Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

il eſt obligé de la renouveller en moins de cinquante ans, & la précédente eſt perdue pour lui. les années de diſette ſont par la grace de Dieu, rares chez nous, on en voit peu ſouvent deux ou trois de ſuite ; par contre des dix, des vingt, des trente, dont j'en ai été témoin, où les bleds étoient à un prix modique, & très ſouvent à vil prix; auſſi les particuliers n'auroient pas trouvé leur compte d'en amaſſer, dans le deſſein d'y gagner.

3°. Ainſſi lorſque les bleds avoient tait toute leur décale dans des lieux & des pays, où on n'en compte plus après un certain temps, ils ſe conſerverent des ſiécles, à la vérité moins bons pour le goût, que des bleds nouveaux, & il étoit avantageux d'en former des proviſions ; combien plus à préſent, que des eſſais reiterés prouvent, à n'en pouvoir douter, que les étuves introduites, cauſant une décale modérée au commencement, & lors de l'operation, il n'y en a plus à craindre ; les bleds ſe conſervent des ſiécles, & d'une auſſi bonne ou meilleure qualité, que les non étuvés.

Les pommes de terre ne pouvant ſe conſerver fraîches qu'environ ſix mois, & ſechées un an ou deux ans, elles ne peuvent entrer en comparaiſon avec les bleds, pour cette qualité. .

4°. les pommes de terre ne font pas une marchandiſe à vendre généralement & en quantité, excepté dans les cas de diſette, ou d'autres, lorſque les uns en manquent & que d'autres peuvent fournir de leur ſuperflu; au lieu que