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tions dont la nature l’avoit doué : il voyagea enſuite principalement en France & en Italie, pour perfectionner ſes connoiſſances.

Dès qu’il ſut que la machine pneumatique avoit été inventée par Otto de Guericke, Bourguemeſtre de Magdebourg, il la fit exécuter & la rendit plus ſimple & plus commode. Quelques perſonnes moins bien inſtruites, ont attribué cette découverte à Boyle, mais cet illuſtre phyſicien avoue lui-même qu’il avoit déjà appris ce qu’avoient fait Otto de Guericke & le pere Schott, jésuite.

Avec cet inſtrument Boyle fit la plupart des expériences de la machine pneumatique, relatives aux propriétés de l’air, telles que ſa peſanteur, ſon élaſticité, &c., dont nous avons parlé dans les articles relatifs.

Fixé à Oxford, il fit conſtruire un obſervatoire très-beau, avec un cabinet de machines, & il les meubla d’inſtrumens qu’il fit conſtruire ſous ſes yeux pour faire des expériences de divers genres. Tous les ſavans d’Angleterre s’étoient bientôt empreſſés de profiter de ſes lumières ; on peut le regarder comme le principal auteur de l’établiſſement de la ſociété royale de Londres. Charles II, le roi Jacques & le roi Guillaume lui accordèrent une eſtime particulière.

Boyle compoſa un grand nombre d’ouvrages ſur la phyſique, les mathématiques & même la théologie : on les a recueillis en 1744, à Londres, en 5 volume in folio. Les principaux ſont : les nouvelles expériences phyſico mécaniques ſur le reſſort de l’air ; des conſidérations ſur l’utilité de la phyſique expérimentale ; l’hiſtoire générale de l’air ; des expériences & obſervations ſur le froid ; les couleurs ; les criſtaux ; la reſpiration ; la ſalure de la mer ; les exhalaiſons ; la flamme ; le mercure, dans différens traités ſéparés. Le chimiſque ſceptique & le chrétien naturaliſte ſont encore de lui. Dans ce dernier ouvrage il prouve que la phyſique expérimentale conduit au chriſtianiſme, bien loin d’en éloigner. On ne ſera pas ſurpris qu’il ait donné pendant ſa vie 300 livres ſterlings par an pour la propagation de la foi en Amérique, & cent pour les Indes ; & qu’il ait laiſſé en mourant un fond conſidérable pour un certain nombre de ſermons, qu’on doit prêcher toutes les années, ſur la vérité de la religion chrétienne en général, ſans entrer dans les diſputes particulières qui diviſent les chrétiens. Il mourut à Londres en 1691, âgé d’environ 65 ans.

On connoît ſa belle expérience ſur l’eau : ayant fait ſécher de la terre & l’ayant peſée, il y planta une graine de citrouille. Il ne fit que l’arroſer & elle produiſit un fruit du poids de 14 livres. La terre, ſéchée de nouveau & peſée, ne parut pas avoir rien perdu de ſon poids. Vanhelmont fit cette expérience avec une branche de ſaule.

Boyle (machine de Boyle). Voyez Machine pneumatique). La machine pneumatique a été inventée par Otto de Guerike, Bourguemeſtre de Magdebourg ; mais comme Boyle a beaucoup perfectionné cet inſtrument, quelques-uns lui ont donné le nom de machine de Boyle.

Boyle (vide de). Le vide de Boyle eſt le vide pneumatique ; celui qu’on fait avec la machine pneumatique.

BRA


BRACHYSTOCHRONE. C’eſt le nom que Jean Bernoulli a donné à la courbe de la plus prompte deſcente, celle par laquelle les graves deſcendent le plus vite. Cette ligne n’eſt point une droite, tirée entre deux points donnés ; car il ne faut pas confondre la ligne qui conſtitue la plus courte diſtance entre deux points avec la ligne par laquelle les corps tombent le plus rapidement. La première eſt néceſſairement une ligne droite, la ſeconde eſt une ligne courbe, comme Galilée l’a dit le premier ; mais elle n’eſt pas une ligne circulaire, ainſi que le penſa cet illuſtre phyſicien. Nous prouverons en ſon lieu que de trois corps égaux, par exemple, trois baies qui tombent en même-temps par une corde d’un arc de cercle, par l’arc de cercle & par la brachyſtochrone ou cycloïde, ſont compromis entre les deux mêmes points, le corps qui arrive le plutôt au bas, c’eſt celui qui tombe par la cycloïde.

Bernoulli propoſa, en 1697, aux géomètres de réſoudre ce problême de la courbe qui étoit la ligne de la plus vîte deſcente. Leibnitz, Newton, Jacques Bernoulli, Lhopital en donnèrent la ſolution, ainſi que l’auteur du problême, & ils trouvèrent que cette ligne étoit une cycloïde ou plutôt un arc de cycloïde renverſée. Huyghens fit enſuite une belle application de la cycloïde ou brachyſtochrone aux vibrations du pendule des horloges (Voyez Cycloïde, Pesanteur, Pendule, &c.).

BRADLEY. Jacques Bradley, aſtronome de ſa majesté britannique, naquit à Shireborn, dans le comté de Gloceſtre, en 1692. Après ſes premières études ſa famille le deſtina au miniſtère eccléſiaſtique ; il fut enſuite nommé à la cure de Bridſtow ; mais la voix impérieuſe de la nature l’appeloit à l’Aſtronomie. M. Bradley étoit neveu de M. Pound, célèbre dans la république des lettres par pluſieurs excellentes obſervations, & c’étoit avec lui qu’il paſſoit tous les momens que ſon miniſtère lui laiſſoit libres. Le nom de Bradley devint bientôt célèbre, & dès que ſes talens & ſes progrès dans l’art d’obſerver furent connus de la ſociété royale, elle s’empreſſa de ſe l’aſſocier. Il fut