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MARSAIS.

MARSEILLE

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Prov, Cela vient comme mars en carême, se dit d’une chose qui ne manque jamais d’arriver à une certaine époque. Champ de mars, assemblée que les principaux de la nation française, tenaient au mois de mars, pour régler les affaires de l’Etat. Mars, se dit par extension, au pluriel, des menus grains qu’on sème au mois de mars, tels que les orges, les avoines, etc.

mars (myth.), et plus anciennement Mavors, dont Mars n’est qu’une contraction. C’est l’Arès des Grecs, le dieu qui présidait à la guerre. Les plus anciens poètes le font fils de Jupiter et de Junon, tandis que les poètes postérieurs racontent que îunon t’enfanta seule, pour se venger de ce que Jupiter avait ainsi mis au monde Pallas. C’est une divinité pélasgienne dont le culte passa de la Thrace en Grèce. Dans les temps les plus reculés, Mars était le symbole de la puissance divine ; mais les Grecs en firent celui de la guerre, de la force brutale, de l’audace, de la destruction, ou le dieu des combats ; par opposition à Minerve, symbole de la valeur unie à la science militaire. Plus tard, on le représenta comme le protecteur de l’innocence, etc. Son culte s’établit de bonne heure à Rome. Selon la tradition, Romulus et Remus, les fondateurs de cette ville, étaient fils de Mars et de Rhéa Sylvia. Plusieurs temples lui étaient dédiés, ainsi que le Champde-Mars, et il avait des prêtres particuliers, appelés flamines et saliens, qui étaient chargés de la garde de son bouclier tombé du ciel. C’est de sa fète que le mois de mars a reçu son nom. Mars était en même temps le dieu du printemps. Les Romains lui avaient consacré le feu, les soldats, les chevaux, les oiseaux de proie, les vautours, les coqs, les pies et les loups. lis lui offraient en outre les sacrifices appelés Suovetaurilia, du mélange de deux sortes de victimes. En temps de paix, ils le désignaient sous le nom de Quirinus ; et temps de guerre, sous celui de Gravinus. Ils lui donnaient pour sœur et pour épouse Bellone (voy.), tandis que les Grecs, sans lui reconnaître d’épouse particulière, lui donnaient un grand nombre de maîtresses. 11aima surtout passionnément Aphrodite. Trahi par Hélios, et surpris dans les bras de cette déesse par Vulcain, qui les enveloppa d’un réseau de fer, il se vit livré aux risées de l’olympe par l’époux outragé. De cet •adultère naquirent, selon Simon ide, Harmonie et Eros. Lorsque Mars partait pour la guerre, il était constamment accompagné de ses fils Phobos et Deimos (la crainte et l’effroi), qui attelaient et conduisaient son char, ainsi que d’Engo et d’Eris (la discorde), qui combattaient à ses cotés. Les poètes d’un âge postérieur seuls lui font jouer un rôle dans la guerre des géants. Selon Claudien, il fut le premier à les attaquer et tua Pelorus et Mimos ; mais obligé de fuir devant Typhéc, il se changea en poisson pour lui échapper. Dans le combat contre les Aloïdes, JEtns et Ephialtes, il fut fait prisonnier et jeté dans un cachot de fer où il passa 13 mois, jusqu’à ce qu’il fut délivré par Mercure, à qui la mère des vainqueurs avait révélé son infortune. 11combattit deux fois Hercule ; la première il fut blessé, et la seconde Jupiter les répara en lançant entre eux sa foudre. Il tua Halirrothius, fils de Neptune et de la nymphe Euryte, qui avait fait violence à sa fille Alcippe. Neptune l’accusa de ce meurtre devant les douze dieux, qui l’acquittèrent le jugement eut lieu sur une colline près d’Athènes, qui prit dès lors le nom d’Aréopage, ou colline d’Arcs. Dans la guerre de Troie, il embrassa le parti des Troyens et fut blessé par Diomède. Il combattit aussi contre Minerve qui le terrassa d’un coup de pierre. Il ne nous reste qu’un très petit nombre de statues de ce dieu, où il est représenté tout nu, ou bien couvert du casque et de la chlamide. Quelques groupes le représentent avec Vénus, et des bas-reliefs avec Rhéa Sylvia. mausais (Césau Chesne.yu DU), né à Marseille le 17 juillet i6ï6, mort à Paris en 1756 entra dans la congrégation de l’Oratoire

mais le désir d’une plus grande liberté la lui fit quitter bientôt après. Il prit, à Paris, une pension dans laquelle il élevait, suivant sa méthode, un certain nombre de jeunes gens.

Le bruit s’étant répandu qu’il leur enseignait l’irréligion, entte pension fut supprimée. Ce fut alors que les auteurs de l’Encyclopédie l’associèrent à leur informe compilation. Il y fit plusieurs articles de grammaire, qui sont

répandus dans les six premiers volumes. Du Marsais avait donné plus d’une fois des preuves d’impiété. Appelé pour présider à l’éducatisn de trois frères dans une des premières maisons du royaume, il demanda dans quelle religion on voulait qu’il les élevàt, question qui nuisit infiniment à sa fortune

dans un temps où la religion était respectée et regardée comme l’unique sanction des mœurs. Il s’était fait connaître par divers ouvrages où l’impiété paraissait à découvert. Les incrédules qui avaient été liés avec lui par les mêmes sentiments lui firent un crime de son retour au christianisme dans ses derniers moments ; quelques-uns prétendirent que ce retour n’avait pas été sincère, que c’était l’effet de la faiblesse du malade, etc. ; mais quand cela serait, quand la révolution qui se fait si fréquemment dans les esprits forts, lorsqu’ils se voient au bord du tombeau, ne serait pas le fruit d’une pleine conviction, elle prouverait au moins qu’ils n’ont jamais été bien persuadés des erreurs qu’ils ont enseignées ou adoptées, et qu’ils n’ont jamais été incrédules de bonne foi. « Ce n’est pas une foi éteinte, dit Bayle, qu’on peut

bien citer en cette matière ce n’est qu’un feu caché sous la cendre. Ils en ressentent l’activité dès qu’ils se consultent et principalement à la vue de quelque péril. On les voit alors plus tremblants que les autres hommes. Le souvenir d’avoir témoigné plus de mépris qu’ils n’en sentaient pour les choses saintes et d’avoir tàché de se soustraire intérieurement à ce joug, redouble leur inquiétude. » Les principaux ouvrages de Du Marsais sont : Exposition de la doctrine de V Eglise gallicane, par rapport

aux prétentions de la cour de Rome, in-12. Cet ouvrage n a paru qu’après la mort de l’auteur. On s’imagine aisément comment cette matière a été traitée par un homme aussi ennemi du christianisme en général que de la religion catholique et du siège apostolique en particulier ; Exposition d’une méthode raisonnée pour apprendre la langue latine, in-12, 022 ; Traité des tropes, 1730, in-8", réimprimé en 1771 in-12. Cet ouvrage explique les différents sens qu’on peut donner au même mot ; il est plein de justesse, de précision et de clarté. L’auteur y développe en grammarien habile ce qui constitue le style figuré les Véritables principes de la grammaire, ou Nouvelle grammaire raisonnée pour apprendre la langue latine, 1726, in-i°. Il n’a paru que la préface de cet ouvrage ; un Abrégé de la Fable du P. Jouvenci, •disposé suivant sa méthode, 1731, in-12 ; une Réponse manuscrite à la Critique de l’histoire des oracles, par le P. Baltus. On n’en a trouvé que des fragments imparfaits dans ses papiers. Cet effort inutile et le silence de Fontenelle prouvent combien l’ouvrage de Baltus est solide les raisonnements sont vains contre des faits avérés, conformes d’ailleurs à des principes incontestables Logique, ou Réflexions sur les opérations de l’esprit, ouvrage fort court et superficiel. On l’a réimprimé avec les articles que Du Marsais avait fournis à l’Encyclopédie, Paris, 1762, 2 part. in-12. Nous ne dirons rien de quelques autres ouvrages impies qu’on lui attribue, et qui sont tombés dans l’oubli. Les philosophes ont parlé de Du Marsais avec beaucoup d’éloges. Ils le considèrent comme le coryphée et le modèle de cette nuée d’instituteurs initiés aux dogmes de la secte, qui se sont répandus dans toutes les provinces de l’Europe pour détruire ce qu’ils appellent les préjugés, c’est-à -dire toutes les notions chères à l’homme chrétien et à l’homme solidement vertueux.

Marseille

(Massilia) chef-lieu du département des

Bouches-du-Rhône,

évèché suffragant d’Aix, 8° division mi-

litaire, située sur les bords de la Méditerranée dans la Basse-Provence, à 82 myriamètres au S. de Paris ; latitude N. 43» 17’, longitude E. 3° 2’. Elle est fort ancienne, grande, riche, commerçante et une des plus importantes villes de France. On la divise en vieille et nouvelle ville ; celle-ci est régulière, bien bâtie, ornée de places et de fontaines et ceinte de boulevards, ornée d’allées d’arbres et séparée de la première par la belle promcnade du Cours et la place de la Canebière. Parmi les édifices publics on remarque l’église cathédrale, la plus ancienne des Gaules, celle des Chartreux, l’Hôtel-de-ville, les fontaines publiques qui entretiennent la salubrité et la propreté des rues, le Lazaret, le plus beau du monde. Elle possède en outre plusieurs belles places publiques la place Castellane, la place Saint-Ferréol, les places de la Comédie, Royale Monthyon et la Bourse. Mais le monument qui a élevé Marseille à ce haut degré de grandeur et de richesse qu’elle a atteint aujourd’hui, c’est le port qui se prolonge dans la ville, de l’E. à l’O.,

sur une longueur de 1000

mètres et une largeur d’environ 400. L’entrée resserrée par deux rochers sur lesquels s’élèvent au N. le fort Saint-Jean et au S., celui de Saint-Nicolas, est fort étroite, difficile et peu profonde ; plusieurs bâtiments y naviguent difficilement à la fois, et une frégate n’y passerait pas avec son artillerie à bord. Le port est du reste très sûr, et peut contenir plus de 1,200 navires ; malheureusement,

comme il sert d’égoùt à

toute la ville, il est sujet à s’encombrer, ce qui nécessite

l’emploi de machines constamment employées au curage.