ramifications, diviſions & ſous-diviſions. On croiroit voir un arbre très-ramifié.
Les artères & les veines qui accompagnent les différentes ramifications dont on vient de parler, ſe nomment bronchiales.
On appelle bronchiques les muſcles qui ſont ſitués ſur les bronches.
BRONZE. C’eſt un compoſé de cuivre & d’étain ; quelquefois on y met un peu de zinc. Le cuivre qui entre dans le bronze ne doit pas être ſeulement du cuivre rouge, mais un mélange d’environ deux tiers de cuivre rouge, & d’un tiers de cuivre jaune dans lequel on met de la calamine. Les compoſitions du bronze varient beaucoup. L’étain qu’on met dans le bronze étant moins ſujet à l’humidité de l’air, & conſéquemment à la rouille, empêche que le bronze ne ſe couvre autant de verd de gris que le cuivre pur ; il empêche encore que le bronze ne ſe refroidiſſe trop vîte, ce qui lui donne le temps de parvenir, lorſqu’on le coule, dans les parties du moule les plus éloignées du fourneau.
L’art de fondre des ſtatues n’a point été inconnu des anciens, mais il ne nous reſte que de petits ouvrages en ce genre ; ils ont ignoré l’art de jeter en fonte de grand morceaux. Le coloſſe de Rhodes, & la ſtatue coloſſale de Néron, n’étoient que de platinerie de cuivre ſans être fondues. Les ſtatues de Marc-Aurele à Rome, de Côme de Médicis à Florence, de Henri IV à Paris, ont été fondues à pluſieurs repriſes. La ſtatue équeſtre de Louis XIV, de la place Vendôme à Paris, peut être regardée comme le chef-d’œuvre de la fonderie, lorſqu’on conſidère la maſſe de ce groupe coloſſal qui eſt d’un ſeul jet, quoiqu’elle pèſe plus de ſoixante mille livres de bronze. Le monument élevé à la gloire de Louis XV eſt un chef-d’œuvre digne du premier.
On emploie encore le bronze à la conſtruction des cloches, parce que ce métal eſt très-ſonore, c’eſt-à-dire, que ſes parties inſenſibles ſont très-propres à faire ces vibrations partielles qui conſtituent le ſon. (Voyez Son). Mais il eſt un art ſavant de fondre les cloches ; pluſieurs auteurs ont traité des proportions relatives à cet objet. On en trouve un précis ſuffiſant dans le ſpectacle de la nature, auquel nous renvoyons.
BROYEMENT. C’eſt par la maſtication que l’on broye ou diviſe les alimens : ainſi broyer, c’eſt diviſer & réduire un corps en petites parties.
BROUILLARD. Les brouillards ſont des météores aqueux, compoſés de vapeurs groſſières & d’exhalaiſons qui reſtent ſuſpendues près de la ſuperficie de la terre, & troublent plus ou moins la tranſparence de l’air, de telle ſorte qu’il eſt quelquefois impoſſible de diſtinguer les objets, même peu éloignés. Les vapeurs & les exhalaiſons qui forment les brouillards peuvent venir immédiatement de la terre ou de l’atmoſphère : de là deux ſortes générales de brouillards, les aſcendans & ceux qui ſont deſcendans. Nous parlerons ailleurs de la cauſe qui élève les vapeurs & qui les retient ſuſpendues ; ici il ſuffit de ſavoir que, par une cauſe quelconque, les vapeurs & les exhalaiſons ſont élevées à différentes hauteurs dans l’atmoſphère & qu’elles y reſtent pendant quelque temps en équilibre.
Lorſqu’on regarde de loin des brouillards, ils paroiſſent être comme de grandes & vaſtes maſſes d’eau : l’illuſion eſt la même que lorſqu’on voit du bas d’une montagne des nuages ; mais elle ceſſe bientôt dès qu’on entre dans le brouillard, ou dans les nuages ſur le ſommet d’une montagne ; on eſt tout étonné de n’appercevoir que de légères vapeurs qui flottent librement dans l’atmoſphère, & qu’on diviſe avec la plus grande facilité.
Les brouillards obſcurciſſent l’air par la grandeur de leur volume & l’expanſion de leur maſſe. Une couche mince de vapeurs eſt diaphane & laisse un paſſage libre à la lumière, mais pluſieurs couches d’une certaine épaiſſeur troublent la tranſparence de l’air, parce que les couches de vapeurs, agitées non-ſeulement d’un mouvement inteſtin & de fluidité, mais encore de fluctuation, ſont tellement diſpoſées que les pores ne correſpondent pas entre eux dans chaque couche, & que, l’alignement ne s’y trouvant pas, la lumière ne peut les pénétrer & les traverſer comme elle le fait dans les corps diaphanes. Voyez mon électricité des météores.
Les brouillards ſont fréquens, abondans & épais dans les contrées froides & humides. Dans l’Iſlande, le Groenland, dans la Baye d’Hudſon, & dans toutes les mers glaciales, on voit régner des brouillards ou brumes continuelles fort épaiſſes, malgré la violence des vents qui y ſoufflent ſi ſouvent : elles répandent dans ces contrées d’épaiſſes ténèbres qui durent pluſieurs jours. On en obſerve dans le Spitzberg, dans la nouvelle Zemble, dans le Kamtſchatka, & dans la plupart des contrées ſeptentrionales. On en obſerve encore dans l’hémiſphère méridional aux environs du cercle polaire antarctique. Les navigateurs ont ſouvent couru les plus grands dangers dans les deux hémiſphères par les brumes épaiſſes qui y règnent ſi ſouvent.
Les brouillards ont ſur-tout lieu en hiver, même dans les contrées les plus chaudes. À Lima, par exemple, & dans toutes les vallées du Pérou, la terre, dans la ſaiſon froide, eſt couverte de brouillards épais qui ne ſe bornent pas à la terre, mais