Page:Encyclopedie Planches volume 3.djvu/339

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de côté & d'autre, & en avançant & reculant cette aiguille, selon qu'il en est besoin; on met aussi à l'heure l'aiguille des heures.

Il est bon de détromper ici les personnes qui croyent qu'on fait tort aux montres en faisant tourner l'aiguille des minutes en arriere: pour se convaincre que cela n'y fait rien, il suffit de remarquer la position que doivent avoir les pieces d'une cadrature de répétition, lorsqu'elle a répété l'heure, & que le moteur a ramené & écarté toutes les pieces qui communiquent aux limaçons L, N, car pour-lors il ne reste de communication entre les pieces du mouvement & celles de la cadrature, que celle de la cheville O du limaçon ou surprise, avec les dents de l'étoile E, que rien n'empêche de rétrograder. Si donc on fait tourner l'aiguille des minutes d'un tour en arriere, la cheville O fera aussi rétrograder une dent de l'étoile; & si l'on fait répéter ensuite la montre, elle frappera toujours juste les heures & quarts marqués par les aiguilles. Mais il est à observer que si l'on tournoit les aiguilles dans le tems même qu'on fait répéter la montre, alors elles seroient empêchées: il faut donc pour toucher aux aiguilles d'une montre ou pendule à répétition, attendre qu'elle ait répété l'heure & que toutes les pieces aient repris leur situation naturelle.

Il est aisé de conclure de-là que, puisqu'à une montre à répétition on peut avancer & rétrograder, selon qu'il est besoin, l'aiguille de minutes, à plus forte raison cela est-il possible dans une montre simple, où aucun obstacle ne s'y oppose.

Quant à l'aiguille des heures d'une montre à répétition, on ne doit la faire tourner sans celle des minutes, que dans le cas seulement où la répétition ne frapperoit pas l'heure marquée par l'aiguille des heures; pour-lors il faudroit remettre cette aiguille à l'heure que frappe la répétition.

Lorsque le répétition se dérange d'elle-même d'avec l'aiguille des heures, c'est une preuve que le sautoir S ou la cheville O du limaçon, ne produit pas bien son effet.

La roue de renvoi, fig. 12. se pose & tourne sur la broche 12, fig. 6. Cette roue engrene dans le pignon de la chaussée N; celui-ci a douze dents; la roue, fig. 12. en a trente-six: la chaussée fait donc trois tours pendant qu'elle en fait un; celle-ci porte un pignon qui a dix dents, qui engrene dans la roue de cadran, fig. 10. qui en a quarante: la roue, fig. 12. fait donc quatre tours pour un de la roue de cadran; la chaussée fait par conféquent douze tours pour un de la roue de cadran: or la chaussée fait un tour par heure; la roue de cadran reste donc douze heures à faire une révolution: c'est le canon de cette roue qui porte l'aiguille des heures. La levée m n, fig. 7. peut décrire un petit arc qui permet au rochet R de rétrograder; & dès que le moteur le ramene, le bras 1 de la levée entraîne le marteau M.

La fig. 8. représente le dessous du tout-ou-rien avec deux broches, l'une u, sur laquelle il se meut, & l'autre x, sur laquelle tourne l'étoile & le limaçon, fig. 11. le trou c de cette piece sert à laisser passer le quarré de la fusée du mouvement, lequel passe au cadran pour remonter la montre.

W, fig. 6. est le ressort de cadran, c'est lui qui empêche que le mouvement ne s'ouvre.

Y est un petit pont qui retient la crémaillere, & l'empêche de s'éloigner de la platine, lui permettant seulement de tourner sur elle même.

Toutes les parties de la répétition se logent sur la platine, & sont recouvertes par le cadran: ainsi il faut qu'entre la platine, fig. 6. & le cadran, il y ait un intervalle qui permette le jeu de la cadrature: c'est à cet usage qu'est destinée une piece qui n'est pas ici représentée, & qu'on appelle la batte. Cette batte est une espece de cercle ou virole qui s'emboîte sur la circonférence de la platine avec laquelle elle est retenue au moyen des clés 13 & 14: la batte est recouverte par le cadran; celui ci se fixe après la batte au moyen d'une vis.


PLANCHE X. 6. suite cotée GG. Montre à équation, à répetition & secondes concentriques, d'un seul battement.

Cette Planche & sa description ont été tirées du livre de M. Ferdinand Berthoud.

La fig. 1. représente le plan ou calibre du rouage. A est le barillet. B la fusée, dont la roue de cinquante-quatre dents engrenedans un pignon de douze qui porte la grande roue moyenne C de soixante-quatre dents, laquelle engrene dans un pignon de huit, qui porte la petite roue moyenne D de soixante-quatre dents, laquelle engrene dans un pignon de huit qui porte la roue de champ E de soixante dents, engrenée dans un pignon de huit que porte la roue d échappement F de trente dents: or le balancier faisant un battement par secondes, la roue d'échappement reste une minute à faire un tour; & comme elle fait sept tours & demi pour un de la roue de champ, celle-ci reste sept minutes & demie à faire une révolution. Le pignon qui porte cette roue est prolongé & passe à la cadrature; il engrene & mene la roue I, fig. 2. qui a 64 dents: le pignon de la roue de champ fait donc huit tours pour un de la roue I: or il emploie sept minutes & demie à faire un tour, donc la roue I emploie 8 fois 7 minutes & demie à faire sa révolution, c'est-à-dire soixante minutes ou une heure: c'est donc le canon de cette roue I qui porte l'aiguille des minutes.

Les petites roues a, b, c, d, e, représentent celles du rouage de répétition.

En calculant les révolutions du rouage de la montre on trouve que la roue d'échappement fait 2160 tours pour un de la fusée, lequel dure par conséquent 2160 minutes, ou trente-six heures. C'est cette même roue qui fait mouvoir la roue annuelle, & qui lui fait faire une révolution en 365 jours, ainsi que nous allons le faire voir.

La figure 2. représente la disposition des parties de la répétition: elle est dessinée fort exactement d'après une piece totalement exécutée selon les mêmes dimensions.

Les pieces qui concernent la répétition produisent les mêmes effets que dans les répétitions ordinaires décrites ci-devant: nous nous dispenserons donc d'entrer là-dessus dans un nouveau détail, la figure servira à en montrer la distribution.

La fusée représentée, fig. 9. porte le pivot I, lequel entre dans un canon d'acier fixé sur la roue de fusée B, vûe de profil; c'est ce canon qui forme le pivot inférieur de la fusée, & qui roule dans le trou de la platine: sur le bout prolongé 2 de ce canon, entre à frottement la petite roue ou pignon a; ce pignon est vû en plan, fig. 2. il a douze dents & engrene dans la roue b qui en a seize; celle-ci porte un pignon de six, qui engrene dans la roue C, qui en a trente; celle-ci tient à frottement avec le rochet sixé sur l'axe d'un pignon de quatre dents, lequel engrene dans la roue annuelle C, fig. 3. celle-ci a 146 dents.

Nous avons dit plus haut que la roue de fusée fait une révolution en trente six heures; le pignon a qu'elle porte fait donc aussi un tour en même tems. La roue b qui le mene ayant seize dents, reste quarante-huit heures à faire une révolution; & comme elle porte un pignon de six, qui engrene dans la roue C de trente, elle fait cinq tours pour un de la roue C; celle-ci reste donc dix jours à faire une révolution: enfin tandis que la roue annuelle A fait une révolution, le pignon 4 en fait trente-six & demi, puisque quatre dents du pignon sont contenues trente-six fois & demie dans 146 dents de la roue: or multipliant 36 & demi par 10 jours, on 2 365 jours, qui est le tems de la révolution de la roue A.

La petite roue b se meut entre la platine & un petit pont.

Le pivot inférieur de la roue C roule dans un trou de la platine, & le pivot superieur entre dans un trou de la batte ou fausse plaque, fig. 7. laquelle étant appliquée sur la premiere figure, recouvre toute la cadrature, & se fixe avec la platine par un petit drageoir qui la centre, & par deux vis qui entrent dans les tenons e, f; de cette maniere la roue C se meut entre la platine & la batte, comme dans une cage; & pourslors le pignon 4 engrene dans la roue annuelle, & lui fait faire une révolution en 365 jours d'un mouvement uniforme.

La roue annuelle vûe, fig. 11. se meut sur le centre ou canon porté par la batte vûe en perspective, fig. 7. Elle y porte à plat, de sorte qu'elle ne peut s'en écarter; elle est retenue après la batte par le canon d'acier, fig. 15. c.