Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/35

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courbes & les blanches ; de celles-ci le moins, puiſque généralement elles ſont moins goûtées que les rougeſ.

2°. Les planter plutôt ; mais craignant les gelées, on ne fait ordinairement cet ouvrage qu’en Avril, lorſqu’il n’y a plus de gelées à craindre ; on a tort : ſi comme on le doit, on les plante à huit, dix, douze pouces de profondeur, ſi on les couvre de fumier, & celui-ci de la terre tirée, qui fait déja un réchauffement, comment ſeroit-il poſſible qu’une gelée ſi forte qu’elle fut, y pénétrât ? En Suéde, pays ſi froid, éloigné de près de trois cents lieues plus au Nord que la Suiſſe, on les plante ordinairement en Mars, [Alſtroem l’aſſure, & j’en doute] & on y fait de plus riches recoltes que chez nous, Ne laboure-t-on pas dans ce mois les aſperges, bien plus délicates, que les pommes de terre ? ainſi cinq ou ſix ſemaines d’avance gagnées en les plantant, devroit nous procurer à peu près la même avance pour la recolte.

Il eſt vrai que des perſonnes ſoutiennent, que la végétation n’y gagne rien, & n’en ſeroit pas plus avancée, ce qui eſt contredit par l’experience de toutes les plantes potageres ; lorſqu’on en ſeme, fut-ce au milieu de l’Hyver, la graine lève pour la plus grande partie, mais les jeunes plantes ſont détruites par le froid ; ici il n’en eſt pas de même, le froid ne met aucun obſtacle, par les dites raiſons, à l’action végétative des pommes de terre, où elle ſe trouve en plus haut degré que chez toute