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Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/151

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sitions ? Car Briand eût été, avec son assentiment, en pays neutre et cet assentiment lui avait été refusé. Et il lut la lettre du 20 septembre 1917, où il mettait Ribot au courant des faits. Mais Ribot avait présenté si maladroitement ces offres aux Alliés qu’elles avaient été repoussées.

Le 16. Le député anglais L… dit que les journaux anglais mentent comme les autres, que les raids d’avions sur Londres sont dix fois plus meurtriers qu’on ne l’imprime.

— On parle d’un nouveau recul stratégique des Allemands : « Pourvu qu’on ne les poursuive pas ! s’écrie Tristan Bernard. Nous les empêcherions de s’en aller. »

— Je cherchais à faire comprendre à Tristan, au téléphone, le nom de Franklin-Bouillon, sans le prononcer. (Cette guerre, dit Tristan, a développé en nous le goût de la métaphore.) Je lui parle d’un nom en deux mots. Le premier, c’est le nom de la rue où habite Clemenceau. Tristan l’ignore. Le second désigne le potage le plus répandu. À quoi Tristan : « Petite-marmite ? »

— La Chambre a discuté l’affaire Ribot-Briand en Comité secret. Briand aurait reçu de M. de Lancken, envoyé par M. de Brocqueville, communication des buts de guerre allemands : évacuation immédiate des territoires envahis, intangibilitè de la Rive gauche du Rhin, discussion ouverte sur l’Alsace-Lorraine, liberté économique absolue. Les signatures du Kaiser et d’Hindenbourg étaient promises au bas de ces offres. Briand s’en ouvrit à Painlevé, qui le renvoya à Ribot. Briand s’offrit à donner suite en personne à ces propositions. Ribot consulta les Alliés, de telle manière que ces ouvertures furent repoussées et tout mandat refusé à Briand. Ce dernier déclara qu’il avait voulu taire