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Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/139

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SEPTEMBRE 1917


— Une vieille dévote, dont cinq petits-fils furent tués, constate : « Comme nous avions besoin d’être châtiés ! »

— Cinq coiffeurs-posticheurs sont installés en plein Grenelle, autour des usines Citroën, où l’on emploie des femmes par milliers.

— L’échec de Ribot, s’efforçant en vain de constituer un ministère après sa démission, puis l’échec de Painlevé à qui se refuse le concours socialiste, montrent bien que la lutte se dessine entre deux courants. Peut-être même les acteurs du drame n’en ont-ils pas clairement conscience. Mais c’est bien là le débat : d’un côté, tous ceux qui veulent indéfiniment continuer la guerre, poussés par les mobiles les plus disparates — sauver leur place, leur peau, assurer le triomphe de leur politique ou de leur foi, reculer l’échéance, bénéficier ou faire bénéficier plus longtemps, anéantir au feu les forces socialistes ; — de l’autre côté, ceux qui sont plus près du peuple, qui ont lié partie avec lui. D’un côté, des buts obscurs, flous, vastes, extensibles, lointains. De l’autre, des buts éclaircis, précisés, condensés, accessibles.

— Le 13. Le ministère Painlevé est constitué avec Barthou, Doumer, Ribot, sans les socialistes.

— La dictature du général Kornilof marchant sur Petrograd agite une opinion pourtant engourdie.