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AVIS DE L’ÉDITEUR.


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La France, comme tous les peuples de l’Europe civilisée, possédait des Encyclopédies, vaste dépôt des connaissances acquises jusqu’à l’époque de leur publication ; mais, comme les autres peuples de l’Europe, la France ne possédait pas un Dictionnaire ABRÉGÉ des sciences, des lettres et des arts. Faute d’un pareil livre, l’état actuel, et, pour ainsi dire, le budget de l’esprit humain, ne pouvait être connu, apprécié, discuté que par le petit nombre de lecteurs à qui leur opulence permettait l’acquisition d’une immense bibliothèque.

Il fallait donc, comme en Allemagne, comme en Angleterre, mettre l’Encyclopédie à la portée de toutes les fortunes ; il fallait que les citoyens industrieux pussent connaître les conquêtes de l’industrie, que la classe studieuse pût apprécier les progrès des connaissances humaines. Il n’en est pas de la véritable philosophie comme des fausses religions ; Socrate révélait son génie à tous les Grecs ; les prêtres de l’Égypte ne révélaient leurs mystères qu’à leurs plus zélés néophytes ; la vérité n’a point de secrets, car elle n’a pas besoin des hommes, et les hommes ont besoin d’elle.

Un autre motif non moins puissant a déterminé