Page:Encyclopédie méthodique - Physique, T1.djvu/548

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pace de 27 pouces, compris entre le point marqué 20 dans le haut du tube, & celui qui correſpond à 7 vers le bas, & cet eſpace a été diviſé en 27 parties, qui sont des pouces ; & on a tiré sur la ſeptième en montant, une ligne horisontale qui est marquée zéro, c’est-à-dire, que si l’on étoit ſur une montagne aſſez élevée pour que Ie mercure remontât dans la petite branche juſqu’à ce point, la hauteur de la colonne, ſoutenue par le poids de l’atmoſphère, ſeroit indiquée ſimplement par les diviſions qui ſont au-deſſus de la ligne zéro. Mais à meſure qu’on deſcend, & que le mercure s’élevant dans la grande branche, s’abaiſſe dans la petite, il faut ajouter à la hauteur indiquée par l’extrémité ſupérieure de la colonne, la quantité dont la partie inférieure s’eſt abaiſſée au-deſſous de zéro.

Ainſi la hauteur du baromètre, ou la diſtance verticale des deux ſurfaces du mercure, ſe meſure depuis zéro en deux portions, dont l’une va en montant dans la grande branche, & l’autre en deſcendant dans la petite. C’eſt dans cet ordre que les chiffres ſont placés. Par exemple, ſi l’on veut ſavoir la hauteur du mercure, telle qu’elle eſt repréſentée dans la figure, il faudra dire :

Le mercure eſt dans la grande branche à 20 p.

Il eſt dans la petite à 7

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Donc la hauteur totale eſt 27 p.

Il en eſt de même pour tous les nombres entiers & pour les fractions.

On voit encore dans la figure de ce baromètre portatif, celle de deux thermomètres ; l’un eſt deſtiné à corriger les effets de la chaleur ſur le baromètre à peu près au milieu de la longueur de celui-ci ; le diamètre de la boule de ce thermomètre, ne doit pas excéder de beaucoup celui du tube du baromètre, afin que ces deux inſtrumens ſoient également prompts à ſe conformer aux changemens de température. Ce thermomètre eſt de mercure ; on voit aux côtés du tube, les diviſions de Réaumur & de Fahrenheit ; la diviſion de M. Deluc n’a beſoin d’aucune place extérieure ; on a parlé du fondement de l’échelle de ce phyſicien, en traitant dans l’article Baromètre, de l’effet de la chaleur produit ſur le baromètre, & on y a montré que cette échelle étoit faite dans ſon origine, par la diviſion en 96 parties, de l’intervalle compris entre les deux termes fixes du thermomètre, & qu’il n’y a pas de fraction plus commode que des ſeizièmes de ligne, pour exprimer exactement la hauteur du mercure dans le baromètre.

L’autre thermomètre qui eſt dans la figure, eſt deſtiné à indiquer la température de l’air libre, il eſt fixé à la petite porte a d ; le tube de ce thermomètre eſt très-capillaire, & le diamètre extérieur de ſa boule n’a que trois lignes. On fait cette boule petite, afin que le mercure ſoit plus promptement réduit à la température de l’air environnant : ce qui abrège les obſervations.

On voit encore dans la figure de ce baromètre portatif un à plomb qui eſt au-deſſus du petit thermomètre dont on vient de parler ; la niche où pend ce plomb, eſt garantie du vent par une porte vitrée, qui ſe ferme au moyen d’un reſſort de laiton, & la ſoie qui tient le plomb ſuſpendu, paſſe par une rainure, qui s’étend depuis le haut de la boîte juſqu’à la niche ; la cheville qu’on voit au-deſſus de l’ouverture quarrée, ſert à hauſſer ou à abaiſſer le plomb, en tournant la cheville dans un ſens ou dans un ſens contraire.

Pour compléter cet inſtrument, il ne manquoit plus qu’un moyen pour placer le baromètre ; les trépieds ordinaires étant incommodes, M. de Luc imagina un pied, dont les trois branches ne laiſſant aucun vide entre elles, forment un bâton commode. On le voit dans la figure 287, qui montre le haut de ce pied ; ſes branches, qui ſont repréſentées comme rompues en a b c, ont trois pieds trois pouces de longueur : le frêne & le noyer peuvent être employés à cet uſage ; ces branches ont chacune à leur extrémité inférieure une pointe de fer, qui ſe plante dans le terrein ; la figure 288 fait voir la pièce la plus eſſentielle de cette machine, ſavoir, ſa charnière.

Les vis qu’on apperçoit à chaque côté de la partie supérieure du trépied, ſont deſtinées à ſerrer dans la preſſe la partie d’en haut du baromètre qui eſt ainſi ſuſpendu.

Baromètre portatif de Ramſden. La figure 289 repréſente un baromètre portatif de Ramſden ; A B eſt un tube du baromètre plein de mercure, dont on voit l’extrémité ſupérieure en c ; à côté eſt l’index e d, qu’on fait monter ou deſcendre en tournant la clef g, juſqu’à ce que le bord e d & un autre pareil qui eſt derrière, ſoient vus en contact avec la convexité c du mercure dans le tube, comme ſi c’étoit une tangente tirée ſur un arc de cercle. Cette méthode ſert à déterminer avec préciſion la vraie diſtance entre les ſurfaces de la colonne de mercure ; ſavoir, celle du réſervoir & celle de l’extrémité c de la colonne ; K L eſt une plaque de métal gravée avec deux diviſions différentes, dont l’une, qui eſt près du tube, marque les pouces anglois, diviſés chacun en dix parties & ſubdiviſés en centièmes, par le moyen du nonius h d ; l’autre marque des pouces françois, dont chacun eſt diviſé en douze lignes, & chaque ligne eſt ſubdiviſée en dix, c’eſt-à-dire, en 120 parties de pouces, par le moyen du nonius i f, qui tient au premier, & qui ſuit ſes mouvemens lorſqu’on tourne la clef g.