu’étant moins ſenſibles, elles ont échapé aux recherches des aſtronomes. Quoiqu’il en ſoit de cette conjecture, M. Huygens a aperçu une bande ſur le diſque de Mars ; elle n’eſt pas régulière, & on ne peut l’obſerver que difficilement. On en a cependant vu aſſez pour prononcer qu’elle eſt fort large, & beaucoup plus foncée que le reſte du diſque, dont elle n’occupe que la moitié.

BAR

BARBE d’une Comète. On donne ce nom à cette eſpèce de faiſceau de rayons de lumière qui précède une Comète dans une partie de ſa courſe ou révolution. Si cet amas de lumière eſt ſitué dans la partie poſtérieure du corps de la Comète, on lui donne le nom de Queue (Voyez au mot Comètes, l’article atmoſphère des Comètes, n°. V, dans lequel on a rapporté les différentes hypothèſes qui ont été imaginées).

BARILLET. On donne ce nom au tambour ou cylindre creux de métal dans lequel eſt renfermé le reſſort d’une montre ou d’une pendule, & ſur la ſurface extérieure duquel la chaîne s’enveloppe à meſure que le reſſort ſe développe ſucceſſivement. Le reſſort contenu dans le barillet, eſt une lame d’acier tournée en ſpirale, & fixée par un bout à l’axe du barillet, & par l’autre à la ſurface intérieure du même barillet ; ce reſſort fait tourner le tambour en ſe détendant ſucceſſivement, & la chaîne s’entortillant ſpiralement ſur la ſurface extérieure du tambour, met en jeu tout le rouage de la montre.

Lorſque le reſſort eſt dans ſa plus grande tenſion, il eſt dans ſa plus grande force ; à meſure qu’il ſe détend, ſa force s’affoiblit ſucceſſivement : il devroit donc imprimer à tout le rouage un mouvement toujours plus foible & plus lent, & rendre les heures qu’il fait marquer par les aiguilles, ſucceſſivement plus longues les unes que les autres. Les choſes ſeroient ainſi, ſi on n’avoit remédié à cet inconvénient par le moyen de la fuſée (Voyez Fusée, Montre, Poulie, Statique).

La fuſée eſt une eſpèce de cone tronqué, mobile ſur ſon axe, & autour duquel on a creuſé des ſpires ſur leſquelles s’entortille la chaîne, à meſure qu’on monte la montre, comme elle s’enveloppe ſur le barillet à proportion que le reſſort ſe détend. Le reſſort qui tire la chaîne & qui meut la fuſée en ſe déployant, a donc ſucceſſivement différens rayons qui vont en croiſſant du ſommet du cone à ſa baſe. Lorſque le reſſort eſt dans ſa plus grande tenſion, il tire la chaîne & il meut le rouage, par le moyen des plus petits rayons ou leviers ; & quand ſa force eſt la plus petite, il tire la chaîne par le moyen des plus petits leviers.

BAROMÈTRE. Le baromètre eſt un inſtrument propre à meſurer les variations de la peſanteur & de l’élaſticité de l’air de l’atmoſphère, ou plus préciſément les variations de la preſſion de l’air atmoſphérique. Ce mot réſulte de deux termes grecs, dont l’un ſignifie poids ; & l’autre meſure. Cet inſtrument eſt compoſé d’un tube de verre, long d’environ 30 pouces, d’un diamètre de deux à trois lignes, fermé hermétiquement dans ſa partie ſupérieure, contenant du mercure en ſuſpenſion, lorſque le tube après avoir été rempli de ce métal eſt redreſſé, & a ſon extrémité inférieure plongée dans du mercure ſtagnant. La figure 160 repréſente un baromètre ſimple ; A D eſt le tube fermé hermétiquement en C ; le mercure y eſt ſuſpendu à 28 pouces de hauteur, depuis la ligne E F qui indique la ligne de niveau, ou la ſurface du mercure ſtagnant dans la cuvette E D F ; & c’eſt depuis cette ligne de niveau qu’on meſure la hauteur de la colonne de mercure ſuſpendue en équilibre dans le tube. Le tout eſt fixé ſur une planche A, b, B, & forme l’appareil phyſique & météréologique, nommé Baromètre.