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obtint une grande célébrité ; quoiqu’elli^ ait laissé peu de monuments, elle prépara l’essor des sciences, en répandit le goût, et jeta peut — être les i premiers foiide^ ments de la langue française, idiome encore grossier, composé d’un mélange barbare du langage des Goths, du latin et du vieux gaulois. L’académie de Ghiarles soumit cette langue à des principes, et en fit une langue régulière, qui devint la langue romance. Charles voulut, contre l’usage de son temps, faire rédiger dans cette langue les hymnes, les prières et les lois ; mais le clergé s’opposa opiniâtrement à cette innovation, qui lui auipait enlevé une partie de son Influence, en lui ôtant T interprétation des lois civiles et divines, et retarda ainsi les heureux résultats que Charles espérait obtenir de la fondation de son académie, dont les travaux utiles, quoique entravés dès leur naissance par l’intérêtpersonoel 4es moines, ne furent pas moins la source des premières clartés qui se répandirent sur la France, et la préparèrent à sortir de la barbarie.

Dans le siècle suivant, Alfred le grand, roi d’Angleterre, digne émule du premier législateur français, fonda la fameuse académie d’Oxford, Vers la même époque, les Maures d’Espagne, célèbres par leur galanterie, leurs mœurs chevaleresques et leur goût pour ia poésie, la musique et les letti^s, eurent aussi des académies à Grenade et à Gordoue.

En 1325, la France vit naître à Toulouse, sous le nom d’académie des Jeux Floraux, la plus ancienne des académies qui subsistent encore aujourd’hui. Les membres de cette association littéraire prirent le nom de mainteneurs de la gaie science. Les prix que l’on décernait dans cette académie, et qui consistaient eu fleurs d’or et d’argent, entretenaient l’émulation parmi les troubadours languedociens. Cette société, que Clémence Isaqre dota de ses biens et fit son héritière, jouit encore d’qne réputation paéritée ; et presque tous les jeunes poètes, en attendant qu’ils soient dignes de se couronner des véritables lauriers du Parnasse,