Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/20

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cinq gros tas ou monceaux ; la terre deſſéchée on y a planté des pommes de terre, ſans autre façon ; l’année ſuivante on a mis en haut la terre du fond, qui étant neuve, en a produit de même, le tout ſans engrais ; on y a recueilli cent & ſept quintaux de pommes de terre : quel prodigieux produit d’un terrain qui ne rapportoit rien ! après quoi en faiſant la même operation des foſſés, on a réduit ces terrains en prez.

Il en eſt de même des jacheres, dont nous parlerons ci-après à l’occaſion des objections à reſoudre.

Engrais. Le plus naturel eſt le fumier ; celui des vaches eſt le meilleur, comme à peu près pour toute autre culture ; celui de cheval pur donne peu d’engrais, & dans les terres trop ſablonneuſes & trop ſeches, il nuiroit ſûrement dans un Eté chaud, à la production ; celui de brebis, très fertiliſant mais chaud, devroit auſſi être mêlé ; on peut croire, que la charrue devroit être avantageuſe dans un terroir convenable ; je n’en ai rien pu apprendre : le tan, ſoit écorce de tanneurs, de deux à trois ans eſt excellent, puis qu’outre les ſels qu’il contient, il remplit le grand but, dans une terre forte, de la rendre meuble ; d’autres conſeillent la chaux, ſoit de la maniere ordinaire, ſoit en la mêlant par couche avec de la terre, & laiſſant repoſer les tas pendant une année avant de s’en ſervir, le ne doute pas du ſuccès.

Mais quel fumier y doit-on employer ? les