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Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/127

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— Le Sénat couronne le 22 d’une séance publique son Comité secret sur l’offensive d’avril. Clemenceau et Bibot ont sénilement accablé la « campagne immonde » qui veut la paix. Il y eut aussi duel oratoire entre Clemenceau et Malvy.

— Charles Bos, député, injurie les pacifistes anglais, qui demandèrent vainement aux Communes d’approuver la résolution de paix du Reichstag. Il termine ainsi son article : « Ils demandent la paix. Ils ne savent pas au juste pourquoi. » Voilà où nous en sommes après trois ans de guerre. D’un homme qui veut voir cesser cette abominable, cette incessante boucherie, on peut écrire : il ne sait pas pourquoi !

— Alertes d’avions dans les nuits des 27 et 28 juillet. La Censure interdit tous renseignements. On me dit que des bombes furent jetées sur Aubervilliers, La Chapelle, le Bourget. La presse du lendemain est niaisement fanfaronne : « On n’a pas eu peur, etc… »

— Le 29. Dans la séance du 28 sur la marine marchande, Ribot dit : « Nous venons de traverser cette semaine la période la plus critique de la guerre. » On ne sait pas à quoi il fait allusion.

— Le 30. Encore les mutineries. Une discipline nette régnait parmi les révoltés : ordre d’emporter des grenades, des mitrailleuses, de laisser les sacs, de vider et de renverser tous les bidons, afin qu’il n’y ait pas une goutte de vin, pas un ivrogne.

— Sur le conseil de Compiègne du 6 avril, où fut décidée l’offensive, Nivelle offrit sa démission écrite, ne se sentant pas soutenu franchement. On décida de reprendre la discussion après déjeuner. Mais Poincaré fila en auto dès le bec torché. Il n’y eut pas de séance l’après-midi. Nivelle remporta sa démission. L’offensive eut lieu et coûta 150.000 hommes pour rien.