Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/36

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autre plante, puiſqu’elle ſe manifeſte même hors de terre, à l’approche du printemps.

J’ai remarqué, que ſemant des graines de plantes délicates, ſur couche, qui même avoit déja perdu ſa chaleur, ont fort bien réuſſi, parce que l’étant en bonne terre meuble, préſervées du gel par les vitres, elles n’avoient plus rien à craindre ; combien moins les pommes de terre, préſervées par trois doigts de fumier, & huit pouces ou plus de terre.

On verra ci-après que toute graine, par ſa nature, devroit être ſemée en automne ; alors ſitôt qu’un gel abſolu ne l’empêche pas, le germe ſe produit & la végétation continue d’agir juſqu’à la maturité. Si donc, par ce moyen, on pouvoit faire la recolte des pommes de terre avant la fin de Septembre, on auroit remedié à tout ; ſi faiſant cela la terre étoit bien remuée, il ne faudroit que l’égaliſer, ſemer & paſſer la herce, ſans avoir beſoin d’un autre labour, & la ſemaille ſeroit faite en temps ordinaire : cependant ſi on peut parvenir au meilleur, au plus ſûr, cela vaudra mieux, que ce qui ne l’eſt pas tant.

L. y a penſé & ſouhaité qu’on put ſe procurer des pommes d’été, qui, plantées en automne, puiſſent paſſer l’hyver en terre, ſans alteration. Il raiſonne ſagement, en Theſe, diſant ; qu’on a tant de varietés, tant en divers bleds, qu’en plantes potageres, dont on ſeme avec ſuccès, les uns en automne, les autres au printemps, qu’on devroit eſperer d’en trouver auſſi pour les pommes de terre ; mais