Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/44

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bles, à quoi la recolte d’un terrain planté de pommes de terre & bien cultivé, peut & doit aller.

Objections. Nous aurions dû faire précéder l’article important de la grande utilité, générale & particuliere des pommes de terre ; la crainte que cet ordre ne nous portât à repéter ſouvent, nous a fait choiſir celui-ci.

Elles méritent d’autant plus d’attention & de diſcuſſions, qu’on les préſente ſous une face qui frappe & entraine par leur apparence, qui, en les examinant de près, s’évanouiſſent.

Les voici, 1°. Il eſt inconteſtable que toute eſpéce de bled, ſur-tout le froment, épautre, meſſel, ont une ſuperiorité très grande ſur les pommes de terre ; qu’un bon pain eſt le meilleur & le plus ſain des alimens. 2°. Qu’il faut donc multiplier, étendre la culture des bleds, préférablement à toute autre. 3°. Qu’en étendant celle des pommes de terre, on reſtreint & diminue celle des bleds, & cela par deux endroits. A en y employant des terrains, qui l’auroient été par des bleds. B en y employait le fumier ſi néceſſaire pour les bleds, & dont on manque du plus au moins.

Concluſion. Que par-là prétendant remédier à la diſette en général, & celle des bleds en particulier, on la rendra plus fréquente, les habitans ſeront plus & plus ſouvent ſujets à ce fléau & à cette calamité publique, & qu’il faut y faire attention pour empêcher ce mal.

On voit bien que je n’ai rien omis pour rendre ces objections dans toute leur force.