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Page:Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellens peintres anciens et modernes, 7e et 8e entretiens.djvu/277

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quelle me donne pour remettre en honneur les Arts & les Sciences ; & comme j’ay un amour tout particulier pour la Peinture, je fis deſſein de la careſſer comme une maiſtreſſe bien-aimée, & de luy donner les prémices de mes ſoins. Vous l’avez ſceû par vos amis qui ſont de deçà ; & comme je les priay de vous écrire de ma part, que je demandois juſtice à l’Italie, & que du moins elle nous fiſt reſtitution de ce qu’elle detenoit depuis tant d’années, attendant que pour une entiere ſatisfaction elle nous donnaſt encore quelques-uns de ſes nourriſſons. Vous entendez bien que par la je répetois M. le Poußin, quelque autre excellent Peintre Italien. Et afin de faire connoiſtre aux uns & aux autres l’eſtime que le Roy faiſoit de voſtre perſonne, & des autres hommes rares & vertueux comme vous, je vous fis écrire ce que je vous confirme par celle-cy qui vous ſervira de premiere aſſeûrance de la promeſſe que l’on vous fait, juſques à ce qu’à voſtre arrivée je vous mette en main les Brevets & les Expeditions du Roy, que je vous envoyeray mille écus pour les frais de voſtre voyage ; que je vous feray donner mille écus de gages par chacun an, un logement commode dans la Maiſon du Roy, ſoit au Louvre à Paris, ou à Fon-