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centre de l’instruction. Ou y recueillait tous les trésors littéraires épars daas tes contrées qu’envahissait la barbarie ; elle hérita vers le temps de la décadence de la Grèce, de la sagesse du portique^ de la gloire du lycée, et brilla sur les bords du Nil, comme un phare étince* lant, d’où partaient toutes les lumières qui éclairaient alors le monde, et dont les rayons ont tr^veraé les âges et guidé les académies modernes dans la rech^cfae des clartés et des vérités nouvelles.

Rome n’eut point d’académies. Les sciences ne parurent qu^un objet secondaire et de peu d’importance aux yeux des conquérants de l’univers. Ytrgile le reconnaissait loimême p quand il disait dans TËnéide que les Romains devaient céder aux autres peuples la gloire des arts, et se borner à la gloire des armes. Les poètes et les écrivains latins se lbi : mèrent à l’école des Grecs. Aucun établissement national ne favorisa leurs progrès, ni sous la république qui les dédargnait, ni sous les tyrans qui les redoutaient* Auguste lui-même ne— récompensait dans les poètes que ses flatteurs ; les réunions des écrivains célèbres chez Mécène pouvaient seules être regardées comme une sorte d’académie, dont le bat était moins de propager la gloire des lettres que de goâter, dans les douceurs d’un commerce entièrement épicurien, les jouissances que leur doivent les esprits éclairés et délicats.

Quand le moyen fige commença à repousser les ténèbres dont plusieurs siècles d’igocMrance avaient enveloppé l’Europe » la|>assion de l’instruction devint une mode, et créa une foule de sociétés savantes qui marchèrent simultané* ment à la recherche des sciences et des arts, oubliés et presque perdu » dans les contrées mêmes où ils avaient eu le plus d’éclat. Les Gaules, éclairées par les Romains et par Julien le philosophe,. étaient retombées, sous les rois fainéants de la première race et lesïnaices du palais, dans la plus profonde ignorance : les moines y passaient pour savants lorsqu’ils savaient lire. Ils s’opposaient par politique à l’ins-