reuse pour la santé. Il en est de même de l’eau
qui tombe sur Ies feuilles, & qu’on accuse de faire
périr les plantes placées dessous. Voyez Ombre.
Il est possible de multiplier le noyer par racines, par marcottes, par greffe & par le semis de ses graines.
Le premier moyen, quoique certain, s’emploie rarement. Voyez Racine.
Le second, donnant des arbres de mauvaise venue, est repoussé toutes les fois qu’il est possible. Voyez Marcotte.
C’est donc les semis qu’il faut choisir quand on veut avoir des arbres vigoureux & de bonne nature ;
Les plus belles noix de la variété commune, tombées naturellement, sont celles que doit préférer tout propriétaire & tout pépiniériste jaloux de bien faire, parce que ce sont celles qui produisent les arbres les plus vigoureux.
Ces noix seront ou mises en terre un mois après leur récolte, dans le lieu qu’on veut garnir de noyers, ou mises dans un trou de deux à trois pieds de profondeur, pour, après avoir été recouvertes de terre, n’être plantées qu’au printemps. Dans ce dernier cas, on a moins a craindre les ravages des rats, &, si on le juge à propos, en retardant l’opération, on peut pincer la radicule alors développée, & empêcher par-là la formation du pivot, qui ; lorsqu’on cultive en pépinière pour être replanté ailleurs, peut être nuisible. Mais dans les semis à demeure, on doit presque toujours conserver le pivot, qui assure l’arbre contre la violence des vents & lui fournit les moyens d’aller chercher sa nourriture à une plus grande profondeur. Voyez Pivot.
Par ces dernières causes, pour avoir de beaux & bons arbres, les semis a demeure sont préférables aux semis en pépinière ; Cependant il n’est possible de les effectuer avec sécurité que dans les enceintes où les bestiaux & les malveillans ne sont pas admis, ou au milieu des haies, des buissons, &c.
Les semis à demeure se font ou isolément, ou en ligne, ou en quinconce. Toujours les noix doivent être écartées de quarante à cinquante pieds & plus ; car le noyer est d’autant plus gros, plus fructifère, plus beau, qu’il est plus libre duis le développement de ses racines & de ses branches, & qu’il est moins ombragé.
On doit donner, chaque année, un on deux labours au pied de chaque plaintde noyer, & lorsqu’il est arrivé à trois ans, il convient de couper, rez du tronc, ses deux branches les plus inférieures & celles qui rivaliseroient avec la flèche, & raccourcir toutes les autres. Voyez Taille en Crochet.
Lorsqu’on sème les noix en pépinières, on procède ou dans le but de relever le plant l’année suivante, ce qui vaut mieux, ou de le laisser dans la planche jusqu’à sa mise en place. Dans le premier cas, on peut ne les écarter que de six pouces ; dans le second, elles, doivent être éloignées de deux pieds au moins : dans tous deux, les recouvrir de deux pouces de terre est indispensable.
Dans les semis en pépinières, on place les noix à deux pieds les unes des autres, dans des rigoles également écartées de deux pieds, pour ne relever le plant qu’à quatre ou cinq ans, c’est-à-dire, à l’époque où il peut être mis en place définitive.
Le terrain d’une pépinière de noyers doit-être profondément défoncé & suffisamment amendé, pour que le plant y pousse avec vigueur, la beauté future de l’arbre dépendant de sa végétation première. Voyez Pépinière.
Le plant levé est biné & sarclé au besoin.
Deux ans après, on le taille en crochet & on redresse sa flèche, si cela est devenu nécessaire. Voyez Taille en Crochet & Tuteur.
La levée des noyers dans la pépinière se fait successivement, à mesure qu’ils sont arrivés à la grosseur convenable pour être défensables, c’est-à-dire, se retarde quelquefois jusqu’à la septième ou huitième annéè. Alors on les élague successivement, car le tronc a d’autant plus de valeur, qu’il est plus exempt de nœud & qu’il est plus long ; &plus il est élevé, & moins il nuit aux cultures voisines. A mon avis, c’est mal calculer, à raison de ces circonstances, que de faire former anx noyers une vaste tête sur un court tronc, comme cela a lieu si généralement ; car la plus grande facilité de la récolte des noix est bien compensée, dans ce cas, par celle des vols. D’ailleurs les noix ne mûrissent pas toutes à là même époque ; les tardives ne sont pas aussi de garde, ne fournissent pas autant d’huile que les autres.
La greffe des noyers s’exécute dans quelques cantons de la France, principalement aux environs de Grenoble, quelquefois dans les pépinières, plus souvent lorsqu’ils sont plantés à demeure, même fort vieux. C’est la greffe en sifflet qu’on préfère généralement, quoique très-longue à pratiquer & d’un résuitat fort incertain. La greffe à écusson, beaucoup plus facile, est plus rarement employée, sous le spécieux prétexte qu’elle se décole aisément. Elle n’a jamais manqué dans les pépinières de Versailles, où je l’ai employée plusieurs fois par circonstance, lorsque je la faisois placer au pied des plants de trois à quatre ans. Knight observe que ce sont les sous-yeux qui réussissent le mieux dans ce cas ; ainsi ce sont eux qu’il faut choisir.
La greffe sur le tronc altérant toujours la valeur du bois, c’est sur les grosses branches, lorsque l’arbre a déjà donné du fruit, qu’il convient de greffer le noyer. En conséquence, on réduit le nombre de ces branches, & on place plusieurs
- Dict. des Arbres & Arbustes.G g g g
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