Page:Encyclopedie Planches volume 5.djvu/378

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car, comme on l’a vu, ligne 7 de la même page, les marchands ont représenté qu’elle étoit trop épaisse à deux lignes, & qu’une ligne lui suffisoit.

Page 38. ligne 32.

Les ouvriers du pays estiment cette profondeur de 12 à 1500 piés. Il falloit dire que les ouvriers, pour faire paroître leur travail plus extraordinaire, disent qu’ils descendent jusqu’à 12 ou 1500 piés, c’est-à-dire trois fois plus bas qu’ils ne descendent réellement. On peut consulter sur cette profondeur & sur la vraie inclinaison du banc de Rimogne, le Mémoire de M. Vialet. On doit en général s’en tenir de préférence à ce Mémoire pour tous les points sur lesquels il est en contradiction avec M. de F.

Page 39. ligne 7.

On prétend qu’aux environs de Charleville on tire de l’ardoise à 300 piés plus bas que la Meuse qui en est éloignée de trois ou quatre lieues. Il est bien difficile de deviner ce que cela veut dire; car la Meuse passe non pas à quatre lieues, mais au pié des murs de Charleville. On a peut-être voulu dire qu’à trois ou quatre lieues de Charleville il y avoit sur le bord de la Meuse des ardoiseries qui descendoient 300 piés plus bas que le fond de cette riviere. Cela peut être vrai; on assure même qu’il y a des galeries qui passent dessous.

Même page, ligne 11.

Mais les ouvriers croyent qu’au-dessous du banc qu’ils travaillent, &c. Tout cet article annonce que M. de F. ignore la maniere dont le banc de Rimogne s’exploite. Ce qu’il y a sous ce banc, est tout-à-fait indifférent à la profondeur de la carriere. m a b n est ce banc. a b est par conséquent son epaisseur. Quand une fois cette épaisseur est reconnue, le banc s’exploite par chambrées successives que les ouvriers appellent culées; de sorte qu’après la culée a b d c, vient celle c d f e, ensuite celle e f h g, en laissant toutefois les piliers nécessaires pour soutenir le ciel en i g e c a, & ainsi toujours successivement, jusqu’à ce que l’abondance de l’eau ou la longueur du tems qu’il faut pour monter les matériaux, forcent à quitter. On voit donc clairement que la na-ture de la pierre ou de la terre qui se trouve sous le banc en n l h f d b, n’influe en aucune maniere sur l’approfondissement de cette carriere.

Même page, ligne 26.

Et ainsi jusqu’à ce que l’eau soit parvenue à la superficie du terrein, &c. On n’éleve point jusqu’à la superficie du terrein l’eau qu’on tire avec des pompes du fond de la carriere de Rimogne; on l’éleve seulement un peu plus haut qu’une vallée voisine dans laquelle elle va se jetter par un aqueduc souterrein, comme il est marqué ci-dessous. A point jusqu’où les pompes élevent l’eau. A B aqueduc. C B vallon.

Même page, ligne 31.

Dans celle de Rimogne les ouvriers, &c. Cette description du travail de Rimogne est louche & insuffisante.

Même page, ligne derniere, & au haut de la page suiv.

Les ouvriers travaillent en partie sous terre. Il se servent d’une espece de flambeau composé d’ecorce de bois séchée & enduite de résine qu’ils nomment perluau.

1°. La carriere de Rimogne n’est point en partie, mais entierement sous terre. Il en est de même de toutes les autres ardoiseries de Champagne au-dessous de Charleville.

2°. Les ouvriers qui travaillent au fond de la fosse, se servent de chandelle ordinaire; c’est avec cette même chandelle qu’on éclaire les curieux qui veulent visiter l’ardoiserie, car pour les porteurs d’ardoise & les faiseleux ou petits garçons qui enlevent les décombres, ils marchent toujours sans lumiere.

Quant aux perluaux dont on se sert dans les ardoiseries de Saint-Louis, Saint-Barnabé & autres sur le bord de la Meuse, je ne sçai s’il y en a d’écorce goudronée, mais j’ai été conduit dans ces ardoiseries avec de simples éclats de bois blanc bien séchés pour qu’ils s’allument plus facilement.

Page 40. ligne 4.

Comme dans celle de Rimogne, &c. Il y a dans cet alinea trois erreurs. 1°. Ce ne sont point les plus jeunes ouvriers qu’on emploie à porter les faix d’ardoise, chacun les porte à son tour. 2°. On n’en voit point douze de suite portant chacun sur une épaule; c’est toujours à plat sur le dos que les faix se portent. 3°. Les ouvriers ne se relayent point de galerie en galerie; il n’y a qu’un seul relais vers le milieu de la hauteur. Les ouvriers d’en-bas sont obligés d’apporter leur pierre jusqu’à cet endroit où les ouvriers d’en-haut la viennent prendre.

Même page, ligne 12.

Voici une autre maniere, &c. Je ne connois point d’ardoiserie au-dessous de Charleville, qui s’exploite de cette maniere; je puis même assurer qu’il n’y en a point dans cette partie de la Champagne. Je ne puis rien dire de celles qui sont situées sur le pays de Liege.

Page 41. ligne 8.

Le fendeur à Rimogne, &c. Tout cet article est faux, on ne connoît point à Rimogne cette espece de couteau à manche; on s’y sert pour refendre l’ardoise de ciseaux pareils à ceux dont M. de F. dit qu’on se sert à Angers. Voyez le détail du travail des fendeurs dans le Mémoire de M. Viallet.

Ligne 18.

Le tailleur de Rimogne, &c. Cet article est aussi peu exact que le précédent; on ne se sert point-du-tout à Rimogne pour tailler l’ardoise, d’enclume de fer, mais d’une espece de chevalet de bois, appellé par les ouvriers petit cheval. On ne se sert point non plus du même doleau qu’en Anjou, mais d’un outil qui ne lui ressemble en aucune maniere, & qui s’appelle rebattret. Voyez encore le Mémoire de M. Viallet.

Je dois faire remarquer que les deux articles que je viens d’examiner sont faux, non-seulement pour l’ardoiserie de Rimogne, mais aussi pour toutes les autres situées en Champagne au-dessous de Charleville.

Ligne 24.

Le tailleur (on auroit dû dire le hacheur), ici comme à Angers, &c. Il est vrai que les hacheurs de Rimogne forment assez communément leur ardoise à vue & sans prendre aucune mesure. Il n’en est pas moins vrai que la longueur du rebattret est précisément celle de l’ardoise ordinaire, dont la longueur est aussi égale à celle