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M n eſt un thermomètre à mercure, avec l’échelle de Fahrenheit M r d’un côté, & celle de Réaumur s n de l’autre ; à côté de cette dernière échelle, ſe trouve une troiſième t u, qui ſert pour la correction du baromètre ; ſon zéro eſt vis-à-vis du 55e degré de Fahrenheit ou du tempéré, & les nombres au-deſſus & au-deſſous marquent combien de centièmes de pouce ( meſure d’Angleterre) il faut ajouter ou retrancher de la hauteur qu’on a obſervée dans le baromètre, ſelon la température de l’atmoſphère ; o & p ſont deux index qu’on fait monter ou deſcendre avec la clef g, miſe dans le trou q, juſqu’à ce qu’ils ſoient vis-à-vis de l’extrémité du mercure du thermomètre ; alors la ligne ou le bord de l’index p x, montre ſur l’échelle de correction t u, combien de centièmes il faut ajouter ou ôter de la hauteur obſervée dans le baromètre.

M. Ramſden a enſuite perfectionné ce baromètre, comme on le voit dans la figure 290 ; il eſt ſuſpendu dans une ouverture pratiquée au milieu d’un pied à trois branches, comme celui des graphomètres ; à la droite eſt l’échelle du pied françois, & à la gauche celle du pied anglois ; le pouce eſt diviſé en dix lignes, & chaque ligne en demi-ligne ; le nonius diviſe la ligne angloiſe en 50 parties de deux en deux, & la ligne françoiſe en 10 parties ; 30 pouces de l’échelle françoiſe répondent à 31 pouces 9 lignes de l’échelle angloiſe.

L’ouverture A ſe bouche avec une forte vis d’ivoire, afin de contenir le mercure & de rendre le baromètre portatif. À cette ouverture on voit dans l’intérieur deux morceaux d’ivoire fixes, ſur leſquels eſt tracé une ligne horiſontale ; & entre ces deux morceaux d’ivoire qui ſont ſéparés, on a placé un petit cylindre d’ivoire qui a toute la liberté de monter & de deſcendre ſur la ſurface du mercure contenu dans le réſervoir ; on a tracé auſſi ſur ce cylindre un trait noir, que l’on fait coïncider avec les deux lignes fixes, en l’élevant ou en le baiſſant par le moyen de la vis B, qui fait monter ou deſcendre le mercure du réſervoir. Ainſi, lorſque la ligne tracée ſur le petit cylindre n’en forme qu’une avec les deux lignes fixes, on a la vraie hauteur du mercure dans le baromètre ; l’axe a b du baromètre paſſe dans un cercle mobile qui fait prendre à l’inſtrument une direction verticale. On voit en C un thermomètre, que l’on applique ſur le baromètre lorſqu’il eſt en place.

Baromètre de Magellan. Ce baromètre eſt portatif, & très-commode pour les opérations de la meſure des hauteurs. Dans la figure 291, on le voit renfermé dans ſa boîte EF, par le moyen de trois anneaux de métal G B H. Cette boîte a la forme d’un cylindre creux, fendu en trois branches, depuis A A juſqu’à F, qui ſont excavées en dedans pour recevoir le corps du baromètre.

La figure 292 repréſente ce baromètre en ſituation, lorſqu’on veut obſerver la hauteur du mercure ; il eſt ſuſpendu au milieu de ſon trépied. Ce qui a été dit dans les divers articles contenus ſous le mot Baromètre, diſpenſe d’entrer ici dans de plus grands détails. Ceux qui ſeront curieux de les connoître, pourront conſulter un excellent mémoire de M. Magellan, imprimé dans les obſervations ſur la Phyſique, l’Hiſtoire naturelle & les Arts, février, pag. 108 & ſuivantes, année 1782. Outre la deſcription de ce baromètre, cet habile phyſicien traite de la méthode de meſurer les hauteurs des montagnes, & donne des tables très-étendues pour calculer ces meſures avec la plus grande facilité.

Pendant long-temps, pour rendre les baromètres ordinaires portatifs, on a recourbé le tube par la partie inférieure, en la terminant par une boule qui faiſoit l’office de cuvette. Cette cuvette, ſurmontée d’un tube cylindrique, pouvoit être fermée par le moyen d’un piston ; & conſéquemment retenir le mercure dans toute la capacité du tube. Mais ce piſton, fait d’une tige de fer, enveloppée d’une quantité ſuffisante de chanvre, ne conſervoit pas toujours le même degré de fermeté qu’il devoit avoir pour boucher exactement la capacité du tube ; la partie de chanvre ſe deſſéchant à la longue, le mercure ſe portoit dans la cuvette, & donnoit paſſage à l’air.

Pour remédier aux inconvéniens d’un moyen de cette eſpèce, on a imaginé le baromètre repréſenté dans la figure 293 ; il eſt compoſé d’un tube fermé hermétiquement à ſes deux extrémités A B, & ouvert latéralement en C vers ſa partie inférieure ; quelque ſoient le mouvement & l’inclinaiſon du tube, l’ouverture C eſt toujours recouverte de mercure, & s’oppoſe conſéquemment au paſſage de l’air, qui tend à s’introduire dans le tube.

Afin d’adapter ſolidement le tube à la cuvette, on lie en F G un morceau de peau de mouton ſur la circonférence du tube, vers l’endroit où il plonge dans la cuvette ; on replie cette peau ſur elle-même par-deſſus la ligature, & on lie l’autre extrémité ſur la gorge de la cuvette ; de cette manière, le tube eſt tellement adhérent à ce dernier vaiſſeau, qu’il peut ſupporter le poids du mercure qui y eſt contenu.

On empêche les oſcillations du mercure qui ſe feroient ſentir contre la voûte du tube B, d’autant plus fortement que le tube eſt plus purgé d’air (ainſi que l’expérience du marteau d’eau le prouve), en pratiquant un étranglement à la partie HH de la partie ſupérieure du tube : ce qu’on exécute en