Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/156

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Mais, me réplique-t-on, il ne s’agit pas des masses, mais des 200.000 personnes qui les mènent. Charmant.

— Au début de la guerre, Charles Humbert conclut un marché de couvertures utilitaires en Amérique. Aussi dit-on qu’il s’occupait de couvertures de troupes au lieu d’être dans les troupes de couverture.

— Bruit d’une nouvelle rectification du front allemand, abandonnant soit Laon, soit Saint-Quentin. On entendrait des explosions significatives, correspondant à des destructions d’ouvrages.

— Voici, d’après ses amis Gauthier et Tissier, le récit de la tentative de Briand en faveur de la paix, tentative que je continue de juger capitale.

C’est dans un salon — celui de Mme Greffulhe ? — que Briand fut d’abord pressenti par Mme de Mérode, fort grande dame belge, que les Allemands avaient consenti à laisser passer en France à la condition qu’elle se chargeât d’offres à Briand. Elle lui représenta que, par sa situation actuelle et passée, il était le seul qui pût faire la paix. Elle lui en énuméra les articles. On les a vus plus haut. Puis un industriel belge, M. Coppée, relaxé dans les mêmes conditions, renouvela la tentative. Cette fois, Briand se renseigna sur l’émissaire près du roi des Belges et de M. de Brocqueville. La réponse fut très favorable. Briand commençait d’être troublé. Peu après, M. de Lancken, délégué par M. de Brocqueville, se substituait à ces émissaires d’avant-garde. Briand correspondait avec Lausanne. Les Affaires Étrangères surprirent le chiffre et suivirent l’affaire avec curiosité. Les offres se précisèrent. On assurait Briand que, si l’interlocuteur désigné ne lui suffisait pas, on lui enverrait à Lausanne Michaelis, ou Bethmann-Hollweg, ou de Bülow, ou un personnage