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Page:Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellens peintres anciens et modernes, 7e et 8e entretiens.djvu/269

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bornes un peu étroites, mais qui luy donnoient cependant aſſez de lieu pour faire paroiſtre ſes nobles conceptions, & pour étaler dans de petits eſpaces de grandes & ſçavantes diſpoſitions.

Il poſſedoit alors, comme je yous ay dit, l’amitié du Cavalier del Pozzo, qui avoit amaſſé dans ſon Cabinet tout ce qu’il avoit pû trouver de plus rare dans les medailles & dans toutes les choſes antiques, dont le Pouſſin pouvoit diſpoſer, & en faire des études : ce qui joint aux entretiens ſçavans qu’il avoit avec ce généreux ami, ne luy eſtoit pas d’un petit ſecours, parce qu’il apprenoit de luy à connoiſtre dans les livres des meilleurs Auteurs les choſes dont il avoit beſoin pour bien repreſenter les ſujets qu’il entreprenoit de traiter. Ce fut par ſon moyen qu’il eût la communication des Ecrits de Leonard de Vinci, leſquels eſtoient dans la Bibliotheque Barberine. Il ne ſe contenta pas de les lire, il deſſeigna fort correctement toutes les figures qui ſervent pour la démonſtration & pour l’intelligence du diſcours. Car il n’y avoit dans l’original que de foibles eſquiſſes, comme vous pouvez vous en ſouvenir, puis que je vous fis voir les unes & les au-