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Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/152

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cette histoire. Mais Ribot avait fait allusion dans son discours du 12 à une « offre louche », et Clemenceau avait dénoncé dans son journal « une paix ignominieuse ». C’est pourquoi Briand a rompu le silence.

On veut voir là uniquement la rivalité de deux politiciens. À mon sens, il se dégage ceci : Ayant cru la paix possible, Briand devient l’homme de la paix future. Fait important, à cause du prestige de Briand par le monde.

— Que doivent penser les « chasseurs » de restaurants, tout chamarrés de fourragères et de croix de guerre, quand ils ouvrent les portières à ces formidables appétits qui se ruent vers les goinfreries ?

— La résignation au quatrième hiver est encore plus docile qu’au troisième. La vie à Paris est plus ardente que jamais. Tout regorge. Tout s’enlève, tout s’arrache, malgré la hausse folle. Le profiteur est légion. Le type est nouveau. Beaucoup de ces enrichis ont été séduits par la facilité de gagner, de dépenser, de jouir. Ils n’y ont pas apporté cette discrétion, cette décence, cette prudence, ni même cette générosité, qui devraient être la rançon de la fortune.

— Nous sommes en période révolutionnaire. La seule différence avec 1793, c’est qu’on ne tue pas encore. Mais on tue moralement. La lettre contre Malvy, c’est la guillotine sèche. On dit : il a touché. Le coupon remplace le couperet.

— On différa, paraît-il, l’exécution de Mata-Hari, afin de lui tirer des révélations sur l’affaire Bolo. Elle parla. Sans doute espérait-elle… On l’exécuta.

— Le 20. Encore une chaude séance de la Chambre, le 19, où Painlevé s’expliqua sur l’affaire Malvy. Il fit un discours honnête, travaillé, bon comme du