Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/48

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les bleds en font une, néceſſaire, agreable & demandée de tout le monde, qui vaut mieux même que l'argent, qui n'en eſt pas une, mais un ſigne repréſentatif, pour en acquerir toutes les autres ; on a vu actuellement, que malgré les ſommes que le gracieux ſouverain a deſtiné pour l'achat des bleds, & à ſoulager ſes peuples ; malgré ſes ſoins & ſes veilles, cet argent ne pouvoit ſe convertir en bleds : les circonſtances d'une diſette générale ayant fermé l'accès chez les Puiſſances voiſines ; combien plus a-t-on trouvé néceſſaire la nourriture que l'argent ! Combien ſera-t-on heureux, lorſque par la prévoyance & les deſſeins paternels que ce ſouverain a formés, cette marchandiſe ne manquera plus !

C'eſt donc plutôt dans le deſſein de n'en jamais manquer, mais auſſi dans celui de n'être pas privé de tout autre aliment ſain, dans les temps principalement, où malgré toute prévoyance humaine, on tomberoit dans pareille diſette de bleds, que j'expoſerai la grande utilité des pommes de terre ; le le repète, ſi on meurt de faim, on ne choiſit pas ; on dit, donnez-moi à manger... le n'ai pas de pain n'importe, donnez-moi de quoi vivre.

On voit que j'adopte le premier & le ſecond fait & theſe, quoique avec reſtriction. Il n'en eſt pas de même du troiſieme ; car A, bien loin d'ôter du terrain aux bleds, on leur en donne. Quelle terre leur ôte-t-on pour l'employer en pommes de terre ?

Il faut changer