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flotteur ; N N tige de cuivre qui porte le crayon ; O canon dans lequel on inſère le porte-crayon armé de ſon paſtel ou crayon ; p p p baromètre ; Q Q grande roue d’ébène qui recouvre la cage & tous les rouages. Une de ces deux figures repréſente ce barométrographe monté. ( Voyez les mots Météorographe, Météorographiques).

La fidélité d’un barométrographe dépend principalement de celle de la baſcule qui fait décrire ſans frottemens des traces ſenſibles, leſquelles indiquent ſur une table horaire les variations du baromètre : c’eſt à cette baſcule que tient la réuſſite des barométrographes. M. Romilly, habile horloger de Paris, a employé du papier qui garde les traces qui y ont été imprimées & que l’on renouvelle, ce qui eſt préférable à l’uſage d’une table ou d’un cadran dont on eſt obligé de copier les traces, & qu’il faut nettoyer de temps en temps ; c’eſt ce qu’ont exécuté M. d’Ons-en-Bray & M. Magellan. Mais M. Romilly dans le barométrographe que j’ai vu exécuté chez lui, il y a quelques années, a fait mieux que ces ſavans & ingénieux méchaniciens, en ſubſtituant au crayon une pointe d’acier qui ne s’uſe point, & qui pique les papiers par des points très-fins & très-diſtincts.

Le barométrographe de M. Romilly, eſt celui de M. Changeux, avec des changemens importans. Dans ce dernier, il y a une grande roue concentrique au cadran des heures, conduite par un pignon ; elle reçoit les traces du crayon ; mais ces traces ne peuvent être apperçues à l’œil avec une ſorte d’exactitude, attendu que le ballotage de l’engrenage peut faire que le crayon frappe deux fois ſur le même point. Dans le premier, au contraire, on fait mouvoir une planchette horiſontalement ſans balotage d’engrenage, ce qui fait que les points ſont toujours diſtincts, & ne peuvent jamais ſe confondre. Dans l’inſtrument de M. Changeux, c’eſt un crayon qui marque ſur la grande roue les points des obſervations ; & lorſqu’il eſt beſoin de les tranſcrire, on eſt obligé de ſe ſervir d’une alidade pour les eſtimer. Dans l’autre inſtrument, les points d’obſervation ſont conſtatés & reſtent en dépôt, de façon que l’on peut toujours y avoir recours ſans être obligé de les tranſcrire, & ſans courir les riſques de s’être trompé dans l’eſtime.

L’inſtrument de M. Changeux porte un crayon ſujet à s’émouſſer, & la marque ne paroît pas toujours nette. M. Romilly, comme on l’a dit, a ſubſtitué à ce crayon une pointe d’acier qui imprime ſa ſtation d’une manière fine, pure, diſtincte, & qui ne peut s’effacer. Ce barométrographe ne fait frapper à la vérité la pointe d’acier ſur la planchette que de quatre minutes en quatre minutes ; mais auſſi les points ſont parfaitement diſtincts, & on les a en dépôt pour y recourir à tous les instans. On y a employé des chaînettes pour produire le mouvement horiſontal ; par ce moyen on eſt venu à bout de ſupprimer l’engrenage, & conſéquemment le ballotage. De plus, le chaud & le froid ne peuvent y apporter aucun inconvénient, attendu qu’en ſuppoſant un allongement vingt ſois plus grand que le chaud ne peut le produire, ces chaînettes reſteroient encore ſuffiſamment tendues pour conſerver leur effet.

Barométrographe du père Baudou, de l’oratoire. On voit cet inſtrument dans la figure 328 : P Q R T X eſt un demi cercle évidé en fer, cuivre ou bois ; A B C eſt un tube courbe avec ſa boule A A, & ouvert en C, plein de mercure ; L M, poulies ſur leſquelles filent les cordes du rouleau N, pour faire deſcendre le papier qui eſt tiré en en bas par le rouleau de fer D E ; ſur ce papier ſont marqués les jours du mois. Sur la pièce T, on voit un trou en O, dans lequel on place un crayon. Le rouleau N communique avec un pendule qui règle ſon mouvement pour régler celui de la deſcente du papier. Z Z, ſont les points où doit être attaché le demi-cercle en équilibre, lorſque le baromètre eſt à ſa hauteur moyenne.

a, demi-cercle de ſuſpension (figure 329), b b oreilles qui ſervent à l’attacher aux points Z Z de la figure précédente ; c, portion de l’axe qui ſert pour la ſuſpenſion. On ſoude à cet axe un couteau qui fait fonction de point d’appui pour le centre d’oſcillation.

d e e f (figure 330), montre la forme du ſupport de la ſuſpenſion ; f, queue à vis pour fixer l’inſtrument au plancher ; e e, deux talons qui doivent être creuſés en gouttière pour recevoir les couteaux des demi cercles de ſuſpenſion qui y roulent.

Le tube étant rempli de mercure, de manière que le baromètre ordinaire étant à ſa hauteur moyenne, la ligne A B ſoit perpendiculaire, lorſque le mercure baiſſera dans la boule A, il montera dans la courbure du tube B C, il rompra l’équilibre ; le prte-crayon placé en O, tracera une ligne ſur le papier qui indiquera la variation. La pendule détendra chaque jour le fuſeau N, le papier baiſſera, & les variations ſeront tracées vis-à-vis chaque jour du mois. Ce barométrographe a été préſenté, en 1777, à l’Académie des ſciences. Mém. de météorol.

BAROSCOPE Le baroſcope eſt un inſtrument qui indique les variations qui ſurviennent dans le poids de l’air, ou ſi l’on veut dans ſa preſſion, mais il ne ſert point à les évaluer ; & c’eſt en cela qu’il diffère du baromètre ; car ce dernier inſtrument, ainſi que ſon nom l’indique, donne une meſure des changemens qui arrivent dans la peſanteur de l’air. Il y a la même différence entre baro-