Page:Encyclopedie Planches volume 3.djvu/151

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vrage soit, comme on peut voir dans la 10 figure. La terre qui forme le modele est une terre plus maigre que celle du noyau, avec lequel elle n'a point d'adhérence, à cause de la potée dont il a été enduit: après que le modele est achevé, & qu'il remplit exactement son calibre, on fait sécher, ensuite on le couvre d'une coucbe de potée pour empêcher l'adhérence de la chape qui doit le recouvrir, & on porte à la rôtisserie.

5. La chape H I qui renferme le modele contenant le noyau. R T le calibre de la chape: la chape recouvre l'arasement encore visible dans la fig. précédente, ce qui sert à la centrer & à la mettre droite, lorsque l'on remonte les pieces du moule. Après que l'on a supprimé le modele, la chape achevée par plusieurs couches de terre, on porte à la rôtisserie où on fait sécher.

6. Modeles des anses de la marmite. Le modele est composé de deux cylindres de bois a b, c d; le premier est terminé par un tenon b qui est reçu dans une mortaise pratiquée à l'extrémité c de l'autre cylindre, en sorte qu'ils puissent se joindre en onglet sous l'angle convenable, comme on le voit en e f g.

7. Les moules des anses. Pour les faire on entoure les deux bâtons ou cylindres e f g de la figure précédente, avec la même terre qui sert à faire les chapes; & ayant laissé sécher, on retire les modeles: pour cela on commence par faire sortir les bâtons a & c qui portent le tenon, les deux autres b & d sortent ensuite aisément; & les moules des anses se trouvant vuides, il ne reste plus qu'à les fixer sur le corps de la marmite.

Pour cela le mouleur muni d'une ficelle prend la mesure de la circonférence de la chape de la marmite, il ploie cette ficelle en deux également, puis ayant fixé une des extrémités sur la chape, & y avoir fait une marque, il étend cette ficelle en double aussi loin qu'elle puisse s'étendre, & là il fait une autre marque; l'ouvrier répete cette opération pour trouver l'emplacement du bas de l'anse; puis le moule étant mis sur une table, il perce la chape jusqu'à la rencontre du modele qui y est renfermé: il retaille en onglet & sous l'angle convenable les deux parties du moule de l'anse, & le présente dans les ouvertures de la chape, où il l'affermit dans la situation requise avec de la terre à mouler. On fait la même opération pour l'autre anse, qui doit être diametralement opposée. Le haut de l'anse doit s'implanter dans la partie inférieure du drageoir, & la partie inférieure après la gorge à la naissance de la pance.

8. Modeles des piés. A B modele du pié, que par analogie on pourroit nommer jambe; sa figure est pyramidale & cannelée: on forme le moule de cette partie du pié, en entourant le modele de la même terre qui sert à faire les chapes: l'autre partie du pié, que l'on nomme patin, se fait en imprimant le modele E du patin dans un gâteau de terre D, percé au milieu: on joint & on lutte ce moule au moule C, formé par l'autre modele A B, & on a le moule complet d'un pié. On en fait trois semblables à celui désigné par la lettre F.

Les moules des piés faits, il reste à les placer sur le moule de la marmitte: pour cela le mouleur divise en trois parties égales sa circonférence qui a été tracée sur la chape lors de la formation dans le calibre, observant de commencer sa division par un des deux points de cette circonférence qui répondent au milieu de l'intervalle des deux anses; il perce la chape jusqu'à la rencontre du modele, & y ayant présenté les moules des piés, il les y fixe par de la terre, ensuite on fait sécher.

Après que la chape, garnie des anses & des piés, est entierement séchée, on démonte le moule: pour cela on chasse avec un maillet le trousseau hors du noyau en frappant sur le petit bout F. le trousseau amene avec lui le bout de la torche de natte attachée au gros bout E fig. 1. Le reste de la natte suit en se dépelotant intérieurement, ensuite on acheve de couper entierement la chape en deux parties, suivant les lignes que l'on y avoit tracées avant qu'elle fût seche, lesquelles ne doivent passer ni par les anses, ni par les piés. La chape séparée en deux demi-chapes, se détache aisément du modele à cause de la potée dont il a été enduit, & le laisse voir à découvert. On brise le modele pour découvrir le noyau que l'on répare s'il est nécessaire; on bouche ensuite avec la même terre le sommet du noyau qui est resté ouvert à l'endroit où le trousseau par son petit bout F le traversoit; on répare avec soin cette partie qui doit former le fond intérieur de la marmite: on la couvre de potée, & on la fait sécher sur les planches de la rôtisterie, le côté de l'arasement du noyau qui reste ouvert en cette partie étant tourné en en-bas.

Il reste aussi une ouverture circulaire à la chape correspondante à celle du noyau: pour fermer cette ouverture, dont les bords ont du être tranchés nettement, lorsque la chape étoit encore sur le tour ou établi, on moule une calotte de grandeur & épaisseur convenable, à laquelle on adapte les coulées ou évents qui sont des tuyaux coniques assez semblables au moule des piés: la calotte séchée, ainsi que les coulées, on remonte entierement le moule; pour cela ayant posé le noyau sur une table du côté de son arasement, on présente successivement les deux pieces de la chape, que les feuillures qui se sont moulées sur l'arasement du noyau, font replacer & centrer facilement: une des deux pieces de la chape porte une anse & un pié, l'autre piece porte l'autre anse & les deux autres piés; on les remet ainsi facilement en la place qu'elles occupoient avant d'avoir été séparées du noyau, au moyen de différens repaires faits aux pieces de la chape & à l'arasement, en sorte qu'une des deux moitiés de la chape ne peut pas être mise en place de l'autre, soit en tout ou en partie: il ne reste plus qu'à adapter la calotte qui porte les jets, & lutter tous les joints avec de la terre pour que le moule soit achevé.

D'autres mouleurs ne font point de calotte séparée, mais à chaque demi-chape ils ajoutent ce qui manque pour remplir le vuide que le trousseau y a fait rester, ils unissent & polissent ces parties le plus exactement qu'ils peuvent, & les percent ensuite pour y adapter les jets. Ces parties répondent au fond extérieur de la marmite.

On se sert aussi de petites balles ou grenailles de fer fondu que l'on place en différens endroits entre la chape & le noyau pour limiter & rendre égale la distance qui est entre la chape & le noyau, ces petites balles font corps avec le métal qui est fondu; mais on peut se passer d'en faire usage lorsque la feuillure de la chappe est bien faite, & l'arasement du noyau bien conservé, si ce n'est peut-être pour soutenir la calotte à laquelle les jets & évents sont attachés.

9. Vue perspective du moule de la marmite entierement achevé. A B C les 3 piés qui doivent rester ouverts, mais seulement d'un très-petit trou capable de donner issue à l'air lorsque le métal qui vient remplir le moule le force à sortir. D E les coulées ou évents. H I ligne de séparation des deux moitiés de la chape; cette ligne ne doit point paroître lorsque les joints sont luttés; les jets doivent être plus élevés que les patins des piés afin que le métal soit forcé d'y monter.

10. Coupe générale du moule par la ligne H I de la figure précédente. E le trousseau sur son arbre de fer. B A A B la torche ou natte qui entoure le trousseau. D C C D le noyau. D D le drageoir. C C la pance. G F F G le modele ou le vuide qui doit être rempli par le métal. I H H I la chape. I I l'arasement que la chape emboîte sur le plat & sur le champ.

C'est de la même maniere que l'on moule les vases pour les jardins, & différens autres ouvrages non chargés d'ornemens, qui en rendroient la dépouille