Page:Encyclopedie Planches volume 6.djvu/169

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des lettres *D D; cette mortoise qui a huit pouces de large sur deux piés de haut, est percée d’outre-en-outre: ce sont-là les trois mortoises de la face antérieure du grand carreau.

A la face opposée, à six pouces environ au-dessous de la mortoise du tenon du drome, est une autre mortoise embrevée qui reçoit le tenon supérieur de l’étai A du grand carreau; le tenon inférieur de cet étai est reçu & appuyé sur une piece de bois placée au-delà du coursier. Les deux autres mortoises sont pratiquées aux faces latérales, & reçoivent les tenons supérieurs des liens ou contre-vents qui soutiennent le grand carreau dans la situation verticale.

Le court carreau I H a neuf piés & demi de long, non compris les tenons de demi-pié de longueur sur huit pouces d’épaisseur, par lesquels il est assemblé inférieurement avec la sole A, & supérieurement avec le drome. La largeur dans la face que la figure représente est de vingt-deux pouces, & la face en retour en a vingt-quatre; le court carreau est percé de trois mortoises, dont deux le traversent d’outre-en-outre; la premiere mortoise pratiquée dans les faces en retour a dix pouces en quarré, elle est percée obliquement pour recevoir le ressort G M, ensorte que la partie inférieure de la mortoise du côté de la face antérieure est élevée de quatre piés trois pouces au-dessus du rez-de-chaussée, & seulement de trois piés dix pouces à la face opposée; cette mortoise a dix ou onze pouces de haut, sur huit à neuf pouces de large.

La deuxieme mortoise X, qui traverse également de part-en-part le court carreau, est destinée à recevoir la piece de bois qu’on nomme la clé du ressort. Cette mortoise a six pouces de large sur huit ou neuf de hauteur. La clé du ressort qui a les mêmes dimensions, est reçue dans une entaille pratiquée à la face inférieure du ressort, enforte que la clé étant placée dans sa mortoise, il ne sauroit sortir de celles des deux carreaux où il est placé.

La troisieme mortoise est pratiquée à la face postérieure du court carreau, elle reçoit le tenon de l’entre toise a qui y est embrevée.

Le ressort G M, qui est ordinairement de bois de frêne, a douze piés de longueur sur dix pouces de grosseur réduite dans son milieu, sa tête M a vingt pouces de large sur six pouces d’épaisseur.

La jambe V 6, nommée jambe sur l’arbre a, ainsi que l’autre jambe, ou jambe sur la main, qu’on ne peut voir dans cette figure, douze piés & demi de longueur, sur un pié de gros sur toute face, elles sont démaigries aux endroits convenables pour qu’elles s’appliquent exactement aux bassins de la sole de bassinage V, & aux faces latérales des entailles du drome, dans lesquelles elles sont affermies par des coins 1, 5, chassés de haut en-bas, selon qu’on force plus ou moins l’un des deux coins; on fait incliner la jambe 6 vers *D en serrant le coin 1, ou vers l’autre côté D en desserrant celui-ci & serrant le coin 5; la seconde jambe est de même garnie de deux coins servant au même usage. Chaque jambe est percée de deux mortoises, la supérieure pratiquée au dessous du drome est pour recevoir la clé tirante K, dont on ne voit ici que la tête; au-dessus de la clé est le tasseau ou tabarin, dans l’entaille duquel la clé est reçue; cette clé a six pouces de large ou de haut, sur trois pouces d’épaisseur.

Les mortoises inférieures sont pratiquées aux faces opposées des jambes, elles ont deux piés de long, cinq pouces de large & autant de profondeur, elles sont destinées à recévoir les boîtes de fonte dans les trous desquelles roulent les pivots ou tourillons de la husse du manche du marteau, qui sont élevés d’environ deux piés trois pouces au-dessus du rez de-chaussée; les bords de ces dernieres mortoises sont garnis de bandes de fer assujetties par des frettes que l’on a oublié de représenter dans cette figure, mais que l’on trouvera bien représentées dans la Planche suivante.

Le drome *D D est une forte piece de bois de quarante-quatre piés de longueur, sur vingt à vingt-quatre pouces d’équarrissage au gros bout *D, où est pratiqué le tenon qui traverse le grand carreau, l’autre extrémité du drome porte sur un chevalet adossé à la muraille opposée, le plan de ce chevalet est indiqué dans la Planche premiere, par deux quarrés coupés par les diagonales, ces deux quarrés sont placés entre la chaufferie OE & le bassin ou bache plein d’eau, où on rafraîchit les outils.

Le manche N R du marteau R est de frêue ou de hêtre, il a environ neuf piés de longueur, y compris l’excédent du tenon qui traverse l’œil, la grosseur du manche est d’environ un pié de diametre, il est garni d’une braye de fer P, à l’en droit où les bras de l’arbre tournant viennent l’élever. Le tenon du manche est entaillé en-dessus pour recevoir la tête du marteau; il est aussi traversé d’une clavette pour retenir le marteau, & est garni d’une frette pour l’empêcher de fendre; le vuide de l’œil du marteau au-dessous du tenon du manche est rempli par plusieurs calles & coins chassés à force.

Le marteau R qui pese 860 livres, a deux piés huit pouces de long; sa tête dans laquelle est pratiqué l’œil, a neuf pouces en quarré, & la panne qui frappe sur l’ouvrage a quinze pouces de long, dans le sens de la longueur du manche, sur six pouces de large.

Le bois debout Q est une buche de quatre piés de long, emmanchée comme on voit dans la figure; on place le bois debout sous le manche du marteau pour le tenir élevé, tandis que les ouvriers placent sur l’enclume les pieces qu’ils veulent souder

L’enclume S est de fonte, sa table ou partie supérieure a deux piés de long sur un pié de large, sa base distante de trois piés de la table, a deux piés cinq pouces de long dans le sens de la longueur du marteau, & quinze pouces de largeur, l’élévation de la table au-dessus du rez-de-chaussée est de quatorze pouces.

Le stoc ou esto Z, du verbe stare, pour exprimer la stabilité que doit avoir l’enclume, a quatre ou cinq piés de diametre, sur une longueur telle que le bois le comporte ou que le permet le sol sur lequel on veut l’établir; au défaut d’un arbre aussi gros, on y supplée par des chassis ou chantiers posés sur un fort grillage de charpente, c’est dans le stoc que sont plantées verticalement les deux fourchettes T qui servent de point d’appui aux leviers avec lesquels les ouvriers meuvent le paquet de verges ou de bras sur l’enclume, ainsi qu’il est représenté dans une des Planches suivantes.

3. Elévation en face du marteau. Le marteau a, ain-si qu’il a été dit, deux piés huit pouces de long, sa tête a neuf pouces de large, l’œil a quatre pouces de large sur une longueur de seize pouces, le tenon 3 du manche est traversé obliquement par une clé ou coin 1, 2 qui est de fer forgé ainsi que le marteau; le vuide de l’œil au-dessous du tenon 3 est rempli par des calles de bois & des coins de fer qui y sont chassés à force.

4. Elévation en face d’une des fourchettes. L’échancrure semi-circulaire que l’on voit au haut de la fourchette, & qui lui a fait donner ce nom, est destinée à recevoir les leviers ou ringards qui servent à mouvoir les pieces d’ancres dans le sens de leur longueur, comme il sera expliqué ci-après: la mortoise que l’on voit au milieu de la longueur de la fourchette est destinée à recevoir une clavette, qui en appuyant sur le stoc, limite l’enfoncement des fourchettes.

PLANCHE III.

Fig. 5. Elévation en face de l’ordon du marteau. A l’ar-