Page:Encyclopedie Planches volume 3.djvu/158

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être renfermé, ou que l'eau entraîne avec elle. Pour cela on adapte dans la fourchette D un levier horisontal qui peut s'y mouvoir à charniere; ce levier, dont l'autre extrémité est chargée d'un poids, comprime une soupape qui ferme l'ouverture C; lorsque l'air est condensé par une charge d'eau suffisante, il souleve la soupape & sort au dehors, ce qui laisse à l'eau son libre cours dans la conduite; les autres tuyaux de même espece n'ont point de bras D, ni de branche C.

Ces tuyaux different de ceux décrits ci-devant, figure 10, lesquels sont du même calibre, en ce que leurs brides à six trous espacés également ne sont point exagones, comme celles des figures 11, mais sont arrondies, comme on le voit dans la figure suivante, & de plus que les bords de l'ouverture sont garnis d'un bourlet de cinq à six lignes de saillie; en sorte que les brides de deux tuyaux de cette espece mis bout-à bout, & serrées par les vis autant qu'ils le peuvent être, ne se touchent point. On remplit de plomb fondu l'intervalle entre les plans des deux brides, au-lieu d'y employer du cuir; pour cela on entoure les deux brides contiguës avec une bande de toile ou autre chose équivalente, que l'on soutient extérieurement avec de la terre; on verse le plomb par le haut. L'expérience n'a pas fait connoître que cette façon d'étancher les tuyaux dût avoir la préférence, le plomb n'ayant pas, comme le cuir, la propriété de se renfler à l'humidité, & par ce moyen de s'appliquer immédiatement aux surfaces planes des brides entre lesquelles il est comprimé.

14. Le même tuyau en perspective. A l'ouverture du tuyau entouré d'une bride sur laquelle il y a un bourlet. B l'autre bride. C la branche à laquelle s'applique la soupape ou ventouse. D le bras dans lequel le levier dont on a parlé est assemblé à charniere par un boulon; ce levier s'étend au-delà de B où il est chargé d'un poids convenable à l'effort de la colonne d'eau qui comprime l'air renfermé; le même poids sert dans tous les cas en le faisant glisser le long du levier, comme le long d'une romaine. Les moulures circulaires que l'on voit aux deux côtés de la branche, servent seulement d'ornement. Les tuyaux sans branche & sans bras sont construits de la même maniere & dans les mêmes dimensions.

15. Coupe d'un des corps de pompe foulante du second & troisieme relai de la machine de Marli. Ces corps de pompes sont dans la situation verticale, le bout le plus large A tourné en en bas, l'autre extrémité F terminée par une bride circulaire percée de six trous, est raccordée avec le tuyau montant par une branche de figure convenable à l'emplacement; les pistons portés par des étriers font effort pour soulever le corps de pompe; c'est pour empêcher ce mouvement que l'on a pratiqué les portées B, C, D, qui sont embrassées par des moises de fer attachées solidement à la charpente du puisard.

La fig. 16. & les suivantes dans tout le reste de la Planche, sont relatives à la maniere de mouler un tuyau a brides exagones dans les chassis à platines; j'ai pris pour exemple le tuyau d'un pié de diametre intérieurement, lequel est représenté, fig. 11, de la Planche précédente; ce qui sera dit sur la maniere de mouler ce tuyau, fera entendre, à peu de chose près, comment il faut s'y prendre pour les autres.

16. Modele du corps du tuyau & des brides. Le modele du corps du tuyau est composé de deux parties A & B de trois piés de long, non compris les parties x y, & X Y qui représentent les extremités du noyau; le diametre du corps du tuyau est de douze pouces plus le double de l'épaisseur que l'on veut donner au tuyau, laquelle, dans notre exemple, est de douze lignes; ainsi le diametre extérieur du corps du tuyau est de quatorze pouces, & le diametre extérieur des parties x y, X Y, qui ont le diametre de l'intérieur du tuyau, est de douze pouces, les deux parties du modele se joignent par leurs faces planes au moyen des gougeons 1 & 2 dans la piece B, ce qui les maintient en état. a c e; 1, 2, 3; 1, 2, 3; 4, 5, 6 les modeles des quatre demi-brides; ces modeles qui sont ceintrés en demi-cercle, & ont quinze lignes d'épaisseur, s'appliquent sur les parties x y, X Y du modele du corps, & contre les ressauts du modele.

Le noyau étant préparé, ainsi qu'il a été dit, on fera le moule en cette maniere.

17. Sur la planche à mouler on placera un des chassis: le chassis formé de planches de pouce & demi d'épaisseur, aura intérieurement vingt pouces de large sur dix de profondeur; sa longueur aussi prise intérieurement sera de trois piés neuf pouces ou environ; les côtés assemblés à queue d'hironde, seront fortifiés par des équerres de fer: chacun des longs côtés sera percé de deux mortaises de trois pouces de large pour recevoir les tenons des platines, fig. 19. Ces mortaises seront éloignées l'une de l'autre de la quantité dont on veut que soit la longueur du tuyau, l'épaisseur des brides comprises: dans l'exemple cette longueur est de trois piés deux pouces & demi, les brides devant avoir quinze lignes d'épaisseur, & le tuyau trois piés juste entre les brides; ayant donc placé un de ces chassis sur la planche à mouler, le côté qui a des trous, pour recevoir les gougeons du second chassis, tourné en dessous, on prendra le demi-modele A, fig. 16, on le posera sur la planche à mouler, en sorte que ses parties x y passent sous les ceintres des platines qui doivent s'y appliquer exactement, on prendra ensuite les modeles des deux demi brides a c e, 1, 2, 3, qui sont vis-à-vis les bouts du demi modele A, on les placera entre les ressauts du modele & les platines, de maniere que leurs extrémités inférieures a e s'appliquent à la planche à mouler; on assurera alors les platines avec des coins que l'on chassera dans les mortaises pour faire serrer les platines contre les modeles des demi-brides, & les demi-brides contre le modele du tuyau; en cet état, & après avoir saupoudré de frasin ou charbon pilé, le chassis sera en état de recevoir le sable que l'on tassera avec la batte, & qu'on arasera avec la regle, ainsi qu'il a déja été expliqué.

Cette moitié du moule ainsi faite, on la tournera sens-dessus-dessous sur la planche à mouler, & ayant adapté le second chassis, celui qui porte des gougeons, la seconde partie B du modele, & aussi les modeles des deux demi-brides 1, 2, 3; 4, 5, 6, & saupoudré de frasin, on achevera le moule, comme la figure 18 le représente, à cela près que les parties m n de chassis comprises entre les platines & les traverses des mêmes chassis seront demeurées vuides; on percera alors avec le couteau ou la gouge cinq trous e f g h i pour servir de jets & d'évents; le premier & le dernier répondent aux brides, les trois autres au corps du tuyau que l'on doit découvrir, ainsi que les brides, dans l'étendue d'environ six lignes: la forme conique renversée que l'on donne aux jets & aux évents, facilite la rupture du métal superflu qu'ils renferment.

On séparera les deux moitiés du moule pour en retirer les modeles, ce qui se fera facilement: ayant desserré les platines, on ôtera d'abord les modeles de corps A & B, fig. 16, ensuite les modeles des demi-brides; on placera alors le noyau M N, fig. 17, qui s'emboîtera dans les entailles circulaires des platines. Les bouts quarrés de l'arbre a b du noyau entreront dans des entailles faites aux traverses du chassis, il restera alors un vuide entre le noyau N N, le sable c e & les platines, vuide égal & semblable au modele: on introduira alors six des douze chevilles de terre, dont on doit être pourvu (dont la fabrication sera expliquée ci-après, fig. 22), dans les trois trous de chacune des deux platines l, m, que l'on aura préalablement resserrées avec les coins; on tassera légerement du sable avec la main dans le vuide qui reste entre les platines & les extrémités du chassis, tant pour assurer les chevilles dans leurs trous, que pour empêcher le mé-