Page:Encyclopédie méthodique - Physique, T1.djvu/607

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ſais par-là préciſément de combien le baromètre a monté pendant cet eſpace de temps ; ou peut même, en partageant la courbe en heures, quarts, minutes, déterminer combien le baromètre a monté à chacune des plus petites parties de ce même eſpace de temps. 3o. À cette époque la ligne eſt tout à fait droite ; elle gagne le centre en partant de l’extrémité de la courbe, & fait un rayon de trois lignes de hauteur ; ce phénomène rare indique une variation ſubite dans l’air, & le degré d’intenſité de cette variation. Enfin, on voit, par les autres traces du crayon juſqu’à vendredi à minuit, comment toutes les courbes & les points qui les forment correſpondent aux heures.

Mais le flotteur, dira-t-on, n’a-t-il pas des inconvéniens qui s’oppoſent à la perfection du barométrographe ? Armé de ſon crayon, il pèſe ſur la ſurface du mercure ; ſa peſanteur oppoſe donc une réſiſtance à l’aſcension de ce fluide ; cette même peſanteur favoriſe ſa deſcente. On répond qu’on peut rendre nulles les différences que le flotteur peut apporter dans les indications du mercure. Qu’eſt-ce que produit la peſanteur du flotteur ? Son effet ſur le mercure eſt en raiſon de cette même peſanteur & de la quantité de mercure contenu dans le baromètre, continue M. Changeux. Or la peſanteur peut devenir nulle, ſi la quantité de mercure contenu dans le baromètre eſt cons ſidérable, & le poids du flotteur très-petit ; le tube du baromètre du barométrographe qu’on vient de décrire, contient neuf livres de mercure ; le flotteur ne fait pas deſcendre le mercure ſenſiblement au-deſſous de ſon niveau. On n’en ſera pas étonné, lorſqu’on ſaura que le flotteur avec ſon canon, ſon porte-crayon, ſa tige & le crayon ne pèſent en tout que quatre gros.

Mais ſuppoſons que l’équilibre entre la colonne de mercure contenu dans le baromètre, & la colonne d’air qui preſſe ſur la ſurface ſoit troublé par le poids du flotteur, ce qui arriveroit dans un baromètre qui ne contiendroit que trois à quatre livres de mercure, ce flotteur doit être conſidéré dans ce cas comme un corps peſant ajouté à la colonne d’air ; mais ce corps eſt conſtant, & par conſéquent s’il fait deſcendre le mercure au-deſſous de ſon niveau, on peut en tenir compte. Pour corriger l’effet de la peſanteur du flotteur ſur le mercure, dans un petit baromètre, on peut ſe ſervir de contrepoids avec lequel on le met dans un équilibre parfait ; on peut auſſi tenir compte ſur la règle de foi, des effets que cette peſanteur produit ſur le mercure dans les variations les plus oppoſées du baromètre.

Quelles ſont les meilleurs formes & dimenſions à donner aux baromètres propres à la conſtruction du barométrographe ? Le premier de ces baromètres, c’eſt-à-dire, celui dont les mouvemens ſont proportionnels aux mouvemens des baromètres, qui ont deux pouces & demi de variation, ſera formé par un tube d’un même diamètre dans toutes ſes parties & bien calibré dans toute ſa longueur. Ce baromètre eſt connu & très-fidèle ; peut-être eſt-il le plus exact de tous ; les variations du mercure dans le tube inférieur du baromètre dont on parle, ſont de moitié moindre que dans les baromètres à cuvettes, quand ſes mouvemens étant toujours proportionnels à ceux des baromètres les plus ſenſibles, il n’en peut réſulter aucun inconvénient ; joignez à cela que, lorſqu’il eſt bien fait, les effets du chaud & du froid n’ont point ou preſque point d’influence ſur lui ; car la dilatation du mercure opérée par la chaleur eſt uniforme & corrigée par la dilatation du tube dont la capacité eſt uniforme ; la chaleur donnant au tube plus de capacité, empêche la colonne de mercure de s’alonger lorſque la chaleur la dilate ; & le froid diminuant la capacité du tube empêche la colonne de mercure de s’accourcir lorſque le froid la condenſe.

Le ſecond baromètre eſt repréſenté dans les figures du barométrographe décrit dans cet article ; ſon réſervoir eſt au haut du tube, & il a à ſa partie inférieure une boule qui ſert à vider une partie de ce réſervoir ; ce qui rend l’inſtrument moins fragile & moins ſujet aux accidens dans le tranſport. Pour rendre les variations de ce baromètre égales à celles des baromètres d’uſage, les plus ſenſibles, il s’agit de trouver la proportion que l’on doit donner au réſervoir ou à la boule ſupérieure avec la capacité du tube inférieur où ſe font les variations du mercure. Cette proportion doit être telle qu’il n’y ait aucune différence ſenſible dans le réſervoir, quelles que ſoient ſes élévations ou ſes abaiſſemens dans le tube d’en-bas. Pour obtenir cet effet, on donne une grande capacité au réſervoir. Un baromètre à réſervoir de deux pouces & demi de diamètre, avec un tube recourbé ou inférieur d’environ ſept lignes, n’eſt pas capable de faire diſparoître toute différence dans la ligne de niveau, lors des grandes variations du mercure, & il eſt à propos de donner encore plus de capacité à la boule ſupérieure du baromètre, ou de diminuer la groſſeur du tube inférieur.

Second barométrographe. La deſcription du premier barométrographe doit faciliter beaucoup celle du ſecond, qu’on voit repréſenté dans les figures 326 & 327. A eſt la cage du mouvement ; B la roue des minutes ; C la roue des heures ; D roue de renvoi ; E autre roue de renvoi ; FF roues de champ ; G roue plate portant le pignon qui engrène dans la grande roue du cadran d’ébène ; H roue à cheville qui fait jouer la baſcule ; elle eſt figurée ſeulement par des points, & ſe trouve ſur la platine ; IIII baſcule, ſes coudes & ſes différentes branches ; K reſſort de la branche inférieure de la baſcule ; L pivot de la baſcule ; MM.