diſſous, mais précipités par l’intermède d’un autre métal.
Briquet physique. On a donné le nom de briquet phyſique à une petite boîte de poche, faite en fer blanc, qui contient des allumettes, une petite verge de fer, une bougie & un flacon rempli de phoſphore. Pour ſe procurer à volonté de la lumière, il suffit de plonger une allumette dans le flacon, en produiſant un petit frottement ſur le phoſphore : auſſi-tôt qu’on la retire elle s’allume, & communique enſuite la lumière à la petite bougie. La petite verge de fer ſert à frotter vivement le phoſphore, lorſque l’allumette a de la peine à prendre feu. C’eſt vers le milieu de 1786 qu’on a connu à Paris ce petit appareil qui renferme une utile application de la propriété qu’a le phoſphore de s’enflammer à l’air libre.
La manière de préparer le phoſphore, de l’introduire ſans danger dans le flacon, & de le diſpoſer à s’allumer auſſi-tôt qu’il eſt en contact libre avec l’air ; cette manière eſt ſimple & facile. On prend un petit bâton ou cylindre de phoſphore qu’on eſſuie exactement avec un vieux linge ; on le coupe enſuite dans ſa longueur en quatre, ſix ou huit morceaux, ſuivant l’épaiſſeur du bâton de phoſphore ; & ſelon l’ouverture du flacon. Enſuite on laiſſe le flacon ouvert pendant trois ou quatre heures, plus ou moins ſelon la température de l’air. Peu-à-peu le phoſphore change de couleur, il perd ſa tranſparence ; il devient jaune, quelquefois rouge ; c’eſt une eſpèce d’effloreſcence & de décompoſition qui lui arrive, & dans cet état la préparation du briquet eſt achevée. C’eſt alors qu’il convient de boucher le flacon. On peut auſſi accélérer cette décompoſition du phoſphore, en ſoufflant dans l’intérieur du flacon, lorſque le phoſphore y eſt déjà introduit.
Il y a encore un autre procédé qui conſiſte à introduire le phoſphore encore tout humide, & à chaſſer l’humidité à l’aide du feu ; mais cette méthode entraîne de grands inconvéniens ; 1o. le flacon peut caſſer à la moindre chaleur ; 2o. ſi on le chauffe bruſquement, le phoſphore eſt lancé quelquefois très-loin hors du flacon, & même avec exploſion : ainſi ce procédé en général doit être proſcrit.
On a encore employé la méthode ſuivante de M. Magotti, laquelle eſt moins commode que les précédentes. Il faut mettre dans un flacon trois ou quatre petits morceaux de phoſphore bien ſec & de la groſſeur d’un pois ; & enſuite introduire dans le flacon un fil de fer rougi au feu. Auſſi-tôt le phoſphore bouillonne & ſe diviſe en parties très-tenues qui tapiſſent l’intérieur du flacon. Retirez enſuite le fil de fer qui entraînera en ſortant un long jet de flamme ; laiſſez le flacon ouvert pendant une heure ou deux, pour que l’air atmoſphérique pénètre & calcine le phoſphore qui prend une couleur rouge. Lorſqu’on verra cette couleur, on introduira de nouveau dans le flacon de petits morceaux de phoſphore qu’on brûlera de la même manière, en obſervant toutefois que dans cette opération & les ſuivantes, le fil de fer n’a beſoin que d’une chaleur de 60 degrés. Après l’avoir retiré, on laiſſera le flacon ouvert pendant un quart d’heure, & on réitérera la même opération juſqu’à ce qu’il ſoit entièrement rempli de phoſphore.
On obſervera eſſentiellement, 1o. qu’il faut que le flacon ne ſoit pas trop froid quand on commence à y faire fondre le phoſphore ; 2o. qu’il faut bien ſe garder de trop incliner le flacon dans cette opération, parce que le phoſphore pourroit couler & ambrâſer les corps ſur leſquels il tomberoit ; 3o. que plus le phoſphore ſe ſature d’air après la fuſion, plus il acquiert d’affinité avec l’air vital, & devient inflammable à toutes les températures de l’air libre. Ce procédé eſt tiré du journal de la nature conſidérée ſous ſes divers aſpects, année 1787, tome Ier., auquel j’ai travaillé pendant pluſieurs années ; & auquel j’ai fait ſuccéder le journal des ſciences utiles.
Lorſque les allumettes plongées dans les flacons des briquets phyſiques ne prennent pas feu à cauſe de l’humidité qui s’eſt communiquée au phoſphore, on doit gratter la ſurface de ce phoſphore, & eſſuyer les parois intérieures du flacon. Mais un moyen plus ſimple de parer à cet inconvénient, eſt le ſuivant ; il conſiſte à plonger comme à l’ordinaire l’allumette ſouffrée dans le flacon, en lui faiſant toucher le phoſphore. On la frotte enſuite vivement deux à trois coups ſur un morceau d’amadou, & dans l’inſtant l’allumette & l’amadou s’enflamment.
BRISE. C’eſt le nom qu’on donne ſur mer, & particulièrement dans les iſles de l’Amérique, aux différens rumbs de vent ; on dit la briſe de l’eſt, de l’oueſt, &c. (Voyez Vent)
BRO
BRONCHES. On donne ce nom aux petits tuyaux dans leſquels ſe diviſe la trachée-artère à ſon entrée dans les poumons, & qui ſont diſtribués dans chaque partie du poumon, pour ſervir de paſſage à l’air dans la reſpiration. Les rameaux des bronches en ſe ſubdiviſant, deviennent capillaires ; ils paſſent dans les petits lobules des poumons, & paroiſſent former par leur expanſion, les cellules avec leſquelles ils communiquent. Comme il eſt néceſſaire de ſe faire une idée des bronches pour bien comprendre ce qui a rapport à l’air, relativement à l’économie animale, V. Air. n°. XII ; je fais voir dans mes cours publics de Phyſique une injection faite avec de l’étain dans un poumon : elle repréſente la trachée-artère, les bronches, leurs