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Page:Encyclopédie méthodique - Physique, T1.djvu/606

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une puiſſance très-foible & très-lente : c’eſt lui cependant & lui ſeul qui doit porter le crayon ſur le cadran d’ébène, pour qu’il y faſſe une trace à l’inſtant même qu’arrive la variation de l’air, & quelque petite que ſoit cette variation. On ſent que le moindre frottement apporteroit des obſtacles capables quelquefois d’empêcher & quelquefois de retarder plus ou moins l’effet.

La baſcule dont on parle ici fait agir ſur le porte-crayon du flotteur un reſſort qui ſe relève à des inſtans déterminés, & laiſſe ce flotteur & le porte-crayon parfaitement libres. Toutes ſes parties ſont repréſentées en grand dans la figure 325.

C’eſt la roue des minutes qui fait jouer le tout de la manière ſuivante ; le cadran de la pendule eſt ſuppoſé enlevé ; A repréſente la roue des minutes ; elle engrène avec une roue à chevilles B : à celle-ci eſt adaptée une roue à rocher C, & qui a trente dents ou aîles. A cette roue vient ſe rendre le bras ſupérieur ou dentillon de la baſcule première marquée D ; à la branche inférieure E eſt attachée une longue règle de cuivre FFF, qui vient rejoindre le bras horiſontal ou le dentillon d’une ſeconde petite baſcule G, placée au-deſſous du cadran. Cette longue règle eſt terminée par une petite broche de fer, laquelle appuie ſur le menton ou plan incliné qui ſe trouve au bout de la branche horiſontale de la baſcule G ; la branche perpendiculaire H de la même baſcule porte un coin d’acier, qui paſſe par derrière une troiſième & dernière baſcule II, qu’on peut appeler baſcule du crayon, parce qu’elle agit immédiatement ſur lui. Une cheville de la roue B échappe-t-elle de la dent de la roue C ? la détente doit faire frapper la baſcule II ſur le crayon *E qui marque un point. La répétition des coups frappés fait tracer ſur le cadran une ſuite de points qui ſe touchent, & par conſéquent une ligne non interrompue, laquelle correſpond aux heures tracées ſur le grand cercle du cadran.

En effet, la cheville de la roue B accrochant une dent de la roue C, fait baiſſer le dentillon D ; celui-ci fait baiſſer la branche E, par conſéquent auſſi la longue règle FFF ; celle-ci fait baiſſer la branche horiſontale de la ſeconde baſcule G ; ce qui ne peut arriver ſans que la branche perpendiculaire avec le coin d’acier qu’elle porte, ne paſſent ſous la troiſième baſcule II. Cette baſcule II, pendant tout le temps de ſa levée, laiſſe le crayon parfaitement libre ; mais la roue à cheville qui tourne inſenſiblement ſur elle-même, laiſſe échapper ſucceſſivement une dent de la roue à rocher, pour en reprendre une autre : d’où réſulte tout le jeu des baſcules.

De la diſpoſition de ces parties, il réſulte, 1o. que le cadran mobile CC, tournant ſur ſon centre uniformément & en ſept jours, parcourra en 24 heures la ſeptième portion de son aire ; 2o. que le crayon n’ayant qu’un mouvement perpendiculaire ou de haut en bas & de bas en haut, ſe trouvera toujoûrs au-deſſus de l’heure ; 3o. que le crayon montant avec le flotteur auquel il eſt attaché quand le mercure s’élevera, & deſcendant quand le mercure s’abaiſſera, ce crayon, frappé d’inſtans en inſtans par la baſcule, tracera ſur le cadran une ſuite de points non interrompus ; 4o. que cette ſuite de points (ou ligne), par ſes inflexions, exprimera les degrés de la deſcente du mercure, au moment où cette aſcenſion & cette deſcente ſe feront, & indiquera leur durée.

Les traces faites ſur le cadran par le crayon ſe trouvant au-deſſus des heures, on connoît les variations dans la peſanteur de l’atmoſphère, tantôt par des lignes droites, tantôt par des courbes. Si la peſanteur de l’air varie ſubitement & ſans paſſer par degrés lents d’un degré à un autre, la ligne que trace le crayon eſt une portion de rayon ou ligne droite qui tend vers la circonférence du cadran, ſi la peſanteur augmente, & qui ſe porte vers le centre ſi la peſanteur diminue. Dans le cas où la peſanteur de l’air change par degrés lents, les lignes que trace le crayon ſont des courbes : elles tendent à former des ſpirales concentriques dans l’aſcenſion du mercure, excentriques dans la deſcente. Enfin, quand le mercure eſt ſtationnaire, la ligne que trace le crayon forme une portion de cercle parfait. L’arc de la courbe & la longueur de la ligne droite tracées, indiquent la durée des variations & leur intenſité. Ici, comme dans tous les baromètres dont les variations ſe font dans le tube inférieur, les mouvemens du mercure ſont les inverſes du mouvement du baromètre dont les variations ſe font au haut du tube supérieur ; conſéquemment le mauvais temps, ou plutôt la légèreté de l’air, ſont indiqués dans le barométrographe quand le mercure monte, & le beau-temps ou la peſanteur de l’air quand le mercure deſcend.

Donnons un exemple. Suppoſons qu’un obſervateur ait quitté ſon inſtrument un lundi à une heure du matin, & qu’il revienne l’obſerver le vendredi ſuivant à minuit (voyez la ligne ponctuée dans la première figure citée dans cet article), il trouvera que le cadran a fait à peu près les trois quarts de ſa révolution, & que le crayon a tracé une ligne qui préſente des inflexions très-diverſes. 1o Depuis lundi une heure du matin juſqu’à huit heures, il a décrit un arc de cercle très-régulier : il faut en conclure que la peſanteur de l’air n’a pas varié ; le baromètre ayant été ſtationnaire, le crayon n’a pu tracer qu’une ligne parfaitement régulière. 2o. Depuis huit heures du matin juſqu’à mardi même heure, la trace du crayon a changé, & je trouve, à l’aide de l’échelle mobile, ou à la ſimple vüe, que l’élévation eſt de deux lignes. Je