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de belier, le ciment ſe trouve tellement briſé qu’une partie de la muraille ſoit abattue, l’effet ſera le même par le moyen d’un boulet de canon après le même nombre de coups égaux donnés auparavant par d’autres boulets. Deſaguilliers. L. de Phyſ.

Ce qu’on vient de dire montre combien eſt avantageuſe l’invention de la poudre, puiſque par ſon ſecours on peut donner une vîteſſe ſi prodigieuſe à un petit corps, qu’il aura une quantité de mouvement auſſi conſidérable que celle d’un corps exceſſivement grande.

BELIER. Le belier eſt le premier des douze ſignes du zodiaque, & il donne ſon nom à la douzième partie de ce cercle, & conſéquemment à la douzième partie de l’écliptique. Cette partie eſt regardée comme la première dans l’ordre de l’énumération des signes, le belier, le taureau, les gémeaux, &c ; c’est vers le 21 mars que le ſoleil nous paroît entrer dans cette partie, & c’eſt alors qu’arrive pour toute la terre l’équinoxe ; le jour étant égal en durée à la nuit ; c’eſt encore à cette époque que la ſaiſon que nous nommons le printemps commence pour tous ceux qui habitent l’hémiſphère ſeptentrional ; mais pour les habitans de l’hémiſphère méridional, c’eſt le commencement de l’automne. On doit diſtinguer les signes d’avec les conſtellations ; les 12 ſignes du zodiaque ne ſont pas les 12 conſtellations zodiacales, eu égard à la préceſſion des équinoxes. Par conſéquent le ſigne du belier n’eſt pas la même choſe que la conſtellation du belier ; & lorſque le ſoleil, au 21 mars entre ou paroît entrer dans le ſigne du belier, il ne correſpond pas alors à la conſtellation du belier, mais ſeulement à la portion de l’écliptique qui étoit autrefois occupée par cette conſtellation. Lorſqu’anciennement on diviſa le zodiaque en 12 portions de 30 degrés chacune (12 fois 30 égalent 360), une étoile qui eſt à l’oreille du belier fut regardée comme le premier point du zodiaque, parce qu’elle répondoit alors au commencement de la première diviſion de ce cercle ; le taureau répondoit à la ſeconde, les gémeaux à la troiſième, l’écreviſſe à la quatrième, & ainſi de ſuite. En un mot, les douze ſignes du zodiaque répondoient autrefois directement aux douze conſtellations dont ils portent le nom ; mais celles-ci ſont actuellement écartées de leurs ſignes d’environ 30 degrés, c’eſt-à-dire, d’un douzième ; de ſorte que la conſtellation du belier qui répondoit au premier ſigne, c’eſt-à-dire, au ſigne du belier, lorſque les anciens aſtronomes formèrent ces diviſions, répond maintenant environ au ſecond. C’eſt cette diſconvenance entre la conſtellation qui eſt le ſigne qu’on nomme Précession des équinoxes (voyez ce mot) ; elle eſt de 50 ſecondes 20 tierces de degrés par an. Le point de l’équinoxe du printemps ayant reculé de cette quantité chaque année, depuis l’époque de la diviſion du zodiaque, les étoiles ont dû néceſſairement paroître avancer de 30 degrés, c’eſt-à-dire, de 50 ſecondes 20 tierces, multipliées par le nombre des années écoulées : il en eſt de même des onze autres conſtellations zodiacales. Ainſi, à présent la conſtellation du belier répond au ſigne du taureau, la conſtellation du taureau au ſigne des gémeaux, & ainſi des autres. Néanmoins les mêmes noms ont continué d’être donnés aux 12 ſignes du zodiaque, comme du temps de leur première diviſion.

Ptolemée obſerva 18 étoiles dans le belier, Tycho-Brahé 21, & on en marque 65 dans le catalogue britannique. Dans ce nombre on compte 3 étoiles de la troiſième grandeur, 1 de la quatrième, 2 de la cinquième, & 13 de la ſixième. Le ſigne du belier eſt ordinairement repréſenté par cette figure ♈.

BER

BERAUD (Laurent), naquit à Lyon, le 5 mars 1705, & fit ſes premières études chez les jéſuites ; les diſpoſitions les plus heureuſes ſe développèrent bientôt en lui, & le goût de l’étude domina en lui dans l’age de la frivolité. Il entra enſuite dans cette ſociété, il y enſeigna les humanités avec ſuccès ; mais les charmes de la littérature ne purent lui faire perdre de vue la géométrie pour laquelle il avoit un goût décidé. Le père Jacquemet de l’oratoire, élève de Mallebranche, lui fut utile dans cette carrière. Il enſeigna les mathématiques & la philoſophie à Aix ; il s’y occupa auſſi de la connoiſſance des médailles & de l’antiquité, qui fut pour lui, ce qu’elle doit être pour tout antiquaire, une reſſource & un guide pour l’hiſtoire, Un médailler, un cabinet d’antiques, eſt un aſſemblage de témoins toujours prêts à dépoſer ſur les temps qui nous ont précédés ; mais ils ne répondent bien qu’à ceux qui ſavent les interroger ; d’ailleurs ils ne ſont pas tous irréprochables, & il faut une certaine ſagacité pour démêler ceux qui ſont faux, & les écarter.

Il jouiſſoit de la conſidération due au mérite, & la ville d’Aix ſe félicitoit de le poſſéder, lorſqu’il lui fut enlevé par ſes ſupérieurs, & deſtiné à remplacer à Lyon pluſieurs hommes célèbres. Il en réunit les titres comme il en réuniſſoit les talens ; il devint preſqu’en même-temps profeſſeur de mathématiques, directeur de l’obſervatoire, & gardien du médailler. L’époque de ſon arrivée à Lyon fut celle de ſon entrée à l’académie de cette ville ; il y fut reçu le 14 décembre 1740, & mis dans la claſſe de l’aſtronomie. Le père Beraud fut un obſervateur infatigable, & travailla ſans relâche au progrès de cette ſcience qui faiſoit ſes délices ; & aucun phénomène, digne d’intéreſſer les aſtronomes, n’échappa à ſa vigilance.

Dans le grand nombre d’obſervations qu’offrent,

chaque