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NOY NOY


l’un est l’objet d’une culture très-importante dans une grande partie de l’Europe.

Espèces.
1. Le Noyer royal.

Juglans regia. Linn.  Ђ  Des montagnes de l’Asie.

2. Le Noyer noir.

Juglans nigra. Linn.  Ђ  De l’Amérique septentrionale.

3. Le Noyer cendré.

Juglans cathartica. Mich.  Ђ  De l’Amérique septentrionale.

4. Le Noyer pacan.

Juglans olivæformis. Linn.  Ђ  De l’Amérique septentrionale.

5. Le Noyer aquatique.

Juglans aquatica. Mich.  Ђ  De l’Amérique septentrionale.

6. Le Noyer amer.

Juglans amara. Mich.  Ђ  De l’Amérique septentrionale.

7. Le Noyer velu.

Juglans tomentosa. Mich.  Ђ  De l’Amérique septentrionale.

8. Le Noyer à écorce écailleuse.

Juglans squamosa. Mich.  Ђ  De l’Amérique septentrionale.

9. Le Noyer lacinieux.

Juglans laciniosa. Mich.  Ђ  De l’Amérique septentrionale.

10. Le Noyer à cochon.

Juglans porcina. Mich.  Ђ  De l’Amérique septentrionale.

11. Le Noyer muscade.

Juglans myristicæformis. Mich.  Ђ  De l’Amérique septentrionale.

12. Le Noyer à feuilles de frêne.

Juglans pterocarpa. Mich.  Ђ  Des bords de la mer Caspienne.

13. Le Noyer à baie.

Juglans baccata. Willd.  Ђ  De la Jamaïque.

Culture.

Le noyer royal a été importé des montagnes de la haute Asie, en Europe, à une époque qui se perd dans la nuit des temps. Il a été retrouvé sauvage par les Anglais sur les flancs de l’Hyemala, lors de la conquête du Nepaul. Aujourd’hui il est répandu en immense quantité dans toute l’Europe tempérée, & principalement en France ; cependant il n’y est pas véritablement acclimaté, puisqu’il ne s’y multiplie pas dans les bois, qu’il faut qu’il soit semé par la main de l’homme pour qu’il se reproduise & prospère, attendu qu’une grande quantité d’animaux recherchent son fruit, & que son bois, même dans le climat de Paris, est susceptible des atteintes des fortes gelées, & que ses pousses le sont des plus foibles gelées du printemps & de l’automne.

Une terre consistante, ni trop sèche ni trop humide, est celle où le noyer prospère le mieux. Les expositions du levant & du midi lui conviennent dans les pays froids, & celles du couchant dans ceux qui sont tempérés. Comme leur vaste tête les expose souvent à l'effet des ouragans, il est mieux de les planter dans les lieux abrités, tels que le penchant & le fond des vallées, que sur Ies montagnes & dans les plaines. Dans ces deux derniers cas, on trouve de la sécurité à les grouper au lieu de Ies mettre en ligne, ou de les isoler, ainsi que c’est généralement l’usage.

J’ai vu des noyers en terrain sablonneux, en terrain marécageux, dans le voisinage des grands bois, ne jamais donner de fruits, parce que leurs fleurs avortoient. Voyez au mot Coulure.

Les principales variétés du noyer sont :

Le noyer à gros fruit rond, ou noix de jauge. Il pousse plus rapidement que les autres & ses noix sont plus grosses (deux pouces de diamètre) ; mais leur amande avorte souvent, & son bois est moins bon.

Le noyer à gros fruit long : sa noix est un peu moins grosse que la précédente. On le préfère aux autres dans la culture de luxe, & ce avec raison, à mon avis.

Le noyer à coque tendre, ou noix messange ou noix de Lalande ; elle est très-agréable à servir sur la table, parce qu’elle se casse par le plus petit effort des doigts ; mais elle est peu savoureuse & rancit facilement.

Le noyer à coque dure, ou noix anguleuse. Il faut un fort coup de marteau pour la casser, & son amande est fort petite ; mais cette amande est plus savoureuse, plus huileuse & d’une conservation plus prolongée que celle des autres. Le bois du tronc est plus dur & plus veiné.

Le noyer tardif ou de la Saint-Jean. Il pousse ses feuilles un mois plus tard que les autres, & craint par conséquent moins qu’eux les gelées du printemps ; mais, dans le climat de Paris, ses fruits ne sont jamais savoureux & n’arrivent pas toujours à maturité, ce qui doit empêcher de l’y cultiver.

Le noyer à rameaux pendans. Il est cultivé dans la propriété de M. Rast-Maupas, près Lyon. J’ignore s’il y est multiplié.

On cite des noyers de cinq à six cents ans d’âge. J’en ai vu un qui avoit plus de six pieds de diamètre. Ceux de trois pieds sont communs.

Qu’il est beau un vieux noyer isolé, lorsque sa tête est bien arrondie, soit que cette tête se dessine dans l’air, soit qu’elle s’applique sur la terre !

Comme appartenant à la famille des térébinthacées, le noyer exhale, pendant la chaleur, une odeur aromatique forte, qui fait mal à la tête ; mais il n’est pas vrai que cette odeur soit dange-