Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/63

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& on les couvre d’une planche un peu peſante & moins grande en tous ſens que l’interieur du coffre.

Pour donner le poids néceſſaire à cette planche, on la ſurcharge de plomb, elle doit être percée de pluſieurs trous, pour laiſſer paſſage à l’eau que l’on verſe de temps en temps ſur les pommes, pendant l’operation pour la faciliter.

Au moyen de deux chevilles, ou mains placées de chaque côté du coffre, on l’agite, en pouſſant en avant & retirant à ſoi : la planche qui péſe ſur les pommes contenues dans ce coffre les aſſujettit au fer, & ce qui s’en trouve grugé à chaque coup de main, tombe par la lumiere en bouillie fine que reçoit un vaſe placé deſſous.

La planche baiſſe à meſure que le volume des pommes diminue, & l’on n’attend pas qu’il n’en reſte plus dans le coffre pour le remplir ; ce que l’on fait ſucceſſivement juſqu’à-ce que l’on ait préparé la quantité dont on a beſoin. Ce travail n’eſt ni long ni pénible.

J’ai dit que l’on pèle les pommes de terre avant que de les raper, c’eſt afin que le pain ſoit plus blanc & plus délicat ; mais cette attention n’eſt pas abſolument néceſſaire. Il n’en réſulteroit jamais la même difference qu’il y a du pain blanc au pain bis de froment ; car la proportion de l’épiderme à la pulpe de cette groſſe racine, n’eſt pas à beaucoup près la même que celle de l’écorce d’un grain de bled au peu de farine qu’il y eſt contenu. Si l’on vouloit faire une grande quantité de ce pain &