Aller au contenu

Page:Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellens peintres anciens et modernes, 7e et 8e entretiens.djvu/290

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gues de leurs envieux qui joûïrent pendant leur vie d’une réputation & d’un honneur qu’ils ne meritoient point. Qu’il ſe peut mettre au rang des Caraches & des Dominiquins dans leur malheur. Et s’adreſſant à M. de Noyers, il ſe plaint de ce qu’il preſte l’oreille aux médifances de ſes ennemis, luy qui devroit eſtre ſon protecteur, puis que c’eſt luy qui leur donne occaſion de le calomnier, en faiſant oſter leurs Tableaux des lieux où ils eſtoient, pour y placer les ſiens.

Que ceux qui avoient mis la main à ce qui avoit eſté commencé dans la grande Gallerie, & qui prétendoient y faire quelque gain, ceux encore qui eſperoient avoir quelques Tableaux de ſa main, & qui s’en voyoient privez par la défenſe qu’il luy a faite de ne point travailler pour les particuliers, ſont autant d’ennemis qui crient ſans ceſſe contre luy. Qu’encore qu’il n’ait rien à craindre d’eux, puis que par la grace de Dieu il s’eſt aquis des biens qui ne ſont point des biens de fortune qu’on luy puiſſe oſter, mais avec leſquels il peut aller par tout : la douleur néanmoins de ſe ſentir ſi maltraité, luy fourniroit aſſez de matiere pour faire voir les raiſons qu’il a de ſouſtenir ſes opinions plus ſoli-