Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/3

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INTRODUCTION.

Parmi les choſes que l'on nomme de premiere néceſſité, ſont, la demeure, l'habillement, l'un & l'autre pour ſe mettre à l'abri des injures du temps, & la nourriture. les deux premieres ſont peu en comparaiſon de la derniere. les premiers hommes dans les climats doux, ſe contentoient de feuillées, dont ſe ſervent encore ſouvent les Americains; dans les pays froids, ils habitoient les cavernes, ce .qui eſt encore la demeure des ſauvages ſeptentrionaux. Il en eſt de même de l'habillement, ceux-ci ſe contentent des peaux de bêtes, les autres encore de moins.

Quant à la nourriture, la premiere fut, le fruit des arbres, cela eſt connu; ils auront pris le parti que les Européens, d'après les ſauvages, ont pris, de diſtinguer les fruits ſains d'avec les nuisibles, en remarquant les bequétemens des oiſeaux ſur les uns, & ceux qui ſervirent d'aliment aux animaux, pour en reconnoître ſurement la falubrité.

La même remarque les aura conduit à la connoiſſance des racines qu'ils auront découvert enſuite, n'étant pas douteux que ce qui fourniſſoit le plus de nourriture ſaine & agréable, n'ait eu la préference.,

On peut donc aſſurer, ſans hazarder, que le pain n'a été connu qu'après des ſiécles ; car le