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Page:Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellens peintres anciens et modernes, 7e et 8e entretiens.djvu/291

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des que celles des autres, & luy faire connoiſtre l’impertinence de ſes calomniateurs ? Mais que la crainte de luy eſtre ennuyeux le réduit à luy dire en peu de mots, que ceux qui le dégouſtent des ouvrages qu’il a commencé dans la grande Gallerie ſont des ignorans, ou des malicieux. Que tout le monde en peut juger de la ſorte, & que luy-meſme devroit bien s’appercevoir que ce n’a point eſté par hasard, mais avec raison qu’il a évité les défauts & les choses monſtrueuſes qui paroiſſoient déjà assez dans ce que le Mercier avoit commencé, telles que ſont la lourde & deſagréable peſanteur de l’ouvrage, l’abbaiſſement de la voûte qui ſembloit tomber en bas, l’extrême froideur de la compoſition ; l’aſpect mélancolique, pauvre & ſec de toutes les parties ; & certaines choses contraires & oppoſées mises ensemble, que les sens & la raison ne peuvent ſouffrir, comme ce qui eſt trop gros & ce qui eſt trop délié ; les parties trop grandes & celles qui ſont trop petites ; le trop fort & le trop foible avec un accompagnement entier d’autres choses défagréables.

Il n’y avoit, continuë-t-il dans ſa lettre, aucune variété ; rien ne se pouvoir ſouſtenir ;