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vent sur le bord de cette face sont plates & plus larges à leur extrémité qu'à leur origine, les autres sont à-peu-près rondes; toute la surface convexe de cet Oursin est couverte de petits tubercules plats, ou plûtôt de petites tables d'une figure irréguliere & de différentes grandeurs; les plus larges ont au plus quatre lignes de diametre, & elles sont toutes rangées les unes contre les autres comme les carreaux d'une chambre: les tubercules qui se trouvent près des pointes, sont un peu plus alongés que les autres, & ont quelque ressemblance avec les larges pointes qui sont sur le bord de la face convexe. On trouve ce bel Oursin dans les grandes Indes.

On voit à la fig. 3. l'Insecte marin auquel on a donné le nom de Plume par la ressemblance qu'il a avec une plume à écrire. Je crois qu'on doit placer cet Insecte dans les divisions méthodiques immédiatement après les Etoiles rameuses, parce qu'il a beaucoup de rapport avec elles. Le milieu qui correspond au tuyau de la Plume, est d'une substance cartilagineuse & d'un brun clair; l'Insecte en occupe toute la longueur, les branches la-térales, ou si l'on veut, les barbes de la Plume sont blanchâtres, creuses de même que le corps, quoique moins solides, elles tiennent lieu à l'animal des rayons de l'Etoile, & il en occupe toute la capacité. Cet Insecte est représenté vu en-dessous, sa face supérieure est couverte en entier de barbes courtes & fort serrées les unes contre les autres. On trouve cette grande espece de Plume dans les mers des grandes Indes, elle ressemble beaucoup à celle que l'on voit dans nos mers, & même je crois qu'elle n'en differe qu'en ce qu'elle est plus grande.

On voit à la fig. 4. une autre espece de Plume qui vient des grandes Indes, mais qui se trouve aussi dans nos mers, elle ne differe de la précédente qu'en ce que les branches latérales sont garnies sur les côtés d'autres petites branches terminées par des filets très menus; sa couleur varie beaucoup du rouge au blanc, mais plus elle a de rouge, & plus elle est recherchée.

La fig. 5. représente un cartilage qui se trouve dans le Calmar, comme l'os de la Seche se trouve dans la Seche. J'ai cru devoir en donner la figure ici, parce qu'on lui a donné aussi le nom de Plume de Calmar, & qu'on le prend souvent pour une vraie Plume de mer, tandis que ce n'est qu'un cartilage très-mince, blanchâtre, aussi transparent & aussi flexible que le pourroit être une piece de corne très-mince & très-déliée.


PLANCHE LXII.

Les Etoiles sont des corps marins divisés en plusieurs rayons, mais communément en cinq, & recouverts d'une peau ou d'un cuir plus ou moins dur & plus ou moins calleux; elles ont quelque rapport avec les Crustacées, en ce que si on leur casse un de leurs rayons, il en renaît peu de tems après un nouveau à la place ou à côté de celui-ci. La face inférieure est conformée dans presque toutes les Etoiles différemment de la face supérieure, la bouche se trouve toujours placée sur la face inférieure qui est plate ou même concave, tandis que la face supérieure est plus ou moins convexe. Le nombre des rayons varie dans la même espece, ainsi on ne peut pas les diviser d'après le nombre de leurs rayons. J'ai réuni ici la figure de six différentes especes auxquelles on peut rapporter toutes les autres.

L'Etoile de la fig. 1. se trouve dans la Méditerranée & dans presque toutes les mers, c'est elle qui a le plus la figure d'une étoile, & qui probablement a fait donner ce nom aux autres especes; ses rayons sont traversés en-dessous par de petits sillons assez profonds, & le milieu est garni d'un grand nombre de papilles minces & plates; les sillons de la face inférieure s'étendent jusque sur les bords de la face supérieure, toute cette face est couverte d'un grand nombre de grains ronds de la grosseur de la tête d'une petite épingle.

L'Etoile de la fig. 2. est aussi à cinq rayons, mais disposés moins régulierement que ceux de l'Etoile précédente, ils ont sur les côtés un grand nombre de papilles cylindriques & pointues, & le milieu est couvert en-dessus & en-dessous par de petites lames plates disposées comme les écailles d'un poisson, le corps est garni en-dessus & en-dessous de grains extrêmement fins. Cette Etoile a une couleur brune noirâtre en entier; on la trouve à Saint-Domingue.

La fig. 3. représente une Etoile qui ordinairement n'a que cinq rayons, & qui en a quelquefois jusqu'à sept, elle est couverte de tubercules gros & grenus, & elle a une couleur brune rougeâtre. On la trouve aussi à Saint-Domingue.

L'Etoile de la fig. 4. a neuf rayons dont il y en a deux qui ont été cassés en partie, & sur lesquels on voit à l'endroit (A B) une sorte de reprise comme aux coquillages, ou comme quand on a soudé deux pieces l'une à l'autre. Cette Etoile a une couleur brune-claire, toute la face supérieure est couverte de petits grains ronds, & il y a sur la face inférieure de petites inégalités d'une figure irréguliere.


PLANCHE LXIII.

L'Etoile de la fig. 1. est une espece de celles que l'on nomme Etoile rameuse, Tête de Méduse; le corps se divise en cinq rayons, lesquels se sous-divisent en d'autres rameaux, qui ont eux-mêmes plusieurs ramifications, dont les dernieres ne sont gueres plus grosses qu'un fil; cette Etoile a une couleur brune avec des pointes noirâtres; on en voit beaucoup qui sont entierement jaunâtres: on trouve des Etoiles rameuses dans la Médi: terranée & dans l'Océan.

L'Etoile de la fig. 2. se nomme le Soleil de mer, à cause du grand nombre de ses rayons qui partent tous du centre; toute la face inférieure est garnie d'un très-grand nombre de papilles cylindriques & jaunâtres, la face supérieure a le fond d'une couleur noirâtre, avec un très-grand nombre de petits tubercules assez saillans, ronds & jaunâtres; on apporte cette Etoile des grandes Indes.


PLANCHE LXIV.

Les figures depuis le n°. 1. jusqu'au n°. 9. inclusivement, représentent des Buccins; les six premiers sont du genre des Buccins qui ont la bouche à droite, & les trois autres ont la bouche à gauche.

Le Buccin de la fig 1. est très-singulier, l'animal qui l'habite en casse la pointe à mesure que le nombre des spires augmente; cette coquille prend tout son accroissement en douze ou treize mois, & elle auroit alors treize spires si l'animal ne casloit la pointe à cinq fois différentes pendant cet espace de tems, au point que lorsque ce Buccin a pris tout son accroissement, il ne lui reste plus que quatre tours & demi de spirale; l'animal avant de se défaire de la pointe de sa coquille, commence par former une cloison dure comme sa coquille entre lui & la pointe dont il veut se débarrasser, de sorte qu'il n'en est nullement incommodé: ce Buccin se trouve en Provence aux environs de Montpellier. M. Brisson a examiné ce coquillage avec grand soin. Voyez ce qu'il en dit dans les Mémoires de l'académie des Sciences, année 1759, pag. 99.

Celui de la fig. 2. se nomme le Ruban, parce qu'il a des bandes circulaires blanches, jaunes, vertes & rouges qui imitent assez bien un ruban. on le trouve à Saint-Domingue.

Le Buccin de la fig. 3. est très-agréable par sa forme & par sa couleur, les tours de spirale sont très éloignés les uns des autres, & détachés de la clavicule à-peu-près comme dans la coquille qu'on nomme la Vis de pressoir; il est d'un beau blanc, & il a deux bandes brunes qui suivent les contours de la spirale, & qui diminuent de largeur à mesure qu'ils approchent de la pointe.

Celui de la fig. 4. est lisse comme les trois précédens, il a des bandes blanches & des bandes de couleur de marron alternatives & à-peu-près de même largeur, qui suivent les tours de spirale de la coquille.

Le Buccin de la fig. 5. a un ombilic qui s'étend jusqu'à la pointe, il est d'une couleur blanchâtre & transparente, & il a des zones jaunâtres peu apparentes, qui suivent le contour de la coquille.

Celui de la fig. 6. est aussi ombiliqué & entierement blanc, il a la bouche ronde & deux arêtes tranchantes