tinuation de celles de M. Ronayne. Il eſt bon de les faire connoître. Le 14 novembre 1771, à 8 heures du matin, le brouillard n’étoit pas fort épais, mais très électrique ; les boules ſe ſéparoient de demi-pouce & reſtèrent ſtationnaires ; il faiſoit peu de vent ; le 19, l’air fut très-électrique : mais le vent étoit ſi incommode, qu’on ne put déterminer préciſément l’eſpèce d’électricité.
Le 2 décembre, à 8 heures du matin, le brouillard étoit médiocrement épais ; il parut fort électrique ; les boules divergèrent de demi pouce ; ſi on les approchoit de la maiſon, elles ſe joignoient & ſe ſeparoient de nouveau en les éloignant ; le mercure ſe tint, dans le thermomètre, à quinze degrés au-deſſus de la congélation ; le 18 janvier, à 4 heures après midi, le brouillard étoit médiocrement épais ; il parut très-électrique immédiatement après ſon apparition ; les boules, quoique divergentes de demi-pouce, ſe joignoient régulièrement à l’approche d’un bâton de cire excité ; le vent fut importun : néanmoins les boules ſe tinrent ſtationnaires par intervalles.
Le 5 janvier 1772, le brouillard montra une forte électricité poſitive ; les boules s’écartoient de demi-pouce : on ſentit un air vif & glacial. Le 13 janvier, à neuf heures du matin, le brouillard, ſans être fort épais, parut très-électriſé poſitivement ; le mercure ſe tint dans le thermomètre à ſept degrés au-deſſus de la congélation ; il n’y eut preſque pas de vent. Le 18 janvier, à 10 heures du matin, l’air étoit fort électriſé par une chûte de neige ; le 21 janvier, à neuf heures du matin, l’air parut fort électrique pendant une chûte de gîvre, de neige & de pluie qui tombèrent à la fois ; les boules ſe ſéparèrent de de pouce, & perſiſtèrent dans cet état ; il régna peu de vent ; l’électricité fut poſitive. Le 29 janvier, à 9 heures du matin, le brouillard étoit très épais, & la gelée preſque inſoutenable ; l’air montra une électricité poſitive, ſi forte, que les boules divergèrent d’un pouce & quart ; il y avoit peu de vent, & elles ſe tinrent ſtationnaires ; à midi les boules divergèrent comme ſur les 9 heures du matin ; à 3 heures du ſoir, le vent agita extrêmement les boules ; néanmoins elles ſe tinrent toujours fort écartées l’une de l’autre ; il geloit très-vivement ; c’en fut de même ſur les 4 à 5 heures & demie : les boules divergeoient de de pouce ; l’épaiſſeur des brouillards augmenta, & les baguettes ſe trouvèrent toujours mouillées d’un bout à l’autre. Le 30 janvier, à neuf heures du matin, on trouva l’air fort électriſé poſitivement ; il avoit un peu gelé, & les brouillards avoient de l’épaiſſeur ; les boules ſe ſéparèrent de demi-pouce ; le vent les dérangeoit, mais il ne put les faire joindre.
Le 4 février, à 9 heures du matin, il geloit fortement & les brouillards étoient épais ; l’air parut très-électriſé poſitivement, les boules divergèrent de de pouce ; ſur les onze heures elles étoient ſtationnaires à un pouce de diſtance, & ſe joignoient ſitôt qu’on en approchoit de la cire excitée ; ſur les 2 heures comme à onze ; à trois heures les boules tranquilles n’offrirent preſque pas le moindre ſigne d’électricité. Le 11 février, à 8 heures du matin, le brouillard parut fort épais & électriſé poſitivement ; les boules divergèrent d’un quart ou de trois huitièmes de pouce ; le vent fut ſud-oueſt & très-incommode ; le thermomètre marquoit 38 degrés, le baromètre 29. Le 15 du même mois, le brouillard étoit épais & ſenſiblement électrique ; les boules divergeoient de cinq huitièmes de pouce ; dès que la verge fut fixée, il tomba quelques goutes de pluie ; ce qui fit auſſi-tôt augmenter d’un quart de pouce la divergence des boules. M. Henley dit n’avoir jamais vu les brouillards plus électriſés, dans des temps où la ſimple chaleur de l’atmoſphère faiſoit monter le mercure du thermomètre au ſeptième degré au-deſſus de la congélation.
« Le petit nombre d’expériences que j’ai faites, dit M. Henley, ſur l’électricité de l’atmoſphère, ne ſuffit pas pour me faire penſer que les brouillards s’électriſent plus puiſſamment pendant ou immédiatement après la gelée, que dans les autres temps ; mais je regarderai déſormais comme une règle certaine, qu’ils acquièrent une forte électricité poſitive, quelque ſoit leur épaiſſeur, ſi l’air ſe trouve en même temps, vif & glacial. Quoique la pluie ne soit pas une ſuite immédiate de l’électricité atmoſphérique, je crois néanmoins qu’elle en dépend beaucoup. Je trouve par les petites obſervations que j’ai recueillies à ce ſujet, qu’il n’a jamais manqué de pleuvoir deux ou trois jours, après avoir apperçu l’air fortement électriſé, ſur-tout lorſqu’il l’eſt reſté long-temps. S’il n’a tombé ni pluie ni neige, &c., il eſt toujours ſurvenu quelque autre intempérie, chaude ou froide, & cela en proportion de la force & de la durée de l’électricité ; ſi celle-ci n’en eſt pas la cauſe, au moins l’indique-t-elle toujours. Mais pour acquérir la-deſſus toute la ſatisfaction qu’on puiſſe déſirer, il n’y auroit qu’à établir un journal d’électricité, dont je dresserai ici le plan.
Il faudroit avoir un gros cahier ſemblable aux livres de compte des marchands. Les colonnes qui y ſeroient tracées, contiendroient une ſuite d’obſervations mises dans l’ordre ſuivant ; la date & le jour, l’heure, la latitude & la longitude, ou bien le lieu ; la divergence des boules, l’eſpèce d’électricité, la variation de l’aiguille, ſon humidité, les obſervations accidentelles ſur le baromètre, le thermomètre, l’hygromètre, le vent, l’atmoſphère, à quoi l’on pourroit ajouter la meſure de la pluie, la force du vent, &c. En notant bien toutes ces particularités, & élevant ſouvent dans l’air des cerfs-volans, à la plus grande hauteur poſſible, ſans oublier un